mardi 5 juillet 2022

Accroche Note voyage en été au frais à Strasbourg: Vienne, l'Amérique du Sud et Venise

 22 les v'là ! Les Rencontres d'été de l'ensemble Accroche Note qui au début de l'été nous fait voyager en musique du XIXème au XXIème siècle avec un savant mélange de musiques d'hier et d'aujourd'hui. Cette année pour la vingt-deuxième édition de l'ensemble qui va fêter ses 40 ans lors du Festival Musica en septembre, le programme est "conceptuel": une première soirée viennoise qui va de Strauss à la sauce Schönberg à Berg en passant par Schubert et Webern le 5 juillet. Suit une soirée dédiée aux musiques d'Amériquedu Sud - Brésil, Argentine, Mexique, Cuba et un français,Yves Prin et, pour couronner le voyage, un détour par Venise où l'ensemble, avec Françoise Kubler à la voix et Armand Angster aux clarinettes et au saxophone se frottent au duo décapant Yerri-Gaspar Hummel à l'électronique en live et Pablo Valentino aux platines et sampler. L'occasion de se décrasser les oreilles (sans bouchons) avec la création KL4NG. De quoi aller "au-delà des frontières" comme annoncé dans le programme.

La première soirée, assez sage, voyage entre 1905 et 1935, sauf un Schubert de 1820, et égrène une suite de pièces toutes relativement courtes en un collier de petites perles, petits bijoux sonores ou pierres précieuses encore à polir ,mais dont l'écoute est plaisante et enrichissante. 


Accroche-Note - Saskia Lethiec - Wilhem Latchoumia - Armand Angster - Photo: lfdd


Elle débute avec l'Adagio d'une transcription en 1935 d'un concerto de chambre Kammerkonzert (1935) d'Alban Berg  pour violon clarinette et piano écrit en 1925. Le début est calme, suivi d'une belle envolée lyrique, puis tout redevient calme dans un dialogue violon clarinette que rejoint le piano et qui se termine presque dans un soupir.


Accroche-Note - Wilhem Latchoumia - Françoise Kubler - Photo: lfdd

Suivent Vier Lieder Op.12 (1915) pour voix et piano d'Anton Webern, quatre mélodies assez légères, mais dont les deux dernières sont , pour la voix, puissantes et scandées. La dernière est presque un haïku.


Accroche-Note - Marie Nathanaelle - Saskia Lethiec - Laurent Camatte - Christophe Beau - Photo: lfdd

Accroche-Note - Christophe Beau - Photo: lfdd

Accroche-Note - Marie Nathanaelle - Saskia Lethiec - Photo: lfdd

Accroche-Note - Saskia Lethiec - Laurent Camatte - Photo: lfdd


Le  Quartettsatz en Ut Mineur (1820)  pour quatuor à cordes de Franz Schubert, oeuvre inachevée est une oeuvre très enjouée.


Accroche-Note - Saskia Lethiec - Wilhem Latchoumia - Armand Angster - Photo: lfdd

Les 4 pièces opus 5 (1919) pour clarinette et piano d'Alban Berg sont des pièces très courtes, basées sur la clarientte, avec un beau dialogue clarinette piano dans la troisième pièce. Elles ont une belle intensité dramatique et la dernière a une tonalité un peu plus sombre.


Accroche-Note - Wilhem Latchoumia - Christophe Beau - Photo: lfdd

Suit l'Intégrale (1899 et 1914) pour violoncelle et piano d'Anton Webern qui consiste en deux pièces de jeunesse (qu'il a écrites encore étudiant à 16 ans) puis deux oeuvres qui se complètent (la deuxième avec une sourdine sur le violoncelle) quinze ans après. Les deux premières sont bien évidemment un peu plus mélodiques.


Accroche-Note - Wilhem Latchoumia - Françoise Kubler - Photo: lfdd

Accroche-Note - Wilhem Latchoumia - Françoise Kubler - Photo: lfdd

Autres oeuvres de jeunesse, les Sieben frühe Lieder (1905-1908) pour voix et piano d'Alban Berg, composées entre 20 et 23 ans qui premettent à Françoise Kubler de démontrer si cela était encore nécessaire la magnifique qualité de sa voix de soprano et son talent d'interprétation. Les textes étant de sept auteurs différents, dont un de Rainer MAria Rilke (Traumgekrönt) restent dans la tradition du Lied allemand et ces pièces courtes vont d'un style romantique à une composition plus atonale.


Marie Nathanaelle -Wilhem Latchoumia - Saskia Lethiec - Laurent Camatte - Lisa Meignin - Armand Angster - Christophe Beau - Photo: lfdd

Pour clore le concert, un dessert musical, plaisir offert, la réécriture par Schönberg en 1925 de la  valse de l'Empereur de Strauss Kaiserwalzer pour flûte, clarinette, quatuor à cordes et piano, un beau morceau de bravoure avec chapelet de valses, et codas avec rappels thématiques, nous suspendant en équilibre et nous entraînant dans un tourbillon virevoltant et grisant. La cerise sur le gâteau Forêt-Noire cependant bien digeste. 

 

La Fleur du Dimanche


Ensemble Accroche Note: 

Françoise Kubler (soprano), Lisa Meignin (flûte), Armand Angster (clarinette), Saskia Lethiec (violon), Nathanaelle Marie (violon), Laurent Camatte (alto), Christophe Beau (violoncelle), Wilhem Latchoumia (piano)


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