dimanche 25 décembre 2016

Noël, le mariage de la pomme (ou de la banane) et du sapin (ou du singe)

Je vous avais promis hier de vous parler des animaux aujourd'hui.
Pour nous remettre à notre place dans notre monde "Umwelt" et prendre conscience de la part que nous occupons et celle que nous devrions avoir.
Non, je ne parlerai pas des animaux de la crèche et de la place entre l'âne et le boeuf, mais... tout d'abord la mariage de la pomme et du sapin:


Pommes de Noël - Photo: lfdd
 

Vous le savez peut-être, la pomme a été la première décoration des sapins, avant de voir la boule Fizz, création 2016 des boules de Meisenthal (qui cherche ses racines - ou le jus - plutôt chez le citron).
Et comme vous le savez, la Fleur du Dimanche fait ce qu'elle veut avec les sapins (et les fleurs), por Noël, je vous offre un sapin bleu-violet avec un papillon (clin d'oeil à la chanson de Henri Salvador "L'abeille et le papillon" que je vous propose aujourd'hui - en fin de texte):

Sapin bleu de Noêl et papillon - Photo: lfdd

Et donc, suite au TVA d'hier sur les plantes, je vous offre un extrait d'un autre article (excusez si Le Monde et Libération - que je cite souvent - parlent de choses un peu en dehors de sentier battus de l'actualité) dans Libération, le 21 décembre, celui de Natalie Levisalles "Les chimpanzés ne se posent pas de questions sur la politique", sur un primatologue Frans de Waal: 

"Depuis une trentaine d’années, le primatologue Frans de Waal nous fait découvrir ce qui se passe dans la tête et dans les sociétés des grands singes. Livre après livre (la Politique du chimpanzé, Bonobos: le bonheur d’être singe, l’Age de l’empathie…), il décrit précisément et malicieusement les bonobos et les chimpanzés en particulier, montrant aussi à quel point ils sont proches de nous autres humains. Dans son dernier livre, Sommes-nous trop «bêtes» pour comprendre l’intelligence des animaux? (lire Libé des historiens du 6 octobre), il s’intéresse à l’intelligence animale en général. Celle des singes, mais pas seulement. Il est aussi beaucoup question de dauphins, d’éléphants, de pies et d’un certain Alex, perroquet génial qui maîtrise notamment le concept de couleur.
De Waal rapporte d’incroyables marques d’intelligence technique ou sociale. Chez le chimpanzé, il nous montre une spectaculaire (et bien supérieure à celle des hommes) aptitude à mémoriser des nombres de 1 à 9.
...
- Vous avez inventé le terme d’anthropodéni. Pour quelle raison ?
C’est une réaction à l’accusation d’anthropomorphisme. Depuis longtemps, certains chercheurs disaient: quand des chimpanzés s’embrassent et s’enlacent après une bagarre, il faut appeler ça «contact post-conflit» parce que, si vous appelez ça «réconciliation», vous sous-entendez que ce qui se passe chez les chimpanzés est semblable à ce qui se passe chez les hommes. Eh bien moi, je dis que si dans une espèce proche de nous, des individus font des choses semblables dans des circonstances semblables, on doit faire l’hypothèse que, derrière, il y a la même psychologie. A moins que quelqu’un prouve le contraire. La plupart des sciences sociales sont dans l’anthropodéni : elles considèrent l’être humain comme une espèce très spéciale, en dehors de la nature. Mais affirmer qu’il y a une discontinuité entre l’homme et le singe, c’est du néocréationnisme. On accepte Darwin, on reconnaît que l’homme est le produit de l’évolution… mais seulement jusqu’au cou.

- Entre les années 60 et 90, on a tenté d’apprendre le langage aux grands singes, avec des résultats décevants. Les singes comprennent pourtant des mots…
Comprendre un mot veut dire qu’on peut attacher un symbole arbitraire à un objet. C’est une chose que les grands singes font très bien, mais ce n’est pas exactement le langage. Au début, les linguistes avaient défini le langage comme une communication symbolique. Quand ils ont vu que les singes pouvaient utiliser les mots de manière appropriée, ils ont dit : en fait, l’essence du langage, c’est la syntaxe. Et il est clair que les grands singes n’ont pas beaucoup de syntaxe. Mais ces expériences ont permis de voir qu’il y avait de la cognition chez les animaux. Ensuite, on a vu que leur usage du langage n’était pas supérieur à celui d’un enfant de 2 ans. Les chimpanzés demandent : «Est-ce que je peux avoir une banane ? Est-ce qu’on va jouer ?» mais ils ne réfléchissent pas sur le cosmos et ne posent pas de questions sur la politique.

- Vous dites que les humains habitent le même Umwelt que les primates…
L’Umwelt, c’est la manière dont on perçoit son environnement. Comme les humains, les primates ont deux mains et une vision binoculaire, mais en fait, ils n’ont pas exactement le même Umwelt. Si on met un chimpanzé dans une pièce, il va se demander «où est-ce que je peux m’accrocher ?» et il va grimper sur la bibliothèque. Le chimpanzé regarde cette pièce plus tridimensionnellement que nous, singes bipèdes et terrestres, qui regardons les surfaces. Mais si vous prenez un oiseau, il regarde Paris de manière totalement différente : il voit les toits, les endroits où il peut se poser et ignore totalement les rues. Pour un éléphant ou un chien, le monde est fait d’odeurs, alors que nous donnons priorité à la vision. Si on étudie le poisson, la pieuvre, la chauve-souris, on doit prendre en compte le fait qu’ils perçoivent des mondes très différents. Et pourtant, nous n’avons pas de respect pour les cognitions différentes des nôtres.

-Quelles sont les implications de cette capacité à se projeter dans le futur ?
Prenons un exemple. Pour organiser une fête ce week-end, je dois être conscient de la marche à suivre. Si nous voyons que les animaux peuvent anticiper, il est difficile de penser qu’ils le fassent sans conscience. Mais il y a plus intéressant encore. J’ai déjà mentionné des expériences où les animaux peuvent différer leurs désirs. En voilà une autre. On donne à un singe un marshmallow et on lui dit : «Si tu attends, tu peux en avoir un second.» Pour faire ça, il doit prendre une décision, résister à la tentation, différer la gratification, toutes choses qui dépendent de la conscience… mais aussi du libre arbitre, qui est souvent défini comme la possibilité de résister à ses propres désirs. Si c’est le cas, alors les animaux ont peut-être aussi un libre arbitre."


Pour finir, je vous laisse avec les animaux et la banane. Pour commencer, le crocodile:




Et puis l'Abeille et le Papillon chantée par Henri Salvador:




"Une abeille un jour de printemps 
Voletait voletait gaiement 
Sur la rose bruyère en fleur 
Dont si douce est l'odeur

Au pied de la bruyère en fleur 
Une pauvre chenille en pleure 
Regardait voler dans le ciel 
La petite et son miel

Et la pauvre chenille en sanglots 
Lui disait "Je vous aime" 
Mais l'abeille là-haut, tout là-haut 
N'entendait pas un mot

Cependant que les jours passaient 
La chenille toujours pleurait 
Et l'abeille volait gaiement 
Dans le ciel du printemps

Après avoir pleuré jusqu'à la nuit 
Notre chenille s'endormit 
Mais le soleil de ses rayons 
Vint éveiller un papillon

Et sur une bruyère en fleur 
Notre abeille a donné son coeur 
Tandis que chantaient les grillons, 
Au petit papillon

Par les bois, les champs et les jardins 
Se frôlant de leurs ailes 
Ils butinent la rose et le thym 
Dans l'air frais du matin

Ma petite histoire est finie 
Elle montre que dans la vie 
Quand on est guidé par l'amour, 
On triomphe toujours 
On triomphe toujours 
On triomphe toujours."



Et puis la chauve-souris, par Thomas Fersen:





Et si vous voulez voir la différence entre le singe et le chanteur, Katerine avec sa banane:





Bon Dimanche de Noël !

La Fleur du Dimanche



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