La dernière concernait le cinéma avec deux films apparemment très différents mais qui se retrouvaient d’une certaine manière dans une ambiance: "Ni le Ciel, ni la Terre", de Clément Cogitore et "Vers l'autre rive" de Kioshi Kurosawa.
Et ces deux précédents dimanche, je vous ai fait "Tourner la page" et sauter la "Haie" qui "disparaît".
Aujourd'hui, je vais vous parler des bienfaits ou de la nécessaire disparition pour arriver au bonheur. Mais place au bouquet du jour...
Bouquet du dimanche - Photo: lfdd |
Pour en revenir à ma réflexion, c'est un billet, ou plutôt deux complémentaires, cette semaine dans Libération, le 13 octobre qui m'y on menés.
Sous le titre "L'éblouissement rétrospectif de la rencontre", philosophe Nicolas Grimaldi parle de la "première fois", ce que l'on appelle en général la rencontre "coup de foudre" (love at first sight":
"A moins d’y voir un miracle, nous ne pouvons guère penser un événement sans le rapporter à quelque autre qui a dû le précéder. Aussi n’y a-t-il d’expérience amoureuse que notre logique narrative n’attribue spontanément à l’éblouissement ou à la fascination de quelque rencontre préalable. Sait-on pourtant jamais, en quelque rencontre que ce soit, si elle inaugure une relation ou si elle n’en est déjà la fin ? De même, en effet, qu’une chose doit avoir continué pour qu’on en puisse évoquer le commencement, de même faut-il que l’amour ait déjà réuni deux personnes et leur ait déjà fait sentir quel besoin chacune a de l’autre, pour qu’on puisse rapporter leur histoire à celle d’une rencontre."
En prenant l'exemple de Proust, dans "Un amour de Swan", il nous montre que pour que l'on puisse se raconter une première fois, il faut qu'il y ait eu suite: "En réalité, aucune rencontre ne nous laisse pressentir ce dont elle pourrait être le commencement.", et qu'à la limite, la première fois n'était pas la première, mais celle que nous nous racontons - à la manière de Proust...
"Comme en histoire, par conséquent, c’est lorsque l’événement s’est produit et après qu’il a entraîné tant de bouleversements, qu’on peut tenter d’en identifier le commencement."...
"Or, comme Proust ne cesse de le montrer, rien de tout ce qui a suivi n’était imaginable ni moins encore prévisible lors des premières rencontres. Combien d’amants ne s’étonnent, en effet, de s’être si souvent rencontrés avant de s’être aimés ?"
...
"Contrairement à ce dont se réconforte une mythologie, l’amour est donc moins suscité et déterminé par une soudaine rencontre, que cette rencontre n’est elle-même anticipée et préparée par quelque attente primordiale. L’attente est en effet si inhérente à la conscience que nous attendons sans cesse, et ne cessons d’attendre qu’en n’ayant plus conscience."
Se perdre pour se retrouver, disparaître pour s'aimer...
En face, la philosophe Cynthia Fleury, dans son billet "La rencontre,un pur moment darwinien" complète la réflexion en notant que cette "rencontre", c'est la rencontre avec l'inconnu....
"Car la rencontre réussit cette gageure d’être le lieu de l’inédit et de la réminiscence. Ce que je rencontre, je ne le connais pas, je ne l’ai jamais vu, et pourtant, je le connais déjà, depuis toujours, je l’ai espéré, attendu, il a construit mes rêves, mes désirs, alors rien ne m’est plus familier que lui, cet étranger. Tant que l’amour tiendra, le récit de la rencontre sera incessant. «La scène initiale au cours de laquelle j’ai été ravi, je ne fais que la reconstituer : c’est un après coup», écrit Barthes. D’ailleurs, la rencontre ne tient que par le récit que l’on en fait. S’en souvenir, c’est rajouter un nouveau signe, tout mieux interpréter qu’à l’instant «t» où la rencontre a eu lieu."
Et qu'au final, la rencontre est vitale pour chacun de nous:
"Ceux qui sont encore là, ceux qui résistent, savent bien que l’art de rencontrer façonne leur instinct de survie à moins que ce ne soit l’inverse. Rencontrer, c’est d’abord rester en vie, avant d’en jouir."
A vous de jouer, d'une part en vous racontant - re-racontant votre (vos) rencontre(s).
Et en vous ouvrant à de nouvelles rencontres - je suis pour la paix des ménages!
Pour vous aider, ou vous donner de nouvelles piste, quelques chansons nostalgiques.
Je ne vais pas vous servir Kylie Minogue chantant "Love at first sight", mais ressortir une chanson que je vous avais proposée le 16 mai 2011 à propos du film japonais "Norvegian Woods": la chanson du film "Jules et Jim" (le lien est "cassé") : Le Tourbillon, interprété par Jeanne Moreau et Cyrus "Boris" Bassiak qui n'est autre que Serge Rezvani:
Autre chanson de "première fois, Léo Ferré dans "La vie d'Artiste"
Un autre style de rencontre, celui de Jacques Higelin (qui fête ses 40 ans de métiers) avec Brigitte Fontaine avec "La Grippe":
Et pour clore ce cycle de rencontres fascinantes, deux versions d'une chanson dont vous vous rappelez peut-être:"Fascination", d'abord par Mathé Altéry:
Et puis par Diane Dufresne:
Avec les paroles :
"Je t'ai rencontré simplement
Et tu n'as rien fait pour chercher à me plaire
Je t'aime pourtant
D'un amour ardent
Dont rien, je le sens, ne pourra me défaire.
Tu seras toujours mon amant
Et je crois en toi comme au bonheur suprême.
Je te fuis parfois, mais je Reviens ! quand même
C'est plus fort que moi... je t'aime !
Lorsque je souffre, il me faut tes yeux
Profonds et joyeux
Afin que j'y meure,
Et j'ai besoin pour revivre, amour,
De t'avoir un jour
Moins qu'un jour, une heure,
De me bercer un peu dans tes bras
Quand mon cœur est las,
Quand parfois je pleure.
Ah ! crois-le bien, mon chéri, mon aimé, mon Roi,
Je n'ai de bonheur qu'avec toi."
Bon dimanche
La Fleur du Dimanche
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