jeudi 25 février 2016

Erwin Motor, dévotion.... Volage ? Non, Possédée

Les Liaisons Dangereuses semblent inspirer les auteurs et metteurs en scène ces derniers temps.

En janvier, au TNS, nous avions eu droit à la version de Christine Letailleur avec Dominique Blanc, magnifiquement emportée.
Magali Mougel, elle travaille sur une version "modernisée" si l'on peut dire, depuis quelques temps déjà. En 2011, elle fut lauréate de l’Aide à la Création du Centre National du Théâtre pour l'écriture de la pièce "Erwin Motor, dévotion" dont une "lecture" fut donnée le 5 février 2013 au théâtre du Rond Point à Paris.
Et l'on peut la découvrir jusqu'au 28 février 2016 au TAPS Scala.


Erwin Motor - Magali Mougel - TAPS Scala

La scénographie -inventive - le décor - surprenant - de Fabienne Delude vont permettre de passer de l'usine Erwin Motor à l'appartement de Madame de Merteuil et au garage de Monsieur Volanges tout en fluidité. La vidéo de Laurence Barbier amène dans cet espace dès le début de la pièce un univers qui en enrichit la lecture.
Nous assistons donc à la lente descente de Cécile Volange - très belle et très forte interprétation de Violaine-Marine Helmbold - sous le joug à la fois de séduction de son contremaître Monsieur Talzberg - Philippe Cousin en joue toute la duplicité - et la menace et de l'exploitation de la patronne Madame Merteuil - dont Cécile Gheerbrant nous donne à voir toute la violence de domination doublée d'une conscience que son pouvoir, que ce soit celui de séduction que de pouvoir économique et en train de décliner. Mais ce malheur ne se cantonne pas dans cette "entreprise familiale de sous-traitance automobile. Elle va éclabousser la vie privée de Cécile et l'équilibre de son couple avec son mari Monsieur Volange - Fred Cacheux sidéré - et son garage et son amour, sa jalousie....

Le texte de Magali Mougel navigue entre Marivaux - mais plus dans la négociation patronale, un peu moins dans la séduction paternaliste - et le roman social engagé - on pense à 325.000 Francs de Roger Vaillant - sauf que "l'ennemi de classe" est un peu caricatural.  
Son côté incantatoire et les répétitions nous enferment, pareils aux personnages dans cette spirale de perdition et nous sommes un peu abasourdis et sonnés, sans trouver d'issue. 

Pour en voir un peu:





Et donc jusqu'au 28 février au TAPS Scala à Strasbourg. 



Bon Spectacle

La Fleur du Dimanche

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire