dimanche 18 avril 2021

Jaune, le silence, le printemps, la création. Jaune, le soleil.

 Je vous avais préparé quelques bribes de texte, un patchwork parlant de l’abandon, de l’incrédulité, de l’aspiration à la liberté, des suffragistes et de dominations croisées et pour finir du silence, et puis finalement je vous en parlerai une autre fois, je ne parlerai que du "silence".

Un peu pour m'excuser d'être trop bavard dans mes derniers billets.

Donc, place à la fleur, la première pouvant donner lieu à un jeu de mot: 

Ficaire: lfdd


Par un glissement du "c" vers le "t", cette fleur de printemps, appelée également fausse renoncule, la ficaire "fit taire". Et curieusement, la deuxième fleur proposée invite le TVA également par un jeu de mots: tussilage va pour "Tu (de taire, pas de terre, ni de toi), si l'âge..."  et de par ses vertus médicinales qui sont utilisées pour guérir de la toux qui peut nous empêcher de parler:

Tussilage - Photo: lfdd


Et donc voici l'aboutissement du TVA, trouvé dans l'article "Les Variations Sollers" de Fabrice Gabriel dans le Monde des Lettres du 16 avril 202. C'est une phrase empruntée à Nietzsche à qui il emprunte "en as roué de la pirouette,
.. un éloge du silence
":

 "Il faudrait demander pardon à ce monde pour lequel nous n’avons pas été assez silencieux."

 

Pour finir en avec le titre, il se trouve qu'en recherchant les références qu'il pourrait avoir je suis tombé sur un cours de Roger Moore, pas le comédien mais un professeur canadien qui tenait un cours intitulé: Jaune: du silence naît la création et qui s'appuyait sur un poème de poème de Juan Ramón Jiménez, « Primavera amarilla (Un Printemps jaune) ».


Juan Ramón Jiménez - Primavera amarilla
 

Abril venía, lleno
todo de flores amarillas:
amarillo el arroyo,
amarillo el vallado, la colina,
el cementerio de los niños,
el huerto aquel donde el amor vivía.

El sol unjía de amarillo el mundo,
con sus luces caídas;
¡ay, por los lirios áureos,
el agua de oro, tibia;
las amarillas mariposas
sobre las rosas amarillas!

Guirnaldas amarillas escalaban
los árboles; el día
era una gracia perfumada de oro,
en un dorado despertar de vida.
Entre los huesos de los muertos,
abría Dios sus manos amarillas.


Poemas Májicos y Dolientes (1909)

Le voici, dans une traduction d'Aline Germain-Rutherford:

    Avril est arrivé dans une multitude de fleurs jaunes…
    Le ruisseau était jaune, le sentier était jaune,
    et la colline, et les tombes des enfants
    et le verger où, jadis, vivait l’amour.
    Le soleil imprégnait le monde du jaune
    de ses rayons. Il y avait des lys dorés
    et des eaux cuivrées, chaudes et miroitantes.
    Des papillons jaunes perchés sur des roses jaunes.
    Des guirlandes jaunes grimpant le long d’arbres jaunes.
    La lumière du jour était un don de parfum ambré
    dans une renaissance chatoyante.
    Parmi les os des morts,
    Dieu ouvrait ses mains jaunes.


Comme le bouton d'or est la promesse du printemps heureux, voici la fleur:

Bouton d'or - Photo: lfdd


Autre recherche fructueuse, le livre Le Silence, dernier roman - inachevé  - de Francesco Biamonti qui cultivait des mimosas et qui est paru aux Éditions Verdier, cet éditeur qui a de belles couvertures jaunes !


Petite citation d'une interview de Fancesco: "Au XIXe siècle, on avait la sensation que le mouvement du temps était positif, qu’il y avait un progrès. Dans Guerre et paix, même au milieu des massacres, des blessures et du sang, on ressent que le temps va vers le mieux. Notre siècle n’a plus cette certitude, l’espace et le temps sont malades et on vit comme dans un tremblement de solitude sur fond de désert alors que, comme disait Jabes, regarder les choses dans le désert, c’est déjà le voir mourir."» 

 

Voila, .... Silence.. silencio !


Je ne vous remet pas le tube mondial de Camillo Felgen "Il silencio" que je vous ai offert le 26 juillet 2020 (en hommage à Anna Receveur) dans le billet "Le temps passe trop vite... Il est un passé fuyant, et un futur évanescent" mais je vais essayer de faire un petit tour de "La Femme"

Avec pour commencer une question: Où va le monde



La Femme - Le Jardin



La Femme - Foutre le Bordel



La Femme - Hypsoline



La Femme - Amour Dans Le Motu / Witchcraft



Et pour danser un peu: 

La Femme - Nouvelle-Orléans





Bon dimanche 


La Fleur du Dimanche


P.S. Je m'excuse auprès de celles et ceux qui s'attendaient à une citation de Marguerite Duras, puisque son film Jaune le soleil de Marguerite Duras sorti en 1971, adapté de son roman Abahn Sabana David publié en 1970 

 




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