dimanche 19 janvier 2014

Combien de temps faut-il garder les vieux arbres? Cent ans, mille ans?

Non, ce n'est pas une réflexion de jardinier qui motive le titre du jour, mais toujours une réflexion sur le temps qui file au long des feuilles de la Fleur du dimanche...

Le temps sous toutes ses formes, comme pour cette première image, prise le 1er janvier de cette année:

Doigts d'argent des chatons - Photo: lfdd

Elle nous révèle que les chatons étaient déjà brillants dans l'entre chien-et-loup d'un crépuscule d'hiver.
Il se trouve que la semaine dernière, le temps, déplorable dans la plaine d'Alsace a révélé un soleil radieux sur les montagnes proches et - dernier clin d'oeil à Noël, une lueur sur un sapin bougie qui illuminait le soir....


Bougie de forêt - Photo: lfdd

En ce qui concerne l'âge mémorable des arbres et ses multiples ramification, une étude très sérieuse parue dans Nature et reprise dans Sciences et Avenir et dans Libération la semaine passée, constate que les arbres, plus ils deviennent vieux, plus ils stockent de carbone. Un vieil arbre peut croître de 300 kilogrammes par an et sa surface de feuille en croît d'autant: dans une forêt de l'Ouest américain, 6% des arbres - dont le tronc fait plus d'un mètre de diamètre - contribuent à 33% de la croissance de la masse forestière...
D'après Sciences et Avenir, "Ces observations contredisent celle d’une diminution de l’efficacité de la photosynthèse des feuilles avec l’âge de l’arbre. C’est vrai, notent les auteurs, mais plus que compensé par l’augmentation de la masse des feuilles, qui suit le carré de l’évolution du diamètre du tronc. Multiplier par dix ce dernier augmente de 50 à 100 fois la surface totale des feuilles. L’article cite une forêt de l’ouest des Etats-Unis, où les 6% d’arbres aux troncs de plus d’un mètre contribuent à 33% de la croissance annuelle de la masse forestière."

Alors, gardez vos vieux arbres, ils peuvent encore servir...
A ce propos, savez-vous quel est le plus vieil arbre de France et quel est son diamètre et sa taille?
Il s'agit d'une aubépine plus que millénaire qui pousse à côté d'une église à Saint-Mars-sur-la-Futaie, dans la Mayenne. Elle aurait 1.700 ans, le tronc a une circonférence de 2,40 mètres et sa hauteur est de 9 mètres.
Et sachez qu'il faut dix fois plus de temps pour faire un arbre millénaire qu'un arbre centenaire....

Pour continuer avec les arbres en poésie, je vous offre deux poèmes, l'un de Robert Desnos et l'autre de Jules Supervielle.


IL ÉTAIT UNE FEUILLE

"Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de coeur
Il était une branche au bout de la feuille
Ligne fourchue signe de vie
Signe de chance
Signe de coeur
Il était un arbre au bout de la branche
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de coeur
Coeur gravé, percé, transpercé,
Un arbre que nul jamais ne vit.
Il était des racines au bout de l'arbre
Racines vignes de vie.
Vignes de chance
Vignes de coeur
Au bout des racines il était la terre
La terre tout court
La terre toute ronde
La terre toute seule au travers du ciel
La terre."

Robert DESNOS


Tronc-Lune - Photo:lfdd

LE PREMIER ARBRE

"C'était lors de mon premier arbre,
J'avais beau le sentir en moi
Il me surprit par tant de branches,
Il était arbre mille fois.
Moi qui suis tout ce que je forme
Je ne me savais pas feuillu,
Voilà que je donnais de l'ombre
Et j'avais des oiseaux dessus.
Je cachais ma sève divine
Dans ce fût qui montant au ciel
Mais j'étais pris par la racine
Comme à un piège naturel.
C'était lors de mon premier arbre,
L'homme s'assit sous le feuillage
Si tendre d'être si nouveau.
Etait-ce un chêne ou bien un orme
C'est loin et je ne sais pas trop
Mais je sais bien qu'il plut à l'homme
Qui s'endormit les yeux en joie
Pour y rêver d'un petit bois.
Alors au sortir de son somme
D'un coup je fis une forêt
De grands arbres nés centenaires
Et trois cents cerfs la parcouraient
Avec leurs biches déjà mères.
Ils croyaient depuis très longtemps
L'habiter et la reconnaître
Les six-cors et leurs bramements
Non loin de faons encore à naître.
Ils avaient, à peine jaillis,
Plus qu'il ne fallait d'espérance
Ils étaient lourds de souvenirs
Qui dans les miens prenaient naissance.
D'un coup je fis chênes, sapins,
Beaucoup d'écureuils pour les cimes,
L'enfant qui cherche son chemin
Et le bûcheron qui l'indique,
Je cachai de mon mieux le ciel
Pour ses distances malaisées
Mais je le redonnai pour tel
Dans les oiseaux et la rosée."
Jules SUPERVIELLE


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche 


P.S. 
La Fleur du Dimanche vous remercie pour votre fidélité est heureuse de vous annoncer que la page consacrée au «Calendrier»: http://lafleurdudimanche.blogspot.fr/2014/01/memento-flori-un-calendrier-de-fleurs.html a déjà été vue plus de 130 fois et rentre directement dans le palmarès historique en dixième position après deux semaines seulement, belle progression.

Et en cadeau, merci à Béatrice la botaniste, je suis heureux de vous annoncer que la fleur du Nouvel An – Feu d’artifice  - http://lafleurdudimanche.blogspot.fr/2014/01/fleur-feu-dartifice-du-nouvel-la-boucle.html  est une fleur de Câpre (qui l’eût dit ?).

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