vendredi 3 mai 2013

Danse ou Musique ? Les deux avec Akosh S. et Jörg Müller à Pôle Sud

Nous savions que Pôle Sud marche sur ses deux pieds avec sa programmation "Danse" d'une part, menée de main de maître depuis des années par Joëlle Smadja et ses concerts de Jazz grâce au professionnalisme de Philippe Ochem qui dirige aussi le Festival Jazz d'Or.

Nous savions également que le Jazz s'engage souvent dans un pas de deux avec la danse et le programme du 3 mai à Pôle Sud a confirmé cette union puisqu'au programme il y avait deux pièces avec comme point commun Akosh S.



Akosh S. musicien de Jazz plutôt free, qui travaille régulièrement avec le chorégraphe Joseph Nadj a prouvé dans la première partie du spectacle que la musique pouvait être dansée.

Dans Rêvolution, tout est fait pour nous emmener dans un tourbillon instable. Démarrant dans le noir, nous devons imaginer  quels sont ces bruit de moteurs en accélération qui nous emmènent dans un univers onirique. Le rêve flirte avec le cauchemars quand, une fois la lumière faite (mais pas sur ces bruits dont nous ne connaîtrons jamais l'origine), Akosh S. et Jörg Müller apprivoisent de grands tubes métalliques, tuyaux d'orgues et carillon en sufflant dedans puis en les faisant tourner à la folie.
Car c'est bien d'un voyage vers la folie qu'on peut parler, entre le jeu strident du saxophone d'Akosh S. encerclé par ces tuyaux que Jörg Müller manoeuvre d'une manière magistrale.

Ils virevoltent de toute part et dans tous les sens, tout autour du saxophoniste encerclé dans un ballet hypnotique, soutenu par la musique prenante du soliste impassible.

En voici un avant-goût:




Et si vous voulez en voir davantage:






En deuxième partie, plus dansée, Estelle Delcambre et Ivan Fatjo, dans Madriguera s'interrogent sur la notion d'occupation de l'espace, un espace plutôt restreint (Madriguera signifiant terrier en espagnol) qui leur permet d'expérimenter des propositions de relations entre les corps bien maîtrisées.  
Les différents tableaux, aux styles des danse variées de la danse contact, aux ralentis cinématographiques ou aux collisions violentes montrent de belles gestuelles.
La musique, crée également par Akosh S. avec Gildas Etevenard, si elle avait été jouée en "live" aurait peut-être donné à cette pièce la densité qu'avait la première partie.

Cela prouve en tout cas que l'art vivant peut nous transporter dans des univers insolites.

Bon spectacle

La Fleur du Dimanche

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