samedi 24 décembre 2022

Noël soyeux: C'est encore loin l'Afrique ?

 En ce jour de Noël, et comme je suis un peu paresseux (il faut bien se reposer), je voulais vous offrir mon billet écrit par le robot I.A. Chat-GPT dont je vous avais parlé le 11 décembre.

Je lui ai donc demandé de m'écrire mon billet du jour, en lui demandant un texte dans le style de La Fleur du Dimanche. Lisant le résultat, j'ai eu pitié de vous. Son premier texte était une pub pour un magasin de fleurs et je l'ai recadré.  Je vous  mets la deuxième version pour votre information et vous laisse juge*: 




*J'ai remplacé le texte de ce "poème" généré par le robot Chat-GPT3 par l'image du texte parce que Google l'ayant identifié comme "contenu de faible valeur" m'a "déclassé" du référencement, faisant "tomber" les "pages vues" de plus de 300 par jour à à peine 20 !  Grosse punition !
Je viens d'en découvrir la raison grâce à l'excellent "référenceur" Olivier Andrieu (qui vit en Alsace) surson site Abondance:




J'aime bien le fait que "Noël n'est pas une saison"... il fallait le trouver ! 
Moi je vous ai trouvé une citation de Rabelais - voir après ma "bûche de Noël"* que je vous offre avec mes voeux.


Joyeux Noël de la part de La Fleur du Dimanche



"Vous n'êtes pas jeunes, alors que c'est une qualité requise pour métaphysiquement philosopher, non pas en vain, mais en vin, et pour avoir, désormais, votre place au conseil de Bacchus, afin d'opiner, tout en chopinant, sur la substance, la couleur, l'odeur, l'excellence, l'éminence, la propriété, la faculté, la vertu, l'effet, et la dignité du pinard béni et désiré" - prologue du Tiers Livre de Rabelais (c'est quoi son prénom?) : Opiner, tout en chopinant
Cet extrait est cité au sujet de la ressortie en "Bouquin" des oeuvres complètes de Rabelais dans l'article de Mathias Enard "Rabelais, avec délices" dans le Monde des Livres du jour (24 décembre 2022). Il cite Flaubert qui parlant de Rabelais dans une lettre à Louise Colet à qui il conseille de boire la purée septembrale... Je vous laisse deviner ce que c'est. 
Et je vous mets un "Extrait" de la fin de cette lettre en 1853 où il parle de l'Afrique:



Mais il n'y a pas de chameaux, au grand désespoir de mon amie Claudine...

 
Mais ne croyez pas que je vais vous laisser tranquille avec cette bûche, je pense que le poli robot Chat-GPT ne vous l'aurait pas fait, cette alliance entre les deux sapins que je vous offre ici pour votre réflexion (double vue).


A chacun son sapin - Photo: lfdd


A chacun son sapin - Photo: lfdd


Joyeuses Fêtes tout de même...

Je vous offre un deuxième TVA, d'actualité, une phrase de Kaori Ito, la nouvelle directrice du TJP à Stasbourg, qui répond à une question de Sylvia Dubost dans le magazine Zut qui lui demande d'où lui vient le tremblement, caractéristique de son oeuvre en disant:
"Je viens d'un pays qui tremble, qui est conscient que tout se casse, [...]. On ne construit pas sur du solide, surtout pas. On construit sur des failles, et c'est cela qui est beau. Leonard Cohen disait dans une chanson: "When there's a crack, that's when the light comes in"".

Et comme tout, même - et surtout - Noël finit en chansons, voici quelques chansons de ou pour Noël.
La première, une découverte du chanteur de ma part. Il a fait la musique du magnifique film "Les huit montagnes" de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen d'après le livre éponyme de Paolo Cognetti, un écrivain italien qui a eu le Prix Médicis étranger en 2017. La bande son est de Daniel Norgren, voici sa chanson "There was a door":



Une autre chanson, Going to the city:



Et pour Noël, voici un dessin animé de Brenda Lee - Rockin' Around The Christmas Tree:



Un autre avec une chanson rare des Queen- Thank God It's Christmas



Allez, on va rocker un peu avec The Beach Boys - Little Saint Nick:



Un peu plus avec Bob Seger - SOCK IT TO ME, SANTA:



On se calme un peu avec Dolly Parton - Pretty Paper (with Willie Nelson)



Et avec les Pretenders - 2000 Miles:



Et on attend le Père Noël avec Johnny Cash - Silent Night:




Bonnes fêtes


La Fleur du Dimanche

* La photo de la bûche de Noël fait la couverture de la deuxième version du calendrier 2023 - la première version, ce sont des hémérocalles... Si vous en voulez encore, vous avez jusqu'au 29 décembre pour le commander  - voir le billet du 11 décembre... En plus si vous commandez dans les 4 jours, je vous offre les frais d'envoi.

vendredi 16 décembre 2022

La Belle au bois dormant de Marcos Morau: Il fut un temps et le temps fuit

 La Villette, dans le cadre de sa saison Danse, nous propose une création de Marcos Morau créée à l'Opéra de Lyon le 15 novembre avec le Ballet de l'Opéra de Lyon, La Belle au bois dormant. Marcos Morau, artiste pluridisciplinaire est connu pour avoir créé La Veronal, une troupe composée également d'artistes issus de différents arts et qui a obtenu le Prix de la Danse 2013 en Espagne. Ses chorégraphies sont toujours très construites et son univers particulier joue sur l'aspect théâtral et dramaturgique et sur un traitement visuel original. 


La Belle au bois dormant - Marcos Morau - Ballet de l'Opéra de Lyon  - Photo: Jean-Louis Fernandez


Sa lecture du conte très connu en surprendra plus d'un, tout comme l'on est surpris au moment où le rideau se lève de voir un tableau de groupe remplissant le plateau baigné de rouge. Toute cette troupe (une basse-cour ?) est habillée de blanc, la tête couverte d'un béguin de coton, blanc lui aussi. Les têtes bougent d'ailleurs comme des têtes d'oiseau (de poules couveuses ?) ainsi que les bras, d'un mouvement saccadé, haché. 


La Belle au bois dormant - Marcos Morau - Ballet de l'Opéra de Lyon  - Photo: Jean-Louis Fernandez


La chorégraphie de Marcos Morau est hyper précise dans les moindres mouvements des corps et des gestes, fins, délicats, hachés, surprenants, qui se répondent et se répandent dans le groupe de danseurs et de danseuses (il y a plus de danseuses que de danseurs - neuf contre six - tous habillés en tutu clochette). Toutes et tous maîtrisent impeccablement, comme des orfèvres, tous ces mouvements, du plus infime jusqu'aux déplacements - par exemple ces magnifiques déplacements glissés de côté comme sur des roulettes ou des patins. 

 

La Belle au bois dormant - Marcos Morau - Ballet de l'Opéra de Lyon  - Photo: Jean-Louis Fernandez


Ce sont ces déplacements latéraux de jardin à cour, face au public, puis les traversées dans le même sens, de plus en plus rapides et de plus en plus débridées, en deuxième partie qui vont induire l'ambiance générale, finale de la pièce. Mais pour y arriver, nous allons passer par quelques étapes, toutes magnifiquement construites. C'est cette première scène de maternité aviaire, la naissance de la Belle, et le bal de ce bébé qui fait, dans un numéro d'escamotage et de réapparition bluffant le tour des "mères" interchangeables de cette petite (basse)-cour, une "valse des fleurs" avec de beaux bouquets blancs dans une stupéfiante glissade immobile. 


La Belle au bois dormant - Marcos Morau - Ballet de l'Opéra de Lyon  - Photo: Jean-Louis Fernandez


C'est aussi la "machine à remonter le temps" qui nous offre une scène de break-dance dans laquelle le danseur se fait "libérer par le baiser salvateur et puis cette escalade sans fin dans la fuite du temps, incessant défilé de gauche à droite impressionnant, de plus en plus rapide et plus angoissé des danseuses et des danseurs qui mènent cette course contre le temps pendant que le décor se disloque et qu'eux même se dévêtent. Il faut saluer la scénographie qui arrive à métamorphoser le  décor que ne semble qu'être qu'une pièce rectangulaire étriquée mais qui, par un subtil déplacement du plafond, appuyé par de discrets effets de lumière et de couleur change de forme et de volume, monte ou descend, pour s'ouvrir sur l'arrière et faire apparaître comme une pièce de plus, et un escalier (pour remonter le temps?) puis ces portes battantes pour le défilé du temps. 


La Belle au bois dormant - Marcos Morau - Ballet de l'Opéra de Lyon  - Photo: Jean-Louis Fernandez


La musique de Tchaïkovski, retravaillée et réorganisée par Juan Cristóbal Saavedra en nappes, mixages et battements (plus la musique techno de la séquence électro où les danseurs s'agitent comme des électrocutés) est une savante adaptation à l'air du temps de la pièce d'origine, qui surnage de temps en temps. Les danseuses et les danseurs, sans exception ont pleinement intégré cette grammaire des formes formes propre à Marcos Morau et cette gestuelle surprenante et fascinante nous subjugue jusqu'à ce que les interprètes chaussent leurs pieds nus des sneekers à notre grande surprise. 


La Belle au bois dormant - Marcos Morau - Ballet de l'Opéra de Lyon  - Photo: Jean-Louis Fernandez


Mais leur utilité ne se fait pas longtemps attendre puisque très rapidement, une course sans fin, une fuite en avant devant ce qui ressemble à une catastrophe sans nom, impliquant littéralement la dislocation de la scène et du décor se met en place, semblable au marathon de danse du film "On achève bien les chevaux". Et ce qui n'était que le passage de plus en plus rapide du temps devient une fuite éperdue devant la fin de notre temps civilisé et cultivé. Le souffle d'un baiser réveillant la princesse devenant l' "A bout de souffle" de notre civilisation de conte de fées auquel nous nous raccrochons. 


La Belle au bois dormant - Marcos Morau - Ballet de l'Opéra de Lyon  - Photo: Jean-Louis Fernandez


La Fleur du Dimanche


La Belle au bois dormant


CHORÉGRAPHIE ET MISE EN SCÈNE : Marcos Morau

MUSIQUE : Piotr Ilitch Tchaïkovski, Juan Cristóbal Saavedra

ASSISTANT.E.S CHORÉGRAPHIQUES : Ariadna Montfort, Shay Partush, Marina Rodriguez

SCÉNOGRAPHIE : Max Glaenzel

COSTUMES : Silvia Delagneau

DRAMATURGIE: Roberto Fratini

ECLAIRAGISTE COLLABORATEUR LUMIÈRE : Mathieu Cabanes 

CONCEPTION SONORE :Juan Cristóbal Saavedra

MAÎTRESSE DE BALLET : Amandine Roque De La Cruz

Ballet de l'Opéra de Lyon

mardi 13 décembre 2022

Smashed de Gandini Juggling: Jusqu'où vole la pomme?

 Dans le spectacle Smashed de Gandini Juggling présenté au Relais Culturel dans le magnifique petit théâtre de Haguenau, une des étapes de la tournée de la troupe dans les Scènes du Nord (et même à Meisenthal et aussi à Art'Rhéna), les pommes volent haut, très haut, mais elles peuvent aussi tomber très bas. 


Smashed - Gandini Juggling


Mais ce n'est pas l'intérêt principal de ce spectacle de jonglerie où la virtuosité ne cède en rien à la poésie et à l'humour. Il y a aussi une bonne dose d'ironie. Mais reprenons depuis le début. Une rangée de huit chaises noires alignées en fond de scène attendent gentiment les comédiens tandis qu'une installation mathématique de pommes au sol ponctue le plateau. 


Smashed - Gandini Juggling


Surgissant en file indienne, les six comédiens jongleurs en costume rétro et les deux comédiennes en robe noire, sur l'air surranné d'une chanson des années 30 vantant en Anglais les charmes de Berlin, jonglent chacun(e) avec des pommes. Ils défilent sur le plateau dans une procession serpentine qui n'est pas sans rappeler les chorégraphies du Tanztheater de Pina Bausch. En rythme et suivant les variations de la musique qu'ils introduisent dans leurs gestes qui n'en restent pas moins hypnotiques. Une certaine magie se dégage de toutes ces pommes qui semblent comme suspendues et tourner indéfiniment en l'air quand, soudain, la chanson s'arrête et les comédiens se retrouvent assis sur leur chaise. 


Smashed - Gandini Juggling


Une chanson des îles, bien dansante, parlant de fruits - et de bananes - est l'occasion pour démontrer toute la virtuosité et la coordination de toute cette petite équipe. Chacun et chacune aura l'occasion de faire la démonstration de ses talents et de ses exploits individiduels. Par la suite il sera aussi prouvé qui cet art peut aussi être collectif, car le jonglage se fait aussi à deux. Et pas que, parce que nous verrons aussi des duos, des trios, des quatuors jongler, et peut-être même plus, car quand c'est la troupe presque complète qui se trouve amalgamée, il est très difficile de savoir d'où partent les pommes et par quelle main elles sont rattrapées.


Smashed - Gandini Juggling


C'est une vraie séance de magies à laquelle nous assistons, participons même, tant nous sommes subjugués par les mouvements de ces femmes, ces hommes et ces pommes. Quelquefois il y a changement de registre, comme ces "tableaux vivants" d'inspiration plus ou moins religieuse sur un air au piano qui pourrait être du Bach. Des scènes plus humoristiques ou caustiques, ou d'autres plus poétiques ponctuent également la pièce. Et nous assistons à une danse irlandaise, exécutée toujours en jonglant, et encore d'autres variations du défilé toujours empreint de nostalgie.


Smashed - Gandini Juggling


Et vous allez me demander pourquoi le spectacle s'appelle Smashed. Eh bien, vous allez le comprendre  à la fin quand tout ce beau monde part en vrille et dans une escalade de hauts faits et que, quelquefois les envolées (de pommes) épiques vont s'écraser lamentablement sur la scène et se disloquer. Le summum est atteint quand, les pommes ne suffisant plus - et ne faisant pas assez de bruit - c'est à la vaisselle - service à café, tasses, assiettes - que la folle équipe s'attaque pour en faire un tapis de sol, tout en déconseillant aux enfants d'en faire autant chez eux (à la rigueur chez les grands-parents ou à l'école).


Smashed - Gandini Juggling


Et l'on fait un dernier petit tour à Berlin en se disant que l'on a passé une agréable soirée qui nous a fait à la fois rêver, danser, rire et décharger nos tensions.


La Fleur du Dimanche 


Smashed

Mise en scène : Sean Gandini

Création lumières : Mark Jonathan

Assistance à la mise en scène : Kati Ylä-Hokkala,

Dramaturgie : John-Paul Zaccarini

Jongleurs depuis 2010 : Michael Antony Bell, Sean Gandini, Tedros Girmaye, Doreen Grossmann, Kim Huynh, Antoni Klemm, Sakari Männistö, Chris Pattfield, Owen Reynolds, Ben Richter, Carlos Romero Martin, Iñaki Sastre, Niels Siedel, Arron Sparks, Malte Steinmetz, José Triguero Delgado, Jon Udry, Kati Ylä-Hokkala, Cecilia Zucchetti


dimanche 11 décembre 2022

Ce que pense l'I.A. du calendrier 2023 double et le Nobel à Ernaux pour venger sa race

 J'avais des doutes et j'ai failli ne pas faire de calendrier. Finalement vous m'avez convaincu, et même d'en faire deux. Ansi vous avez le choix. Vous avez plus de détails à la fin de ce billet*. Voila déjà les fleurs heureuses élues pour une année de beauté:

Janvier:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - janvier - Photo: Robert Becker


Février:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - février - Photo: Robert Becker


Mars :

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - mars - Photo: Robert Becker


Avril:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - avril - Photo: Robert Becker


Mai:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - mai  - Photo: Robert Becker


Juin:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - juin - Photo: Robert Becker


Juin - version 2 :

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - juin - Version 2 - Photo: Robert Becke


Juillet:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - juillet - Photo: Robert Becker


Août:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - août - Photo: Robert Becker


Septembre:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - septembre - Photo: Robert Becker


Septembre- version 2:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - septembre - version 2 - Photo: Robert Becker


Octobre:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - octobre - Photo: Robert Becker


Novembre:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - novembre - Photo: Robert Becker


Décembre:

Calendrier de La Fleur du Dimanche 2023 - décembre - Photo: Robert Becker

Ce billet ne déroge pas à la règle des billets dominicaux et je vous offre les TVA (Textes à Valeur Ajouté).

Le premier concerne Annie Ernaux qui vient de recevoir le Prix Nobel de Littérature et dont j'avais plus tôt, avec son livre "Les Années" qui avait été lus par Dominique Blanc au TNS le 12 janvier 2016 et je vous avais offert un "extrait" de son livre "Retour à Yvetôt" le 14 juillet 2019. Ainsi que récemment avec "Le Jeune Homme", dont je vous offrais un autre extrait le 12 juin de cette année.

Elle commence son discours de réception par:

"Par où commencer? "  Bonne question, je trouve. La Palisse dirait la même chose...

Elle continue: "Cette question, je me la suis posée des dizaines de fois devant la page blanche. Comme s'il me fallait trouver la phrase, la seule qui me permettra d'entrer dans l'écriture du livre et lèvera d'un seul coup tous les doutes. Une sorte de clé.

Et après mûre réflexion - et un bon moment de discours, elle constate:

"Si je me retourne sur le promesse faite à vingt ans de venger ma race, je ne saurai dire si j'e l'ai réalisée."


Moi de mon côté j'ai posé la question "du calendrier à une intelligence artificielle - ChatGPT, celle qui va révolutionner votre futur, vous ne le saviez pas encore?

Eh bien je vous laisse deviner ce que cela promet pour 2023 et après. Je vous mets les trois questions que j'ai posées à ce "robot", qui répond à toutes les questions (sauf les délicates et les clivantes) et vous laisse découvrir et juger de ce que cela présage pour le futur:





J'ai fait un deuxième test, moins concluant celui-là en lui posant la question sur le mot Gobelin qui vient d'être sacré "Mot de l'Année 2022" par le dictionnaire Oxford. Le saviez-vous?

Eh bien le robot ChatGPT lui non plus ne l'a pas appris, il est resté près des lutins:



Alors pour vous éclairer votre lanterne, je vous ai trouvé une réponse plus adaptée dans le journal (en ligne 24 heures au Canada). Voici ce qu'en dit Jean-Michel Clermont-Goulin:

"Le plancher de votre chambre est recouvert de vêtements et d’objets laissés à l’abandon? Votre routine de self-care prend le bord la plupart du temps? Eh bien, vous êtes peut-être tombé en «mode gobelin», qui vient d’être désigné «mot de l’année 2022» par le dictionnaire anglais Oxford. 
C'est quoi, au juste, le «mode gobelin»? 
Selon le dictionnaire Oxford, le goblin mode décrit le comportement de quelqu'un qui «aime se faire plaisir et qui n'en a pas honte, qui est paresseux, qui est négligé ou glouton, et qui rejette généralement les normes ou les attentes sociales». 
   Voici un exemple de comportement que pourrait avoir une personne en mode gobelin. Elle pourrait se réveiller à 4h du matin et aller se préparer une collation, vêtue d’un simple t-shirt. Cette collation, au goût douteux, pourrait consister en une tranche de fromage Kraft avec du chocolat fondu sur le dessus. 
«C’est un soulagement» 
Avec les trois dernières années pandémiques, «le “mode gobelin” résonne avec tous ceux qui se sentent un peu dépassés en ce moment», a affirmé dans un communiqué Casper Grathwohl de l’Oxford University Press (OUP), qui publie le dictionnaire.
Selon lui, c’est un soulagement de pouvoir être autre chose que la meilleure version de nous-même qu’on est encouragé à montrer sur Instagram ou TikTok. 
Pour la première fois, le «mot de l’année» a été choisi par le public, qui devait choisir entre trois termes ou expressions proposés par un groupe de lexicographes de l’OUP: «mode gobelin», «métavers» ou «#IStandWith», un mot-clic apparu avec la guerre en Ukraine. 
«Mode gobelin» a été choisi par 318 950 personnes, obtenant 93% de tous les votes recueillis."

Bon, pour finir le tour d'horizon des robots, de la même famille que ChatGPT mais versant image - il crée à votre demande des images qui correspondent à la description que vous lui faites avec vos mots. Il s'appelle Dall-E et je lui ai demandé de me faire concurrence avec une photo pour le calendrier version calendrier de la Poste, voici ce qu'il me propose - en voulez-vous un ?


Calandrier 2023 - La Fleur du Dimanche version Dall-E - inspiration La Poste


Conne nous sommes en fin d'année et que le temps passe, je vous offre de vieilles chansons qui parlent de fleur. De Laurent Voulzy, Le pouvoir des Fleurs:





De Julien Clerc, Les Fleurs des gares :





Et plus récente, les Fleurs de Bertrand Belin:




Bon Dimanche 


La Fleur du Dimanche


* Pour le calendrier, soit vous prenez la version plébiscitée par les votes sur  les réseaux sociaux (les mails c'est plus dur pour voter), donc la version 1 - soit vous préférez la version alternative (les images de base V1 et là où il est dit V2 pour les mois à choix: juin et septembre). 

Vous pouvez aussi commander les deux versions, V1 et V2, je vous ferai une réduction. Pareil si vous prenez les deux de la même version. 

Et si vous commandez rapidement (avant le 13 décembre 2022) je vous ferai une réduction supplémentaire sur le tarif annoncé.

Le tarif de base, pour un calendrier double A4 (photo en haut et dates du mois en bas), sur luxueux papier glacé supérieur 300 grammes:  25 Euros + frais d'envoi

Pour deux calendriers :  40 Euros + frais d'envoi.

Si vous pouvez les récupérer sur Strasbourg, il n'y aura pas de frais d'envoi.

Si vous voulez un calendrier "personnalisé", c'est possible aussi, merci de me le demander

Pour les commandes, me contacter en envoyant un mail via le lien ci-dessous en précisant votre adresse et le (ou les) calendriers choisis et la quantité.

https://www.blogger.com/profile/02337552699115179989

jeudi 8 décembre 2022

Best Of des Percussions de Strasbourg: un magnifique éventail de la percussion sur 60 ans

 Pour fêter dignement le soixantième anniversaire (enfin, après un report du concert prévu initialement en mars 2022) les Percussions de Strasbourg accueillent un public nombreux pour leur 16ème Live@home.

Ils avaient déjà organisé une semaine de festivités en juin et le programmme du jour est l'occasion de présenter des pièces emblématiques ou des créations originales.


Percussions de Strasbourg - Huit inventions - Miloslav Kabelac - Photo:lfdd


Cela commence par le compositeur tchèque Miloslav Kabeláč qui leur avait écrit une partition en 1962 (il y a 60 ans) 8 inventions pour percussion. La pièce avait été créée avec un ballet (Alvin Aley l'a aussi chorégraphié en 1970). La composition joue sur différents instrument de percussion (xylophones, marimba, vibraphones, cloches tubes, tam-tams, crotales, tom-toms, bongos...) qui changent selon les huit mouvements et travaille sur une rythme original. Le premier Corale est assez doux sur vibraphone, xylophone et caisse claire. Le deuxième Giubiloso part énergiquement avec des cloches tube et un xylophone nerveux. Le troisième, Recitativo est plus doux avec des peaux et quelques clochettes. 


Percussions de Strasbourg - Huit inventions - Miloslav Kabelac - Photo:lfdd


Le quatrième Scherzo, assez court est une course poursuite entre les batteries et le xylophone. Le cinquième, Lamentoso voit dialoguer les gongs,les cymbales et le vibraphone, toujours rythmé de frappes mélancoliques. Danza est une pièce assez dense, qui tournoie entre frappes de timbales, de xylophones et de gongs. Aria se déploie en majesté et dans le calme, les instruments prennent le temps de résonner, de discrètes frappes de cymbales ou de vibraphone ponctuent le déroulé, les cloches sonnent en douceur. Puis, avec Diabolico, les notes aiguës du xylophone répondent aux frappes des peaux dans un dialogue qui s'accélère jusqu'aux deux coups finaux.


Percussions de Strasbourg - Corale - Maurilio Cacciatore - Photo:lfdd


La pièce de Corale de Maurilio Cacciatore en création mondiale se fait par trois interpètes avec des baguettes vibrantes, une invention du compositeur. Les musiciens touchent la peau ou posent l'une ou l'autre des baguettes sur les timbales et les vibration passent par l'électronique. Cela donne un son continu assez discret qui varie selon la position des baguettes. De temps en temps des baguettes à frotter se rajoutent ainsi que des cymbales vibrantes. C'est une écoute originale des percussions.


Percussions de Strasbourg - 4 études chorégraphiques - Maurice Ohana - Photo:lfdd


La pièce de Maurice Ohana 4 études chorégraphiques date aussi de 1962 pour la version dédiée aux Percussions de Strasbourg, la première version (de 1955) était composée pour 4 musiciens. Ils l'ont créée en 1963 également avec des danseurs sur scène. Dans cette pièce, Ohana joue sur les individualités des interprètes qui chacun(e) joue sa mélodie et où les échos et résonances créent un bel univers. Dans la première étude par exemple entre le gong et la caisse claire. Ohana ne craint pas le silence et les musiciens ont une magnifique gestuelle. La deuxième étude est plus dense, en tension. Pour la troisième, c'est la cymbale chinoise qui se retrouve au centre de l'intérêt et pour la dernière, les rythmes se supperposent et se renversent avec des frappes surpenantes. La pièce est très rythmée et les interprètes sont totalement investis dans leur interprétation.


Percussions de Strasbourg - Metal - Philippe Manoury - Photo:lfdd


Le concert s'achève avec la pièce de Philippe Manoury Métal qu'il avait écrite en 1995 pour l'intrument inventé par Yannis Xenakis. Mais contrairement à la force et la puissance que le compositeur grec donne à cet instrument, la partition de Manoury fait ressortir à la fois la délicatesse que permet le jeu des percussionnistes qui caressent le métal des clavier, jouent sur les variations de force de frappe, les décalages et glissements, amenant des bruissements surprenants, des sons presque synthétiques, en tout cas mélodiques. 


Percussions de Strasbourg - Metal - Philippe Manoury - Photo:lfdd

Percussions de Strasbourg - Metal - Philippe Manoury - Photo:lfdd


Et contrairement aux sonorités puissantes quasi "industrielles" des six sixxens qu'on a l'habitude d'entendre, les percussionistes en tirent des harmonies empreintes de douceur. Une belle surprise et une grande réussite.


Percussions de Strasbourg - Best Of - Photo:lfdd


Une belle soirée, assurée avec brio par la jeune garde des Percussions de Strasbourg - Matthieu Benigno, Hyoungkwon Gil, Théo His-Mahier, Léa Koster, Emil Kuyumcuyan, Olivia Martin - avec l'accueil bienveillant et généreux du directeur artistique Minh-Tâm Nguyen et du président Jean-Yves Bainier.


La Fleur Du Dimanche


Vous avez raté le concert et vous n'êtes pas loin de Bonn, sachez que les Percussions donnent deux concert le 10 et le 11 décembre à l'église Sainte-Hélène à Bonn (Allemagne) avec un programme Xenakis pour son centenaire: Pléiades puis Psappha, Rebonds et Okho

mercredi 7 décembre 2022

Nostalgie 2175 au TNS: l'amour et la mort à fleur de peau

 Où se niche la nostalgie dont le titre de la pièce d'Anja Hilling traduite de l'allemand par Sylvia Berutti-Ronelt et Jean-Claude Berutti et mise en scène par Anne Monfort, projette ce sentiment dans le futur: Nostalgie 2175Dans le cinéma, dans la littérature, dans les objets du quotidien, dans les objets et la vie du passé et les tableaux qui la représentent ? Dans les récits, les contes, les mythes, le théâtre, cet art qui pendant une heure ou plus nous fait revivre des événements qui seraient advenus ou qui ont été inventés (par qui ? l'auteur ? les personnages eux-mêmes ?) et devraient nous faire sentir, ressentir ces événements pour nous mouvoir, nous émouvoir ? En fait la nostalgie, et tous ces types de récits se retrouvent dans cette pièce, à différents niveaux.


Nostalgie 2175 - Anja Hilling - Anne Montfort - Mohand Azzoug - Jean-Baptiste Verquin - Photo: Christophe Raynaud de Lage


Est-ce d'ailleurs ce qui fait arriver sur la scène ces trois acteurs, inquiets, hésitants, se concertant, avant de se lancer dans ce presque oratorio (un drame avec de la musique, même s'il n'est pas chanté) pour nous conter cette histoire qui se passe dans le futur d'un monde apocalyptique mais qui se déroule devant nos yeux sans artifice. La scénographie de Clémence Kazémi est simple effectivement: des poteaux, une échelle, une barque à droite, des mousses et du feuillage par terre, des branches qui pendent et au fond à gauche un mur qui se révèlera être une maison lorsque la lumière éclairera sa matière translucide et ses couleurs bleu, blanc, rouge. Les costumes, également de Clémence Kazémi, ne cherchent pas à être futuristes, ni à coller à la description des personnages tels que les décrira Pagona (Judith Henri): pas de crâne chauve suite aux brûlures qui ont défiguré les survivants du cataclysme de 2146, et qui font que la température dépasse les 60 degrés sur la terre. Et c'est peut-être la musique (composée par Nuria Gimenez-Comas) qui donne à la pièce ce  caractère futuriste, étant presque un protagoniste qui intervient dans le rythme et les ambiances, les bruitages, les éclats qui ponctuent le récit. Ou plutôt les récits, parce que Pagona, qui pourrait à la limite être la démiurge de cette pièce, la génitrice à la fois de son enfant, sa fille, son "Bébé" à qui elle s'adresse, mais aussi à ses deux personnages Posch (Jean-Baptiste Verquin) et Taschko (Mohad Azzoug) qu'elle fait advenir sur scène, nous en offre une variété. 


Nostalgie 2175 -  Mohand Azzoug - Judith Henry - Jean-Baptiste Verquin - Photo: Christophe Raynaud de Lage


Et c'est à nous de jouer à remettre les pièces de ce puzzle dans le bon sens. D'une part cette apostrophe à cette fille qu'elle porte, à qui elle confie toute cette histoire où elle fait prendre corps justement à ses deux interlocuteurs. Et où l'on passe du récit au dialogue, au théâtre. Tout cela dans des couches temporelles différentes, séquençant le récit de flashes-back sur les événements qui sont arrivés aux trois personnages. De plus, tout au long du récit de Pagona, son point de vue, sa perception change. Elle peut changer très vite d'ailleurs. Pour exemple la scène de séduction (de viol non nommé) avec Posch, où elle lui dit:

Tu ne me plais pas
Tu es gras et cruel
Ta vue me fait mal ta lèvre tes mains
J’ai peur de toi
Je flanche
Je veux te revoir.

La réalité est changeante, trompeuse. D'ailleurs, à la faveur de l'éclairage qui change et d'un coup de vent sur le plateau, ce qui semblait être des poteaux se révèlent êtres des troncs d'arbre accrochés à l'envers. Et certains "tableaux", décors peints par Taschko nous sont décrits comme des peintures de la renaissance ou des images nostalgiques de films vus sur de vieilles cassettes VHS. Le style du récit et de son déroulé est également changeant et nous fait porter sur ces personnages essayant de résoudre la quadrature du triangle amoureux par le biais de l'enfant à naître, passent par les étapes de la séduction, du désir - et de la répulsion - à des arrangements pas toujours très moraux, pour se transformer en séquence tout à la fois policière et éminemment politique avec le nanti et son pouvoir et le déclassé meurtri et appelé à souffrir, à se consumer. 


Nostalgie 2175 - Anja Hilling - Anne Montfort - Judith Henry - Photo: Christophe Raynaud de Lage


Parce que le fond de l'histoire, qui se présente sous la forme d'une science-fiction pose surtout la question des relations entre les humains, de l'amour et de la mort, ainsi que des questions de pouvoir et domination. Si l'on peut penser que c'est la femme qui ici prend le pouvoir, ce n'est qu'un sursis pour donner la vie en donnant la sienne. Et pour l'amour et la tendresse, c'est surtout via le côté interdit et l'impossibilité de se toucher que cela apparaît. En somme, la pièce se construit comme une grande ode poétique un peu mystérieuse et nostalgique qui se continue en drame pour s'achever en prophétie visionnaire édifiante. Le texte d'Anja Hilling,  prophétique d'une certaine manière, sombre et lumineux à la fois, complexe surtout, gagne à prendre corps, surtout avec Judith Henry qui en virtuose jongle avec les différents niveaux d'énonciation et la partition de Nuria Gimenez-Comas et avec les deux comédiens dont la présence continue sur le plateau concrétise les deux autres protagonnistes et fait advenir en témoignage leurs paroles.

 


La Fleur du Dimanche 


Nostalgie 2175 

Au TNS du 7 au 15 décembre


Texte Anja Hilling
Traduction Silvia Berutti-Ronelt, Jean-Claude Berutti
Mise en scène Anne Monfort
Avec
Mohand Azzoug
Judith Henry
Jean-Baptiste Verquin
Collaboration artistique Laure Bachelier-Mazon
Scénographie Clémence Kazémi
Composition musicale originale IRCAM avec Nuria Gimenez Comas
Création, régie lumières et régie générale Cécile Robin
Production day-for-night
Coproduction Centre dramatique national de Besançon-Franche-Comté, Théâtre National de Strasbourg, Théâtre de la Cité – Centre Dramatique National de Toulouse Occitanie, Espace des Arts - Scène nationale de Chalon-sur-Saône, les Scènes du Jura - Scène nationale, L’Arc, Scène nationale Le Creusot, IRCAM-Centre Pompidou.
Avec la participation artistique de l’ENSATT
Avec le soutien de Théâtre du Peuple – Maurice Pottecher, Quint’Est, réseau spectacle vivant Bourgogne Franche-Comté Grand Est.
Ce texte est lauréat de l’Aide à la création de textes dramatiques - ARTCENA.
Spectacle crée le 18 janvier 2022 au Centre Dramatique National de Besançon-Franche-Comté.