dimanche 4 avril 2021

Jean Plantureux, Bernard Willem Holtrop sont partis (à la retraite), Xavier Gorce s'est cassé, et d'autres..., Alain, Luc, Brigitte, s'en sont allé(e)s - Joyeuses Pâques !

 En ce week-end pascal, alors que le muguet du premier mai s'est invité en poisson d'avril et que la neige et le gel repointent le bout de leurs nez (gelés), Pascale me manque et sa terrasse au soleil, j'espère qu'elle ouvrira début mai... Mais nous n'en sommes pas encore là, là, ce sont les cloches qui sont revenues de Rome dans la nuit du samedi (même si quelques hérétiques se sont mises à sonner en avance (comme le muguet?)).

Par contre pas mal de personnes ne sont pas revenues, mais tout d'abord honneur aux fleurs du jour:

La première, une anémone perdue comme une bouteille à la mer:

Anémone et bouteille à le mer - Photo: lfdd


Cette bouteille à la mer, comme ceux qui s'en sont allés sans revenir... Alain l'année dernière, et dont le "hasard", mais y a-t-il un hasard, comme je le disais en citant de l'ami commun Albert dans le billet du 3 juin 2018 "La Forme et le Fond: Figure, Love et des briques" et dont justement il parlait dans ce billet, Marie, dans le billet suivant (du 17 juin 2018) "Après la mort.... la vie...", Brigitte la semaine dernière et Luc, dont je n'ai découvert la disparition que ce jour...

Mais allez, "A la vie", avec ces amaryllis qui fleurissent:


Amaryllis - Photo: lfdd


Et je vous offre le billet que je voulais faire pour la Pâque juive, en rapport avec le livre que vient de sortir Delphine Horvilleur "Vivre avec nos morts" où elle raconte des enterrements et où  elle dit dans une interview qu'elle donne à Marie Chaudey dans La Vie du 3 mars 2021 à propos de la mort:

"Puisqu’elle est le domaine du non-récit, de l’irracontable, de l’irreprésentable, la seule force d’action qui nous reste face à elle est la possibilité de raconter la vie. Comme pour dire à la mort : tu n’auras pas le dernier mot. Il y a le récit vivant de la personne et de ce qu’elle laisse. La puissance du récit, c’est la puissance de vie. La mort ne peut pas être belle ou bien dite. On ne peut bien dire que la vie."

Amaryllis - Photo: lfdd


Dans son entretien avec Célia Héron dans
Le Temps du 23 mars, elle parle de la mort - et des cérémonies - en ces temps de Covid:

" Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il était essentiel pour moi de raconter ce qui fut la vie de ceux que j’ai eu l’honneur d’accompagner, de préserver dans le récit l’histoire de leur engagement, de tout ce qui fait qu’ils ne pourront être simplement racontés par leur fin. On a tous entendu ces derniers mois l’énoncé quasi quotidien de chiffres, le nombre de décès réduits à une liste qui grossit constamment. L’effet de ces listes macabres est abrutissant: 12 678 morts, 56 775, 77 5433… Il n’y a ni nom, ni visage, ni histoire: tout cela est kidnappé par le chiffre. L’esprit humain décide de se protéger de ce que ces chiffres racontent: autant de vies sur Terre. Or, c’est terrible car cela a un impact politique considérable, dans la mesure où la façon dont on accompagne la mort dit quelque chose d’un projet politique et éthique d’une société. Si l’on n’est pas capable de penser ces morts, on met en lumière une forme de faillite morale de notre société."


Et l'amaryllis tire sur sa fin:

Amaryllis - Photo: lfdd


Le Covid, elle en parle comme d'une porte que l'on devrait ouvrir, comme la sortie des juifs d'Egypte (la Pâque juive) pour sortir, accoucher (elle cite le terme hébreux qui signifie "Crise" et que de dit "Machber": la table d'accouchement... 

Et dans La Croix, elle parle de l'apoptose:

"Selon Henri Atlan, professeur de médecine, « la vie est l’ensemble des fonctions capables d’utiliser la mort ». Il nous faut composer avec la mort, qui est tout le temps là, présente. Pendant notre conversation, des milliers de cellules en nous sont en train de disparaître. Et ce suicide cellulaire qu’est l’apoptose s’avère nécessaire. Biologiquement, les cellules engagent un phénomène d’autodestruction qui conditionne notre survie. Il s’agit d’un processus créatif."

..

"La mort nous laisse sans mots, qui que l’on soit, SDF ou bien installé dans la société. La mort est un domaine où le langage n’a pas sa place, parce que le langage est la propriété des vivants. Mais quand la mort surgit, la seule arme qu’il nous reste, à nous vivants, c’est de mettre des mots. Et ce n’est pas une arme de faible intensité, c’est une arme de consolation massive."


Mais il reste de toute beauté:

Amaryllis - Photo: lfdd


Tout cela pour "recoudre" le passé et le futur:
"Au moment où le deuil surgit, on perçoit tous l’arrachement et le seul moyen d’opérer une couture, c’est de raconter des histoires dont les générations suivantes pourront s’emparer : on se transmet un tissu qu’on pourra recoudre."

En conclusion, je vous dirai bien "LeH’ayim!" qui signifie "Santé!":

"Les juifs quand ils lèvent un verre disent cette phrase «A la vie!», comme on dirait «Santé!». Faire le choix de la vie peut être un choix complexe. Je voulais inviter les lecteurs à penser au fait qu’en hébreu «la vie» n’existe pas au singulier: il y a une impossibilité dans nos vies a n’en avoir qu’une seule. Une expression dit en français: «Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une.» Il est intéressant de voir que l’hébreu dit exactement l’inverse: «La vie ne commence que quand tu comprends que tu en as plusieurs.» Il faut accepter que la mort nous rende visite. Pour qu’une autre vie commence."

A la vie !



Et pour finir en chansons, entrainons-nous à "Danser" avec HK:




Et surtout: "Dis-leur que l'on s'aime, dis-leur que l'on sème":



Ah j'allais oublier, le dernier et le premier dessin de Plantu dans le Monde:

Dernier dessin de Plantu dans le Monde


Premier dessin de Plantu dans le Monde


Et celui de Willem dans Libé:


Dernier dessin de Willem dans Libération

Je ne montrerai pas celui de Gorce qui a fait polémique... 

Place à Cartooning for Peace... Micaël le 1er avril

Dessin da Micaël dans le Monde - hommage à Plantu



Et en toute fin, juste une image que vous risquez de revoir:

Fleur fanée avec bonnet de neige - Photo: lfdd



Bonne Pâques "LeH’ayim!" "A la Vie!"


La Fleur du Dimanche



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