dimanche 24 avril 2016

Sometimes, il neige en avril et le clou, c'est Kluge, le sage poète collectionneur, et qui existe

La semaine dernière, nous étions dans la symphonie du blanc et je vous avais caché le nom de l'auteur... Il s'agit de Théophile Gautier, l'aviez-vous trouvé? 
En tout cas vous n'avez pas trouvé de l'arbre "edelweiss" et je vous laisse encore une chance aujourd'hui. 
Voici le même ailleurs, tout en fleurs blanches...


Arbre "edelweiss" - Photo: lfdd

Arbre "edelweiss" - Photo: lfdd

Et je vous rajoute des fleurs que je vous avis également déjà montrées il y a quelques semaines à l'occasion de Pâques, les reconnaissez-vous?


Magnolias - Photo: lfdd


Les voici dans leur contexte:

Magnolias dan le jardin  - Photo: lfdd

Ce retour en arrière nous ramène sur deux événements qui sont d'une certaine façon des hommages.
D'une part, la disparition de Prince et je vais saisir l'occasion pour parler du temps, en l’occurrence de la neige qui tombe en cette fin du mois d'avril sur les hauteurs - même les petites hauteurs..


On dit bien "En avril ne te découvre pas d'un fil" et de toute façon j'avais déjà annoncé "Noël au balcon, Pâques aux tissons", effectivement, comme le chantait Prince:
"Sometimes it snows in April" 
Deux versions en public "live" d'abord à Anvers en 2014 :


Prince Antwerpen 27052014 Sometimes it snows in April from Shirley Duparc .

Apparemment elle a disparu alors j'en mets une autre à Las Vegas:




et en Norvège en 2010:

 



Le deuxième hommage concerne un écrivain, plus connu comme cinéaste et mais également philosophe. Il nous livre dans un premier volume d'une suite à paraître un "Chronique des Sentiments" le "Livre 1 - Histoires de base" des réflexions et des "Denkbilder" comme les nommais Walter Benjamin. Il s'agit d'Alexander Kluge.

Il répond à Marianne Dautrey dans le Monde Littéraire du 8 avril à la question du double sens du terme "Gefühl" en allemand: 
"Le "sentiment" est un centaure, et l'intelligence qui le dirige ne se situe pas forcément dans la partie supérieure de l'être, mais dans le corps du cheval. Comme sous le chapiteau d'un cirque: ceux qui ne peuvent réagir au réel sont tout en haut, les trapézistes ne peuvent pas réagir à Auschwitz, alors le clown, les ouvriers qui changent le décor le peuvent. Il faut avoir le contact avec le sol et tendre la pensée... Il faut toujours confronter les deux sens. Par exemple l'oreille décide si un texte sonne juste ou faux. Pour comprendre Hegel, il faut l'entendre dans une langue primitive, un dialecte, le souabe, comme le poète Friedrich Hölderlin...."

Il dit également peu plus loin:
"Ce sont les choses qui ont un plan, il faut savoir le lire. L'énigme réside dans leurs relations entre elles. Il faut savoir les lire   telles qu'elles existent. Je suis un archéologue, comme le philosophe Walter Benjamin. Je fais les fouilles... La poésie ne fait que révéler. Elle donne à voir, à entendre le choral, la polyphonie de tous les événements. Le lieu de mon écriture est une maison d’opéra, la nuit, lorsque tous les opéras du monde se mettent à chuchoter entre eux, en secret." ...
"Moi, je prolonge les textes anciens jusqu'à l'amère réalité de la modernité..... Les morts ne sont pas morts. Ils vivent en nous."

Nous ne pouvons que remercier Théodor Adorno dont il était l'assistant et qui lui a conseillé de travailler plutôt dans le cinéma et de devenir assistant de Fritz Lang, alors qu'il était destiné à être juriste... 
Nous y avons gagné un poète, un philosophe, un écrivain et aussi un cinéaste qui a oeuvré un renouveau du cinéma allemand...
Mais ça c'est un autre film...

Avant d'aller le voir, je vous propose un poème de saison et la suite des chansons de circonstances...

D'abord, de Gaston Couté, dans "Les saisons

Printemps

Le printemps va bientôt naître. Les hirondelles
Pour que l’azur s’en vienne égayer son berceau
Fendent le crêpe du brouillard à grands coups
Prestes et nets ainsi que des coups de ciseaux.

Des rustres stupides et des corbeaux voraces
Qui s’engraissaient parmi les horreurs de l’hiver
En voyant les oiseaux d’espoir traverser l’air
Se liguent aussitôt pour leur donner la chasse.

Les hirondelles agonisent en des cages,
Leur aile saigne sous la serre des corbeaux,
Mais parmi l’azur qui crève enfin les nuages
Voici l’Avril ! Voici le printemps jeune et beau.

O gouvernants bourgeois à la poigne cruelle
Emprisonnez les gens, faites en des martyrs,
Tuez si ça vous plaît toutes les hirondelles,
Vous n’empêcherez pas le printemps de venir."


Un autre hommage, à Mort Schuman qui chante la neige sur "Le Lac Majeur":




et une version en "live"

 




Et pour finir, un autre chanteur avec une chanson pas trop connue :  "Il neige" de Jean-Louis Murat:



Bon dimanche

La Fleur du Dimanche 

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