jeudi 10 avril 2025

Service de la perdition et du beau temps avec l'école du TNS: à dada au ciel, mon cerveau

 Alors que l'on parle de la fragilité du secteur culturel, avec les risques de baisse des aides pour ce secteur, en particuliers le spectacle vivant, il y en a qui ne chôment pas. Ce sont les élèves de l'école du TNS. Non seulement ils et elles se forment dans un environnement professionnel à la fois au jeu, à la technique et à la régie, à la mise en scène et autres métiers du théâtre, mais ils (se) produisent aussi dans un grand spectacle de fin de formation. Ils travaillent avec des professionnels sur des pièces mais, avec le programme "Carte Blanche", ils ont également l'opportunité de créer des spectacles avec lesquels ils se confrontent au public - qui est d'ailleurs invité gratuitement à cs représentations. Récemment je vous ai parlé des deux spectacles La chasse des anges et La forteresse


Service de la perdition et du beau temps - Aurélie Debuire - Photo: Jean-Louis Fernandez


En avril, une nouvelle série de pièces (voyez qu'ils et elles ne chôment pas) est présentée par le Groupe 48, dont Service de la perdition et du beau temps, écrit et mis en scène par Aurélie Debuire. Cette jeune fille qui avait fait la classe préparatoire aux écoles supérieures d'art dramatique à la Comédie de Béthune et bénéficié du fonds de dotation Porosus termine sa formation "jeu" cette année. Nous l'avons vue dans La chasse des anges et pour cette pièce Service de la perdition et du beau temps, présentée à l'église Saint Guillaume, elle a dont à la fois écrit le texte et assuré la mise en scène. Le lieu est tout à fait adapté au sujet de la pièce puisqu'elle traite à la fois de la mort et du ciel, de l'au-delà, mais dans un style très original. Le texte, qui pourrait être tragique, grâce à tout un jeu sur les mots, à un style de jeu original et décalé, jongle entre une approche sensible et philosophique et des aspects comiques et distanciés. Nous assistons à une cérémonie rituelle de passage, avec le personnage du Secrétaire, un genre de gardien des portes de l'au-delà, si ce n'est pas Grand D lui-même que campe admirablement Nemo Schiffman (vu dans La Forteresse) avec un sérieux hiératique et un détachement keatonien, doublé d'une puissance magistrale presque tyrannique, surtout dans ses envolées que magnifient les effets sonores en écho Mathis Berezoutky-Brimeur. C'est Appoline Taillieu (dont nous avions déjà apprécié la profondeur de jeu dans la Forteresse), ici dans un personnage double qui sera Marthe morte dans ses épreuves de passage et Alice dans le premier monde, clin d'oeil à la fantaisie de Lewis Caroll. 


Service de la perdition et du beau temps - Aurélie Debuire - Photo: Jean-Louis Fernandez


Le rideau de lumière de Mathis Berezoutky-Brimeur qui ouvre la pièce - et barre la scène d'un tenant - est d'ailleurs un écho au miroir que traverse Alice et que nous traversons en tant que spectateurs pour nous retrouver dans cet univers qui oscille entre dada, surréalisme et hiératisme. La diction, et les sauts de rythme, quelquefois les silences (volontaires et pesants) ainsi que les gestes des comédiens, quelquefois mécaniques mais aussi d'une grande souplesse - la rapidité des repositionnements et des changements d'attitudes sont très surprenants - ne nous laissent pas impassible. Nous sommes littéralement emportés par ce voyage dans les limbes, les deux autres personnages, le personnage 3.290.114 (trois millions deux cent quatre-vingt-dix mille cent quatorze) qu'interprète avec une belle présence Blanche Plagnol (que nous avions aussi vue dans La forteresse) incarne autant un paillon que le cerveau (judicieux maquillage) ou son coeur et sa peau et elle trouve une âme soeur dans Ame 2019 (Thomas Lelo qui était également dans La Forteresse). 


Service de la perdition et du beau temps - Aurélie Debuire - Photo: Jean-Louis Fernandez


Naviguant entre une nef des fous débridée, une messe noire et rouge, comme la magnifique robe de l'officiant "Secrétaire" (les costumes de Salomé Vanendriessche participent grandement à la qualité du spectacle) en évêque "Dada" et un voyage intersidéral, porté par les ambiances sonores de Mathis Berezoutky-Brimeur, nous nous laissons porter par ce spectacle singulier et surprenant. Et nous passerions volontiers dans le mur de lumière suivre les folles péripéties dans l'au-delà que nous conte le texte virevoltant d'Aurélie Debuire, qui, en plus de son talent de comédienne prouve ici ses dons de poète et de conteuse et sa capacité de transmettre un univers excentrique et un récit biscornu avec conviction. Une piste à suivre.


La Fleur du Dimanche


Jusqu'au 12 avril 2025 à l'église Saint Guillaume

Réservation ici Service

samedi 5 avril 2025

A Wound With Teeth et Phantom de Holly Blakey à Chaillot - Théâtre National de la Danse: Entre féérie et cauchemar multicolore

 Alors qu’à Chaillot se déploie durant tout un week-end le riche parcours Chaillot Expérience #6 - Mode, où l’on assiste à la fois à des installations, des rencontres, des concerts, des films, des expositions, des ateliers, des défilés, des performances et des extraits de spectacles (dont Angelin Preljocaj), le spectacle de Holly Blakey – A Wound With Teeth & Phantom a lieu dans la salle Firmin Gémier.


Holly Blakey – A Wound With Teeth & Phantom - Chaillot


La rencontre n’est pas vraiment fortuite : l’artiste londonienne Holly Blakey navigue depuis longtemps entre les mondes de la danse, de la musique et de la mode. Elle a collaboré avec les grands noms de la scène musicale et des maisons de couture – y compris en France. Pour le spectacle Phantom, ce sont les créatrices montantes Chopova Lowena qui signent les costumes.


Holly Blakey – A Wound With Teeth & Phantom - Chaillot


Dans A Wound With Teeth, ce sont les créations flamboyantes de Matthew Josephs qui habillent les interprètes, les transformant en silhouettes colorées, presque des marionnettes bigarrées sorties d’un rêve. La musique live hypnotique de Gwilym Gold enveloppe la scène d’une brume électro, oscillant entre berceuse distordue et écho de souvenirs enfuis, d’où émergent parfois des cris de cour d’école.
Les dix danseurs plongent dans des tourbillons fiévreux, saccadés et fragmentés. Les corps se débattent, se choquent, et Holly Blakey installe une ambiance trouble, dans une construction en boucle qui évoque un épisode de perte de mémoire. Un clair-obscur mouvant révèle par moments des fragments de corps, comme autant de souvenirs resurgissant du néant. Les gestes répétitifs, obsessionnels, désarticulés deviennent des mantras. L’oubli devient matière dans cette fable dansée, étrange et fascinante.


Holly Blakey – A Wound With Teeth & Phantom - Chaillot


Après un court entracte, Phantom resserre le propos. Plus tendue, plus frontale, la pièce naît d’un traumatisme intime - une fausse couche - que Blakey transforme en rituel collectif. Portée par dix interprètes éclatants en costumes pailletés (Chopova Lowena), elle incarne une tension paradoxale : la vie palpite dans les corps, même face à l’absence. Mais ici, la douleur est subvertie. À peine les femmes ont-elles poussé leur cri silencieux, secouées de spasmes désordonnés, qu’elles sont déjà debout. La musique, très électrique, presque industrielle, intensifie cette impression de lutte intérieure et d’urgence physique.


Holly Blakey – A Wound With Teeth & Phantom - Chaillot


Phantom n’est pas une élégie: c’est un cri. Et Holly Blakey bouscule, interpelle. À la fin du spectacle, les projecteurs se tournent vers le public et l'éclairent plein feu. Nous voilà exposés, à nu, comme les danseurs.
Sa danse est débridée mais précise, libre mais ritualisée. Elle explose les frontières entre performance, concert, défilé et transe.


Holly Blakey – A Wound With Teeth & Phantom - Chaillot


Avec A Wound With Teeth et Phantom, Holly Blakey signe deux œuvres miroir: l’une s’égare dans l’oubli, l’autre renaît après la perte. 
Deux cris. Deux transes. Deux coups de maître.

La Fleur du Dimanche


Chorégraphie et direction artistique
Holly Blakey
Lumières
Joshie Harriette
Son
Gwilym Gold
Design et stylisme
Matthew Josephs
Costumes
Chopova Lowena
Avec
Max Cookward, Chester Hayes, Grace Jabbari, Liana Kleinman, Luigi Lyon, Sari Mizoe, Elisabeth Mulenga, Folu Odimayo, Violet Savage, Naomi Weijand
Production executive
Ben Totty, BOX Artist Management
Administateur de tournées et de production
Nancy May Roberts, Metal & Water

vendredi 4 avril 2025

Coup Fatal de Fabrizio Cassol, Alain Platel et Rodriguez Vangama: La fusion des genres musicaux

 Le spectacle Coup Fatal de Fabrizio Cassol, Alain Platel et Rodriguez Vangama programmé au Théâtre du Rond-Point est une histoire de rencontres et d'ouverture, un généreux acte de brassage de cultures. Au départ, il y a plus de dix ans, c'est le contre-ténor congolais Serge Kakudji qui crée un concert où les airs baroques rencontrent les racines musicales africaines, augmentées de la guitare à double manche de Rodriguez Vangama et de percussions. C'est aussi la fusion par Fabrizio Cassol de la musique classique et de l'instrumentation traditionnelles africaine sous sa direction musicale avec les compositions qui en découlent au plus près du jeu des interprètes. C'est aussi un va-et-vient entre chant et danse, musique et mouvement, sous l'oeil curieux et aiguisé d'Alain Platel dont on connait aussi le mélange des genres. Ce spectacle connait un énorme succès international après sa création aux Weiner Festwochen. Grâce à la Comédie de Genève, la pièce a été reprise fin 2024 et a tourné en France, en Italie et en Belgique. 


Coup fatal - Alain Platel - Fabrizio Cassol - Rodriguez Vangama - Photo: Chris Van der Burght


C'est sur la grande scène Renaud-Barrault que vont arriver au fur et à mesure les douze musiciens et la danseuse Jolie Ngembi et le contre-ténor Coco Diaz, avec pour commencer les trois joueur de likembé (ou kalimba), ce piano à doigt, très ancien instrument d'Afrique dont le son doux et charmeur est propice au repos et à la méditation suivi des percussionnistes qui ramènent leurs chaises en plastique bleue. La musique se fait lancinante et tournante quand soudain surgit l'air d'Eurydice de Gluck, qu'interprète Coco Diaz avec le désespoir qui lui convient. On s'interroge sur quelle perte on se lamente, mais pas trop longtemps, les guitares et les percussions, dont un xylophone dont la résonnance passe par des verres nous entrainent dans des rythmes plus joyeux et un air espagnol apporte une belle énergie sur scène.


Coup fatal - Alain Platel - Fabrizio Cassol - Rodriguez Vangama - Photo: Chris Van der Burght


Celle-ci est délimitée au fond et sur les côtés par des rideaux faits de douilles de cartouches, conçu par l'artiste congolais Freddy Tsimba, et qui rappellent les conflits en République démocratique du Congo. Ces rideaux créent un autre univers, un peu à part où le contre-ténor ou la danseuse ou encore un chanteur percussionniste se retrouvent comme sur une deuxième scène, avant de rejoindre le plateau pour chanter et danser. La danse peut aussi devenir un mouvement collectif, tout comme les airs traditionnels qui diffusent et sont repris par tous, avec plus spécialement deux ou trois chanteurs ainsi que les joueurs de likembé. Entre les percussions, les chants et les guitares, dont l'inépuisable Rodriguez Vangana qui endosse aussi le rôle de chef d'orchestre de cette joyeuse troupe mais qui se lance aussi dans des solos et variations avec sa guitare et basse qui enchaine groove et gimmick, rythmes et variations, classique revisité et airs traditionnels la fusion est parfaite. 


Coup fatal - Alain Platel - Fabrizio Cassol - Rodriguez Vangama - Photo: Chris Van der Burght

L'on se surprend à entendre du Monteverdi et du Bach qui, sans hiatus alterne avec des rumbas et autres musiques à danser dans un ensemencement mutuel. Après presque deux heures de musique, les membres de la petite troupe, après avoir quitté leur veste et quelquefois leur maillot, quittent aussi la scène pour reparaître dans des costumes multicolores et éblouissants pour un défilé de S.A.P.E. , la "Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes", ce mouvement culturel et vestimentaire né à Brazzaville (République du Congo) mais aussi très populaire aussi à Kinshasa (RDC).  Et c'est reparti pour un tour très coloré où l'on chante et l'on danse, et l'on passe de Lascia ch'io pianga de Haendel à un émouvant To be young, drifted and black en passant par une séquence participative où le public est invité également à danser et tout cela s'achève par des respirations - en rythme bien sûr - qui s'éteignent dans le noir. 


Coup fatal - Alain Platel - Fabrizio Cassol - Rodriguez Vangama - Photo: Chris Van der Burght


On sort de là avec une très belle énergie et le souvenir d'avoir à la fois passé un très bon moment mais aussi la sensation de réconciliation rare et que l'on cherche à cultiver. Et on remercie l'ouverture de cette belle équipe qui se rit des frontières artistiques, danse, musique savante et musique populaire, ces sorciers du son et du mouvement que sont Alain Platel, Fabrizio Cazol et Rodriguez Vangama qui nous ont concocté ce beau programme et Paul Kerstens d'avoir eu l'initiative de les réunir. Souhaitons-leur bon vent et encore bon groove.


La Fleur du Dimanche


P.S. Pour voir le spectacle Coup fatal il faut maintenant aller en Belgique au 

Théâtre de Namur du 05 juin au 07 juin 2025



d’Alain Platel
direction musicale Fabrizio Cassol
direction artistique et mise en scène Alain Platel
chef d’orchestre Rodriguez Vangama
compositions Fabrizio Cassol , Rodriguez Vangama d’après Händel, Vivaldi, Bach, Monteverdi, Gluck
avec la collaboration de Coup Fatal
scénograhe Freddy Tsimba
lumière Carlo Bourguignon
son Guillaume Desmet
costumes Dorine Demuynck
photographie Chris Van der Burght
assistanat à la direction artistique Romain Guion

avec Stephen Diaz (contre-ténor), Russell Tshiebua (vocal), Bute Mpanya (vocal), Fredy Massamba (vocals), Deb’s Bukaka (balafon), Tister Ikomo (xylophone), Cédrick Buya (percussions), Bouton Kalanda (likembe), Silva Makengo (likembe), Erick Ngoya (likembe), Brensley Manzodulua (guitare), Evry Madiamba (percussions et calebasse) et Rodriguez Vangama (guitare électrique, balafon)

Production (reprise 2024) Comédie de Genève
diffusion 0TT0 productions

Comédie de Genève
Du 17 décembre au 21 décembre 2024
Le Quai – Centre dramatique national Angers Pays de la Loire
16 et 17 janvier 2025
La Commune – Centre dramatique national Aubervilliers
Du 23 janvier au 25 janvier 2025
Teatro Stabile di Torino – Teatro Nazionale (Italie)
Du 13 mars au 16 mars 2025
MAC – Créteil (FR)
Du 20 mars au 22 mars 2025
Théâtre Romain Rolland – Scène conventionnée Villejuif
Mardi 25 mars
Théâtre du Rond-Point – Paris
Du 28 mars au 05 avril 2025

Théâtre de Namur
Du 05 juin au 07 juin 2025


mercredi 2 avril 2025

Dernières nouvelles du large de Patrick Robine au Rond-Point: Houle et moule avec île flottante

 Patrick Robine a démarré très jeune un parcours éclectique et ne l'a jamais quitté. Autant avec ses métiers divers et variés (apprenti vendeur, photographe industriel, démonstrateur en grand magasin,..) que dans ses études, (école des frères maristes, recalé aux Beaux Arts mais reçu aux cours de théâtre avec le premier prix de diction), puis passant du chant à la danse et à la plonge (dans un cabaret à Montréal), qui lui a sans doute inspiré ses histoires marines. Il devient aussi nez dans la parfumerie, observe avec intérêt les arbres et écoute le chant des oiseaux. 


Dernières Nouvelles du large- Patrick Robine - Jean-Michel Ribes


D'ailleurs il mime magnifiquement, et le grand séquoia centenaire implanté en Auvergne, et les pins coupés en taille landaise en Aquitaine, mais également les pommes de terre (entre autres celle du Connecticut "Composée à 78 % d’eau, sans prédateur particulier, sinon le sanglier et l’Allemand qui en raffole, elle se fait sauter en robe de chambre ou en cocotte.") ou les oeufs, pas en cocotte mais au plat. Tout comme il se lance dans une imitation de chants d'oiseaux rares (entre autres, toute une série de sarcelles). Il peut devenir - ou survenir - subitement un robinet qui fuit. Son talent pour faire advenir une univers étrange et décalé n'a d'égal que son paquebot qui ressemble plus à une usine ou une boulangerie. Et la mer est un vaste terrain d'aventure mouvant, tout comme l'île flottante et voyageuse qui se laisse dériver et héberge une moule géante dont la rencontre va être le summum de ce spectacle bourré de surprise, de fausses routes et d'occasions de se perdre en chemin. 


Dernières Nouvelles du large- Patrick Robine


Les virelangues et les jeux de mots, les inventions sorties des circonvolutions de son cerveau qui tourne à cent à l'heure et prend des chemins de traverses avant de refaire demi-tour nous mène en paquebot au point de nous perdre. Les chemins biscornus et erratiques sont partagés avec le comédien qui lui aussi quelquefois se perd dans les arcanes de sa mémoire et de cette expédition surréaliste. Et les raccourcis qu'il prend nous font tomber de Charybde en Scylla avec un petit plaisir masochiste plus ou moins volontaire. Mais le vent du large est toujours frais et joyeux et il s'engouffre avec véhémence dans notre cerveau.


Et nous souhaitons bon vent à Patrick Robine et Jean-Michel Ribes, cet équipage de joyeux déconstructeurs qui nous offrent Dernières nouvelles du large au Théâtre du Rond-Point que retrouve Jean-Michel Ribes. Ce dernier tentant de maintenir un cap flou qui dessert l'île flottante avec la moule qui devient notre vaisseau spatial pour un transport en commun vers un autre univers.


La Fleur du Dimanche 


Dernières nouvelles du large 

Patrick Robine, Jean-Michel Ribes

jusqu'au 13 avril au Théâtre du Rond-Point - Paris

Puis du 18 avril au 11 mai 2025 à la Scène Libre à Paris 

Dernières Nouvelles du large

Salle Jean Tardieu
du mercredi au vendredi, 19h30 - samedi, 18h30 - dimanche, 15h30
Relâche : les 7 et 8 avril

Distribution
De et avec : Patrick Robine
Mise en scène : Jean-Michel Ribes
Lumière : Hervé Coudert
Son : Guillaume Duguet
Assistanat à la mise en scène : Olivier Brillet 

Mentions de production
Production Compagnie Jean-Michel Ribes
Avec le soutien du Ministère de la Culture