mardi 13 octobre 2015

Au théâtre: Marguerite D... comme Duras et comme drôle - Sinon Celan avec Le Méridien au TNS

On a l'impression de connaître Marguerite Duras, on a lu "l'Amant", on a lu "L'Amour", on a vu au cinéma "India Song" ou au théâtre "Le Vice Consul" ou entendu la "Chanson qui ne veux rien dire" ou "India Song" peut-être interprétée par Jeanne Moreau, peut-être pas par Hervé Vilar, mais là nous tenons une piste...

Oui, Marguerite Duras est une femme qui a de l'humour, qui adorait les fous-rires, qui a vécu des passions et qui a souffert, et surtout qui a eu une enfance étonnante... Savez-vous ce qui lui est arrivé à treize ans à peine ?
Qu'elle avait une dizaine d'année à peine quand elle a rencontré "la mendiante" et Anne-Marie Stretter qui sont les germes de son oeuvre?





Dans la pièce "Marguerite D." dernier pièce du triptyque Dolto, Dalida, Duras créé par le théâtre du Jarnisy, nous allons découvrir un aspect constitutif de l'artiste-écrivain: son enfance, sa jeunesse. Bien sûr sa relation à sa mère, mais aussi avec son (ses) frères et les personnages dont nous avons déjà parlé et qui vont nourrir son oeuvre.
Nous allons découvrir une facette peu connue de Duras, qui deviendra cette femme forte et volontaire, mais aussi fragile, à la merci de l'alcool, cette femme qui met l'amour au-dessus de tout, mais également la condition humaine. 
La pièce est magnifiquement interprétée par Charlotte Corman - habitée pourrait-on dire - sans caricature. avec une belle rigueur et une sensibilité qui se transmet au spectateur grâce également à la mise en scène d'Anne-Margrit Leclerc et à la présence de Pascale Toniazzo et de sa poupée-marionnette créée par Lauria Sillanpää.

Un beau portrait de femme, un portrait sensible.
La pièce se joue jusqu'au 16 octobre à 20h30 au TAPS Gare à Strasbourg.

Le Méridien au TNS

TNS Strasbourg - Le Méridien - Nicolas Bouchaud -  photo: Jean-Louis Fernandez


Hasard du calendrier, au TNS de Strasbourg se joue également un texte d'un écrivain - ou plutôt d'un poète: Paul Célan.
En l'occurrence, le texte (complété par des citations des auteurs dont il est fait référence) de remerciement du poète à la Deutsche Akademie für Sprache und Dichtung (l'Académie allemande de langue et de poésie) de Darmstadt lors de la réception de son prix en 1960.
Le spectacle, un impressionnant one man show de Nicolas Bouchaud, tente, via ce texte, publié sous le titre "Le Méridien" et mis en écho à la réflexion sur l'Art dans l'oeuvre de Büchner (Léonce et Léna, la Mort de Danton, Lenz,..), tente d'interroger à la fois ce qu'est la poésie, l'art et son rapport au spectateur, au jeu.
Un long parcours, partant de l'interrogation d'une jeune fille sur un poème de Rimbaud (est-ce beau?) adressé à l'acteur nous amène dans un parcours passant par Waldersbach, les Vosges et le Paris de la Révolution (avec une allusion à la conférence de Wannsee) jusqu'au souhait fou de Lenz de vouloir marcher sur la tête et à la "Todesfuge" de Paul Célan que nous avions entendue dans le même lieu en janvier dans le spectacle "Passim" et dont je vous avais proposé et la traduction et la vidéo de Paul Célan la lisant le 25 janvier 2015.

La pièce se joue jusqu'au 16 octobre à 20h00 au TNS à Strasbourg.


Bons spectacles

La Fleur du Dimanche

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