Bien m'en a pris, j'ai eu plein de signes (des réponses de chaleureuse sympathie) de votre part, surtout via facebook, ce média glaçant!
Alors, je continue facebook, je deviens "accro"!
Non, je rigole ;-)
Je préfère bien sûr vous voir, vous revoir et avoir de vos nouvelles.
J'avais aussi dit que "J'en ai assez de vous envoyer des tartines et de ne pas savoir si vous les digérez, et ce que vous en pensez." et vous savez quoi? La seule personne qui me répond régulièrement m'a "taclé" parce que je ne réponds pas à ses réponses:
"Moi non plus je ne sais pas ce que tu penses de ce que je t’envoie :-)"
Bien, il va falloir répondre !
Bon, pas tout de suite...
Et pour patienter, je vais me faire moine... pas copte de l'Église antéchalcédonienne et autocéphale, mais copiste!
Après la Fleur du jour:
Orchidée de semi-confinement - Photo: lfdd |
Donc, pour TVA, et pour ne pas me mouiller avec des sujets hautement politiques où l'on va encore me dire que je tire des plans sur les étoiles - vous vous souvenez? la théorie des Cordes, la physique quantique, le chat de Schroedinger? Le 1er mai? A-t-on idée de traiter de ce sujet à "10 puissance80 années" un jour pareil...
Et encore... Laisser la parole à un spécialiste des Robots et de l'Intelligence Artificielle qui nous dit, la semaine dernière, que "La seule valeur qui survivra (...) c'est la confiance. Et que "la fraternité ce n'est pas qu'un truc de gauche, (...) c'est l'énergie de demain."
D'autant plus qu'il s'appelle Benoit (!) et qu'en plus, aujourd'hui dans son billet du jour, il me dit que "l'intelligence artificielle" a "disparu"!
Bon, là je ne mouille plus (je suis assez arrosé!) et je ne vais que me faire passeur (vous prenez le bac sans vous mouiller) des conseils de quelques écrivains, philosophes, penseurs, linguistes, vétérinaires, acteurs, etc. qui vous proposent de lire un "livre" "Pour rêver le monde de demain" (aïe, je sens que c'est mal parti...).
Bon, vous en faites ce que vous voulez... D'ailleurs si vous voulez polémiquer, vous le pouvez, c'est d'ailleurs pour cela que je vous propose une sélection parmi les 40 livres proposés et que vous pourrez commenter - mais pas sur facebook, par mail**.
Et pour ne pas vous influencer, je commence dans l'ordre de passage en vous citant des extraits des propositions qui m'ont "accrochées".
Orchidée de semi-confinement - Photo: lfdd |
1. Jean-Claude MILNER, Linguiste et philosophe:
Les grandes espérances (Great Expectations), de Charles Dickens, 1861
JE FAIS PARTIE DE CEUX À QUI RIEN N’EST ARRIVÉ. Point en moi pourtant l’étrange sensation qu’un dénouement approche. Entraîné par le souvenir de mes lectures, je songe à ces scansions finales où elles s’accomplissaient. Or, je mesure aussitôt que, la plupart du temps, elles me laissaient insatisfait. On devine d’ailleurs que les auteurs s’y embarrassent. Fins heureuses, où les bons accumulent les récompenses (au prix, bien souvent, de n’avoir rien obtenu de ce qu’ils désiraient); fins artistement grisâtres de la résignation au rien; clôtures grandioses où le sujet entre dans l’éternité; couperets de la catastrophe nihiliste – je ne vois qu’artifices. Le roman ou la pièce veulent faire croire qu’avec eux, quelque chose s’achève. Leur dénouement doit accomplir, chez le lecteur, une conversion, aussi profonde que Paul de Tarse la connut sur le chemin de Damas, aussi radicale que Moïse au buisson ardent ou Eve écoutant la voix du tentateur. Mais la conversion est aussi un commencement; de cela, les oeuvres dites littéraires ne disent rien qui vaille. Comment le leur reprocher? L’authentiquement nouveau ne se laisse pas imaginer. Reste qu’elles pourraient au moins ne pas faire semblant. Mallarmé, plus loyal, proclamait la grève – entendons la grève des commencements. Il le paya, il est vrai, de l’obscurité et de l’aphasie. Quand la récompense ultime se distingue si peu d’un châtiment, on est en droit d’hésiter. Mieux vaut savoir finir, sans nier l’après coup, mais sans le feindre. Aussi, de toutes les dernières phrases, une seule m’est demeurée chère. On la lit dans Les Grandes Espérances, de Charles Dickens. Quand tout s’est accompli, quand le héros a compris qu’il s’était toujours trompé, qu’il ne lui restait plus qu’à revenir sur ses pas, il rencontre, au hasard de sa marche, celle que, depuis l’enfance, il aimait d’un amour impossible. Plutôt qu’une montée orchestrale de la passion, Dickens propose une mélodie de quelques notes: «Les brumes du soir se levaient à cet instant et dans toute la vaste étendue de paisible lumière qu’elles laissaient paraître à mes yeux, je ne vis pas l’ombre d’une nouvelle séparation.»
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2. Marie DE HENNEZEL,Psychologue - Un Hosanna sans fin,de Jean d’Ormesson.
IL M’AVAIT APPELÉE au moment de la publication de mon livre Croire aux forces de l’esprit (Fayard, 2016), dans lequel je relatais mes conversations avec François Mitterrand depuis novembre 1984. Nous avions échangé à propos de cette phrase du théologien Maurice Zundel, que l’ancien président aimait tant: «Quel immense mystère que la mort!... Quel immense mystère est la vie! Car nous savons aussi peu de l’une que de l’autre et c’est précisément parce que la vie est inconnue que la mort est pour nous un abîme.»
Comme beaucoup de Français, j’ai été impressionnée par la dernière phrase que d’Ormesson a écrite avant de mourir: «Et la mort elle-même ne peut rien contre moi.» Quelle force dans cette affirmation! Le monde de demain devra pas plonger à nouveau dans les obscurités du déni de la mort, dans l’illusion de la toute puissance techno-scientifique, au service des valeurs d’effectivité et de rentabilité. Car le déni de la mort se venge en déniant la vie.
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3. Jacques WEBER, Acteur - Architecture, de Pascal Rambert,Les Solitaires intempestifs, 2019
Le virus, comme toutes choses, n’est pas seul: un monde accablé d’injustice, assoiffé, affamé, l’a accueilli. Attaquer le terrain sans cesse, en traquer la beauté pour mieux la protéger, dénoncer la plus ancienne vanité des hommes, n’éradiqueront pas le virus, vieille connaissance de l’humanité, mais nous permettront de vivre avec, comme notre corps sait le faire depuis notre naissance. Le poète, peintre, auteur, musicien, acteur, est le premier toubib du monde, est papa depuis quelques jours et Victor Hugo est mort il y a plus d’un siècle; l’un construit toujours de l’éphémère et la vie de demain; l’autre, le patriarche, «le patron», est servi à toutes les sauces. Malgré tout, il résiste car son combat est, sans faillir, celui de l’homme du peuple, Ruy Blas, Valjean, Claude Gueux, tant et tant, et du poète colérique et émerveillé. Dans Choses vues, Hugo s’attarde près de la marguerite esseulée sur les ruines d’un théâtre calciné: «Ce petit soleil aux rayons blancs»... Oui, comme il le dit: «Cette fleur des champs voisine des pavés m’a plongé dans un abîme de rêverie.» Plus tard, il chante la liberté de l’exil: «Vous pouvez arracher un arbre de ses racines,vous n’arracherez pas le jour du ciel.» Voir le monde, c’est s’attarder sur le vol d’une mouche autour des coquelicots sans oublier le combat, les barricades que peuvent dresser les mots. Voilà, avec Choses vues dans une poche et Architecture dans l’autre, j’espère mieux et vois plus juste?
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4. Norin CHAI, Vétérinaire et essayiste - Eloge de l’insécurité, d’Alan W. Watts
La recherche effrénée de sécurité et de certitudes spirituelles et/ou intellectuelles nous fera nous sentir encore plus en insécurité et nous éloignera de l’essentiel. A cette problématique d’aujourd’hui, une réponse a été donnée il y a soixante dix ans. Eloge de l’insécurité, d’Alan W. Watts (1915-1973), répond à cette moderne humanité angoissée. Il explore la loi de l’effort inverse. «Quand vous essayez de rester à la surface de l’eau, vous coulez; mais quand vous essayez de couler, vous flottez.» Watts récuse l’objectivité et la tyrannie des concepts anxiogènes. A la place, il parle de l’abandon, en conscience, à l’instant présent, à Soi, à la Vie.
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5. Christine MONTALBETTI, Écrivaine - Je ne reverrai plus le monde, d’Ahmet Altan
JE NE SAIS PAS À QUOI RESSEMBLERA L’« APRÈS », forcément meurtri par les deuils, à quel point il sera changé par ce que nous aurons vécu, s’il sera repensé collectivement, si ce sera dans l’écoute ou dans l’affrontement, ou s’il est possible que tout ou presque redevienne comme avant, dans une sorte d’amnésie immédiate; mais le livre qui me donne du courage en ce moment, c’est Je ne reverrai plus le monde, d’Ahmet Altan. Il y a, dans ces textes rédigés en prison, une telle confiance dans le geste d’écrire. Je suis saisie par cette force sans fanfare, inquiète et sûre à la fois, cette puissance incroyable que l’écriture lui donne. Regarder attentivement pour écrire ensuite, imaginer, avoir de l’humour sont des manières de se transformer en passemuraille. La liberté est d’abord intérieure, pense-til, et il la ravive et la vit à chaque mot qu’il pose. Cette nécessité de créer encore, jusque dans les situations les plus anxiogènes, me bouleverse. Le bonheur que l’écriture peut donner, à celui ou à celle qui crée, comme à ceux et à celles qui lisent, qui reçoivent – et qui à leur tour se représentent, imaginent.
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Comme chanson, en clin d'oeil private joke, une mésaventure arrivée à un ami me rappelle les riches heures du groupe Au Bonheur des Dames et de leur tube rockeur "Oh les Filles" que je lui dédie en double version, disque et direct TV sanglant (il y a un mort à la fin)
Rockez bien et...
Bon Dimanche
La Fleur du Dimanche
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Vous n'êtes bien sûr pas obligé de lire tous les billets ni d'y répondre**.
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