mercredi 14 juin 2023

Blues Bar Belushi au Festival de Caves: Et mourir de rire...

 Belushi n'est pas italien, il est Albanais. Aux Etats-Unis, on demande "C'est un pays l'Albanie ?" quand Belushi le dit pour amuser la galerie. Car Belushi déjà tout petit faisait le clown. Allez savoir pourquoi. 


Blues Bar Belushi - Paul Schirck - René Turquois - Festival de Caves - Photo: lfdd


Peut-être ne le savait-il pas lui-même ou cherchait-il à le comprendre en le faisant et qu'il essayait éperdument à se trouver "bien" quand il était sur scène parce que dans la vraie vie, il ne l'était pas, "bien", allez savoir pourquoi. C'est d'ailleurs ce que Paul Schirck, qui a écrit le texte de cette pièce Blues Bar Belushi, pour et avec le comédien René Turquois va, veut, essayer de comprendre en résumant sa (courte) vie en une heure et nous en donne quelques pistes. Une piste aux étoiles dans une cave, lieu improbable mais tout à fait de circonstance pour la situation décrite. 


Blues Bar Belushi - Paul Schirck - René Turquois - Festival de Caves - Photo: lfdd


Le rideau rouge en fond de scène ne trompe pas, il permet juste de nous mettre dans l'ambiance festive de la "représentation". De la "prestation", parce que prestation il y a. Derrière - et devant - sa batterie, dont il use avec énergie, René Turquois nous interprète le destin tragique de cette étoile d'Hollywood, dont le film The Blues Brothers fait des millions d'entrées. Et, à la fois il nous en conte le destin, en interprète quelques épisodes, nous remonte des sketches fabuleux à sa sauce - l'abeille qui veut son pollen ou le samouraï qui fait hara-kiri -  et surtout, et c'est tout le talent de René Turquois, nous interprète seul en scène de sa voix tout à fait convaincante et de circonstance de magnifiques blues du répertoire de John Belushi, en s'accompagnant de son harmonica qui pleure à souhait.


Blues Bar Belushi - Paul Schirck - René Turquois - Festival de Caves - Photo: lfdd


Ainsi, après les réglages techniques - et des clin d'oeils - d'usage pour nous mettre dans le bain, nous plongeons dans le blues "Sweet Home Chicago" redevenu célèbre par le film, puis d'autres comme "Everybody needs somebody",  qui ponctuent les étapes de le montée en célébrité de John Belushi, de l'émission de télévision qui a décoiffé l'Amérique Saturnay Night Live avec, entre autres, Dan Aykroyd, puis les films, American College, 1941 de Steven Spielberg et donc le célébrissime Blues Brothers, tout cela ponctué par les messages laissés sur le répondeur, de plus en plus désespérés de sa femme Judith, alors qu'en parallèle nous le voyons s'enfoncer dans l'infernal tourbillon de la drogue, de plus en plus frénétiquement jusqu'à ce 5 mars 1982 où, à 33 ans, il tombe devant nous, mort, et que l'on assiste à la description de son autopsie aussi tragi-comique que sa vie et son joyeux enterrement. 


Blues Bar Belushi - Paul SchirCk - René Turquois - Festival de Caves - Photo: lfdd


Le deux compères Paul Schirck - à la mise en scène, au son et à la lumière - et René Turquois au jeu, à l'harmonica, à la batterie et aux habillages (les costumes, fort bien trouvés, sont de Louise Yrribaren) - sans compter le maquillage en direct, arrivent à nous embarquer dans un rythme sans faillir, tout en nous impliquant dans le jeu et les interrogations que soulèvent cette destinée, dans ce digest d'une vie qui, pour la version écrite de la biographie, ne fait pas moins de 500 pages et de nombreuses heures de film et de vidéo, à découvrir si vous ne les connaissez pas encore.

Et nous remercions encore le Festival de Caves qui irrigue encore un peu l'Alsace (trop peu - si vous disposez d'une cave pour accueillir cette petite et originale forme de théâtre - chez soi, n'hésitez pas à les contacter?) et pas mal la Franche Comté et quelques autres régions françaises (voir leur site) de nous offrir de belles découverte, à la fois de textes, de jeu et de comédiens. De petits bijoux que je vous conseille à votre curiosité.


La Fleur du Dimanche


  

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