mercredi 29 juin 2011

L'expo du mercredi: Trois au CEAAC de Strasbourg

 Si vous n'avez pas le courage d'aller jusque dans les Vosges du Nord à Meisenthal, voir l'exposition de Stephan Balkenhol, et toutes les autres expos dont j'ai parlé les derniers mercredis (et montré des images ce dimanche), je vous propose d'aller au 7 rue de l'Abreuvoir à Strasbourg, au CEAAC - Centre Européen d'Actions Artistiques Contemporaines qui propose deux expositions, ou plutôt une exposition et une "double" exposition.

La première exposition (la bien nommée d'ailleurs, vous verrez plus loin), qui clôt la séquence de commissariat invitée de Bettina Klein est consacrée à Steven Pippin et retrace une large partie de son travail artistique. Sa réflexion se porte sur la photographie, qu'il interroge à la fois sous l'angle philosophique et sur sa matérialité même. Ce qui intéresse Steven Pippin, c'est l'acte photographique, ce qui nous vaut quelques films décalés, des situations qui convoquent le comique des films muets pour arriver à des sténopés faits avec une baignoire et une confrontation de la photographie analogique et numérique. Des appareils photo qui défient les lois de l'optique, véritables défis au réel sont exposés, et on termine par à la mise mort photographiée de l'appareil, avec les reliques de ces appareils et même l'exposition du dispositif qui a été construit inventé par l'artiste. Le résultat photographique est très intéressant, beau et poétique à la fois. La rencontre de la balle et de son image est une idée très subversive et fait penser à un texte de Marguerite Duras, dans son film, "Le Camion", où elle dit, avec Gérard Depardieu:
"Que le monde aille à sa perte.C'est la seule politique"


Une double exposition a lieu à l'espace international, au premier et deuxième étage. Elle présente les travaux de résidence de deux artistes. La première, invitée à Strasbourg, c'est l'artiste coréenne Kim Bom qui nous offre son regard décalé et émerveillé sur Strasbourg, la ville et les habitants au travers de dessin minutieux - qu'elle appelle peintures.Son "Walking to the Ill" nous rend touriste de notre ville qui en devient "fabuleuse".
La deuxième, Gaëlle Lucas, présente avec "Ornement" un travail personnel et intime réalisé lors de sa résidence à Budapest. Les oeuvres, très délicates et quelquefois "couvertes de fleurs", nous décrivent avec beaucoup de grâce et de finesse et une certaine poésie, le journal d'une maternité que l'on devine heureuse.

Bonnes expos
La Fleur du Dimanche

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