dimanche 11 avril 2021

Ce qui ne me tue pas me rend plus heureux, et vive la venir

Avec tous ceux qui sont partis ou qui partent encore, on devrait se désespérer, mais non, comme le disait une amie... - A la vie !

Et même si.....

Même si nous ne savons pas de quoi demain sera fait...

Même si après des records de chaleur pour un mois de mars, avril fait venir les saints de glace en avance...

Même si nous allons dépasser les 100.000 morts du Covid en France, comme l'ont fait la Russie, l'Italie, le Royaume-Uni,... L'Inde avec plus de 170.000, le Mexique avec plus de 200.000, le Brésil avec plus de 350.000  et les Etats-Unis avec plus de 560.000 morts, nous avons confiance en l'avenir, en la sagesse de ceux qui se protègent et prennent soin des autres, toutes celles et tous ceux qui se battent et celles et ceux qui les soutiennent, celles et ceux qui essaient de s'en sortir de cette inextricable inconnue qui se moque de nous.

Même si le Covid n'est pas responsable de toutes les morts et que d'autres aussi s'en vont, nous laissent un peu plus seuls à la recherche de notre destinée....


Fleurs de pommier - Photo: lfdd

Mais, mais,... nous ne sommes pas seuls, loin de là, nous avons des amis, nous en découvrons de nouveaux et avons à creuser ces relations et notre cheminement à tâtons dans cet univers mouvant...

Et à enrichir notre amitié, nos joies, nous réussites, à construire notre futur...

Oui, à le construire aujourd'hui pour ne pas rater demain...

Alors, tel le Printemps au sortir d'un Hiver ralenti, chargeons-nous d'énergie pour oeuvrer à construire nos petites - et grandes - satisfactions dons nous pourrons être fier...

Plantons pour récolter les fruits demain... et protégeons les fleurs, berceau de la nourriture future. Pour commencer, prenez des muscaris et trempez-les dans le vinaigre, cuisez cinq minutes et dégustez (Attention /!\ ce blog n'est pas un blog de cuisine et je ne donne pas de recette...):

Muscaris - Photo: lfdd


Comme je ne vous invite pas à croquer la pomme "oubliée" sur le pommier qui refleurit au printemps:

Pomme - Photo: lfdd


Bon, assez parlé, venons-en au TVA (Texte à Valeur Ajoutée - pour celles et ceux qui auraient oublié le sens) du jour.

J'ai abandonné Damien Murith trop vite... Il revient à la fois par sa poésie qui frappe à la porte de nos sensations et je vous en offre deux extraits:

"A souffrir pour souffrir, nous décidons de prendre
un risque : nous défaire de l’étreinte de nos gouffres.
A la seule force du coeur, une couleur pour appui,
nous nous élevons."

...

"Nos bouches et nos mains et nos ventres voudraient s’attarder sur la douceur d’une peau aimée, s’égarer le long d’un soupir, chercher et trouver toutes les sources du plaisir. Douleur et plaisir ont le même souffle. Bouche et mains fermées, ventre noué, de l’aube à l’aube, nous jouissons de douleur."

 

Et Jean Birnbaum, dans son article "Etreindre la douleur" dans le Monde des Livres du 12 mars, déjà cité dans le billet du 14 mars, nous apprend de lui:

"il habite en Suisse romande, près de Fribourg, au milieu de la forêt. C’est là qu’il observe les saisons et leurs teintes. Là aussi, nous a­-t­-il précisé au téléphone, qu’il sculpte et mémorise ses phrases – en marchant plutôt qu’en écrivant, une maladie auto-­immune l’ayant frappé de mille maux et rendu quasi aveugle pendant un an. « Merci à Geneviève qui a eu la patience de m’écouter lui dicter ce texte », lit-­on à la dernière page du Deuxième Pas."

Fleurs de poirier - Photo: lfdd

J'ai aussi retrouvé le point qui m'intéressait dans le discours de Delphine Horvilleur (que j'avais citée dimanche dernier) sur la mort, avec l'apparente opposition entre les "mots" et le "langage" qu'elle conte, d'une part avec sa découverte à 10 ans de la mort:

"Mais j’ai compris avec les années que s’il y a un monde que la mort ne peut pas toucher, c’est celui des mots. Le propre de la mort est qu’elle ne se raconte pas. Ce qu’on peut raconter, c’est la vie. Quand quelqu’un meurt et qu’on sait raconter sa vie, on fait un sacré pied de nez à la mort. Le seul pouvoir dont je dispose face à cette obscurité qui se tenait devant la petite fille de 10 ans, c’est celui des mots."

Et d'autre part sur le judaïsme qui:

"... ne propose pas de dogme sur l’après­-vie mais une multitude de discours très protéiformes. Si ce discours volontairement polyphonique peut déstabiliser certains fidèles, il me convient bien car il montre que la mort est un domaine où le langage n’a pas sa place. D’ailleurs, la Bible nomme l’après­-vie le shéol, terme qui signifie «la question». Quand on meurt, on tombe dans la question. Des tas de gens aimeraient qu’on leur dise qu’on s’élève ensuite vers la réponse, mais cette certitude n’est jamais formulée ainsi." 

 

Et comment, à propos de langage ne pas être ébloui par son parallèle entre le rabbin et le tailleur, le texte et le textile (Texte "il")? 

"Pour moi, mon métier est un travail de tissage. Je suis donc un peu une conteuse et un peu une couturière. Leur point commun est qu’il s’agit – face au texte pour le conteur, face au textile pour le tailleur – de rapiécer, dénouer, renouer."

Fleurs de poirier - Photo: lfdd


Elle apporte aussi sa pierre à la question de la traduction (soulevée dans mon billet du 21 mars "Taduttore, Traditore..." en répondant à la question de Larousse sur ce qui est "essentiel":

"Ce qui est essentiel, c’est de savoir qu’il y a plus grand que soi, plus grand que son histoire, que les temps de sa vie, que sa compréhension d’un mot, que notre croyance. La littérature nous fait toucher cela du doigt, parce qu’elle nous plonge dans le monde d’un autre qu’on ne comprend pas. D’où, pour moi, l’absurdité du débat actuel sur qui doit traduire la poétesse [afro­américaine] Amanda Gorman. Tout l’objet de la traduction, c’est précisément qu’elle doit être faite par quelqu’un qui n’est pas vous."

Fleurs de cerisier - Photo: lfdd


Et je conclus avec elle en citant deux de ses "mises en garde" - ce n'est pas elle qui le nomme ainsi mais moi...

"Aujourd’hui, comme à toutes les périodes où l’humanité en crise cherche des solutions, d’aucuns pensent qu’ils détiennent une vérité déjà aboutie. Ils croient pouvoir effacer la question."

... 

"Quand on traverse une crise comme la nôtre, on peut se réconcilier avec l’impermanent en voyant dans cette cassure, peut­-être, la possibilité de notre survie. C’est là une leçon universelle à méditer: la conscience de notre vulnérabilité est, paradoxalement, la condition de notre durabilité."


Et quoi de mieux que "Pomme" pour frapper les quatre coups "Pommme, pomme, pomme... Pomme" de la série des pommes vues sur l'arbre depuis cet automne - jusqu'à quand tiendront-elles? :

Pommes - Photo: lfdd

D'autant plus que Pomme est en plein dans le sujet:

Pomme - Pourquoi la mort te fait peur:

Et elle pense aussi au futur (enfant): Un enfant dans le ventre: Grandiose

Pomme - Soleil Soleil Live:


 

Bon, Pomme - J'suis pas dupe, je l'ai déjà diffusée, c'est une chanson de 2015.... déjà !

Pour le quatrième coup, je vous offre le coup final de William Sheller qui a décidé lui aussi de partir, non pas comme Françoise Hardy, il a juste décidé de ne plus chanter, et même de ne plus jouer du piano... alors, une dernière fois, laissons le chanter le bonheur:

William Sheller - Un Homme Heureux

  

Je voulais vous offrir "La Femme" qui vient de sortir un nouveau disque et Carnage: “Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fou…de Warren Ellis avec Nick Cave et qui a influé le titre de ce billet, reportons-le..

Et, un peu dans l'idée de la nomination de Villeurbanne comme Capitale Française de la Culture 2020 pour son esprit "Jeune" comme l'expliquait Françoise Benhamou, spécialiste de la culture et membre du jury:

"Le programme de Villeurbanne met l'accent sur les jeunes avec une série d'événements qui s'adressent à eux tout en faisant le lien entre les jeunes des quartiers et les jeunes des universités.

Voici donc des "jeunes" pas encore (trop) connus à découvrir...

A commencer par Myd:

Myd - Let You Speak (Official Video)



Puis Klô Pelgag (vue ici en 2015 - déjà!) - La maison jaune:


Et la bande annonce (30 secondes) de son spectacle:

Klô Pelgag - NDd7D - Le spectacle spectral show (Teaser)


Toujours dans cette veine "découverte", Olympe - TROP (Clip Officiel)


Et le rap poétique et féministe d'EUPHONIK - inconnu mais reconnu avec DEUXIÈME SEXE:

 

Et qui dit dans sa chanson Loin de vous:

 “Loin de vous je m’accomplis, j’me suis fait une raison, j’préfère rester incompris plutôt qu’être pris pour un con.

Et pour finir, à la fois sur une pensée triste, Judith Siboni qui jouait le rôle de Fleur dans la comédie familiale "Les Copains d'abord" et qui était à l'origine du Festival de Caves dont je chronique régulièrement les manifestations en Alsace (et dans le reste de la France) nous a aussi quitté. Mais pour montrer la lueur de l'évolution de la société et l'humour de la création française (en culture), un extrait de cette série:


Bon dimanche

La Fleur du Dimanche

2 commentaires: