dimanche 9 avril 2017

En attendant les hirondelles: Gatti, Brecht et Mostar

Quelquefois, on attend, on guette, on observe et l'on ne voit rien venir. Quelqu'un annonce l'arrivée d'une bonne nouvelle "Les hirondelles sont de retour !". Mais non, pas chez nous, je ne les vois pas.


Fleurs de pommier - Photo: lfdd


Ou une mauvaise nouvelle passée ou à venir et nous sommes tristes, ensemble...
Et quelquefois, on attend que ce que l'on attend arrive, mais cela n'arrive pas. Et on attend...


Fleurs de pommier - Photo: lfdd


Et puis on rencontre un ami qui vous dit "C'est bien ce que tu as écrit à propos du deuil, et comment tu l'as écrit. Et ce que tu as cité de Maulpoix.*"... Et je réponds: "Oui, mais c'est un hasard, je suis tombé dessus, et puis après cela s'est reproduit." -  Et lui: "Oui, il y a des liens qui se tissent..."
Et j'attends....


Fleurs de pommier - Photo: lfdd



Entre temps, il y a eu Brecht, Baal, et Gatti....


Fleurs de pommier - Photo: lfdd

Et pour finir, parce que je n'ai retrouvé ni la "Chanson des cabinets", ni le petit exemplaire jaune de Baal**, ni "Le Lion, sa Cage et ses Ailes", mais une chanson chantée par Bertolt Brecht (après Baal) et le film d'Armand Gatti sur sa mère "Son nom était Joie" je vous les propose pour aujourd'hui. 
Si la vidéo n'est pas visible ci-dessous, allez directement sur le lien Vimeo":
https://vimeo.com/131104915


Ton nom était joie from LA PAROLE ERRANTE



Je découvre aussi que Gatti est l'auteur de l'expression": "Sous les pavés, la plage", précisément dans sa pièce créée le 15 mars 1968: "Les treize soleils de la rue Saint-Blaise".
Cela vaut bien une citation pour le TVA :

"Ne jamais chercher le prophète
Chercher le combattant,
Seul le combat de chaque jour invente
Seul le combat de chaque jour crée
Ne cherchez pas le prophète
Seul le combat possède le don de la prophétie."
Rosa Collective, Armand Gatti   


Fleurs de pommier - Photo: lfdd


Bertolt Brecht chante son 'Lied von der Unzulänglichkeit menschlichen Strebens' - Musique de Kurt Weill





Der Mensch lebt durch den Kopf
der Kopf reicht ihm nicht aus
versuch es nur; von deinem Kopf
lebt höchstens eine Laus.
Denn für dieses Leben
ist der Mensch nicht schlau genug
niemals merkt er eben
allen Lug und Trug.

Ja; mach nur einen Plan
sei nur ein großes Licht!
Und mach dann noch´nen zweiten Plan
gehn tun sie beide nicht.
Denn für dieses Leben
ist der Mensch nicht schlecht genug:
doch sein höch´res Streben
ist ein schöner Zug.
  Ja; renn nur nach dem Glück
doch renne nicht zu sehr!
Denn alle rennen nach dem Glück
Das Glück rennt hinterher.
Denn für dieses Leben
ist der Mensch nicht anspruchslos genug
drum ist all sein Streben
nur ein Selbstbetrug.

Der Mensch ist gar nicht gut
drum hau ihn auf den Hut
hast du ihn auf den Hut gehaut
dann wird er vielleicht gut.
Denn für dieses Leben
ist der Mensch nicht gut genug
darum haut ihn eben
ruhig auf den Hut."

Pour ceux qui veulent la version française, vous en trouverez une là (ce n'est pas Brecht):
Scène de l'inanité de l'effort humain - L'Opéra de Quat'Sous (K. Weill)



Fleurs de pommier - Photo: lfdd

Et pour conclure, lu ce matin seulement, la conclusion que j'attendais un peu:
C'est Maya Ombrasic, exilée des Balkans au Canada via la Suisse, dans son livre "Mostarghia":
"Les gens réfléchissent beaucoup au malheur des autres, mais le malheur, lui, n'a pas de raisonnement. Il frappe quand il frappe, c'est tout. Il faut apprendre à vivre à ses côtés, en essayant de se foutre de lui. C'est ça l'héritage des Balkans: savoir se foutre du malheur."

Alors, vivons ! 
Et prévenez-moi quand vous verrez les hirondelles....


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche


* Pour Jean-Michel Maulpoix, je vous renvoie aux deux billets du 12 et du 19 mars 2017:
12 mars Au ras des pâquerettes, fleurs minuscules du dimanche
19 mars : Cueco n'a plus la patate, et Para? Chut ! mais Gracias à la vida et vole l'hirondelle rouge

** Pour Brecht et Baal, voir mon billet sur le spectacle du TNS: 
http://lafleurdudimanche.blogspot.fr/2017/04/baal-au-tns-dans-la-cage-du-hamster.html
  

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