Même ma soeur (pas la deuxième - voir mon billet de dimanche dernier - mais la première) s'est bougée et m'a envoyé sa photo, non pas de fleur, mais de l'arbre magnifique dans toute sa splendeur d'automne... Le voilà:
Arbre d'automne - Photo: Isabelle W. |
Bon, ce n'est pas une photo de fleurs, mais elle en avait déjà envoyée une que j'avais publiée le 20 octobre 2013 - et qui sont des fleurs de circonstances: Des fleurs en ciel étoilé avec comme une étoile du Berger pour les Rois Mages:
Ciel de Fleurs - Photo: Isabelle W. |
Cela nous amène à notre TVA, l'Epiphanie...
J'ai trouvé sur internet sous la plume de Sophie Bozon une très intéressante explication de texte:
"Dans le vocabulaire religieux, l'Épiphanie est l’apparition de l'enfant Jésus aux rois mages et par extension la fête de l'Église qui commémore ce jour. Dans ce cas, le mot s'écrit avec une majuscule.
C'est au grec ancien que l'on doit l'étymologie du mot épiphanie (ἐπιφάνεια, qui se lit : epiphaneia). À l'origine, ce mot signifie "qui apparaît".
Par extension, il désigne la compréhension soudaine, la manifestation de ce qui était caché.
Les épiphanies sont souvent à l'origine de découvertes scientifiques.
L'une d'elles, fit crier à Archimède son fameux "Euréka !" (ηὕρηκα = j'ai trouvé).
Les épiphanies peuvent parfois être assimilées à la sérendipité, qui est le fait de faire une découverte scientifique par hasard, alors que l'on cherchait autre chose."
Sautons du coq à l'âne et comme j'aime le mot sérendipité, laissons l'inventeur du terme, Horace Walpole l'expliquer lui-même dans une lettre qu'il écrit le 28 janvier 1754 à son ami Horace Mann, diplomate du roi George II à Florence. Il y fait référence à une énigme qu'il venait de résoudre sur des armoiries vénitiennes en feuilletant un vieux livre sur les armoiries. C'est au sujet d'un emblème des Médicis inséré dans le blason de la famille vénitienne des Capello, et qui est un indice de la reconnaissance d’une alliance entre les deux familles. Il remercie donc son ami de l'avoir aidé accidentellement en lui ayant fait cadeau d'un portrait de Bianca Cappello qui avait épousé François Ier de Médicis. Horace Walpole désigne ainsi des "découvertes inattendues, faites par accident et sagacité" ou par "sagacité accidentelle":
"Cette découverte est presque de l'espèce que j'appelle serendipity, un mot très expressif que je vais m'efforcer, faute d'avoir mieux à vous narrer, de vous expliquer: vous le comprendrez mieux par l'origine que par la définition. J'ai lu autrefois un conte de fées saugrenu, intitulé Les Trois Princes de Serendip: tandis que leurs altesses voyageaient, elles faisaient toute sorte de découvertes, par accident et sagacité, de choses qu'elles ne cherchaient pas du tout: par exemple, l'un des princes découvre qu'un chameau borgne de l'oeil droit vient de parcourir cette route, parce que l'herbe n'a été broutée que sur le côté gauche, où elle est moins belle qu'à droite — maintenant saisissez-vous le sens de serendipity? L'un des exemples les plus remarquables de cette sagacité accidentelle".
Vous suivez .... le chameau? Ou les trois Rois? Ou l'épiphanie?
Celle-là je l'ai retrouvée accidentellement dans le titre d'un article de Libération du 14 novembre: "Singulières épiphanies de l'identité juive" où il est question de deux livres ("Mauvais Juif" de Piotr Smolar et "Juif de personne" de Michel Persitz. Ce qui les réunit, c'est leur ignorance de leur "identité" (voir les derniers "billets" que ce sujet depuis le 8 décembre).
Pour Piotr Smolar, tout a commencé par une remarque de Anshel Pfeffer: "Tu es vraiment le juif le plus ignorant que je connaisse."
Ce qui lui fait écrire:
"Peut-on vraiment être juif, si l'on est si ignorant? Mais ignorant de quoi? Que doit recouvrir ce savoir? Est-il forcément de nature religieuse et/ou culturelle? Peut-on être juif malgré soi de façon passive? [...] Un jour,, mon père m'a dit cette phrase: "Tu n'es pas juif si tu ne te sens as juif." Je n'avais jamais pensé en ces termes. Peut-on sélectionner les affluents d'une identité même si n'on en s'y baigne pas?"
La problématique de Michel Persitz est différente (ses parents ont été arrêtés à Nice et déportés et sont revenus, survivants faméliques des camps à deux heures d'intervalle en 1945 à l'Hôtel Lutécia à Paris). Ce qui lui fait écrire:
"J'ai appris dans la vraie vie qu'un enfant de déporté, un écorché vif comme moi, ce n'est pas un juif ordinaire. Cela peut donner un mauvais juif. Un juif désagréable. Un juif qui la ramène à contretemps avec son vécu et ses histoire. Un juif qui n'est pas satisfait du judaïsme. Il se moque de Dieu, il ne respecte ni les rites ni les coutumes0 Il ne récite pas avec les autres. Il ne chante pas en choeur. Il ricane tout seul. Il dérange les orthodoxes. Il gonfle même les juifs libéraux!"
L'article d'Alexandra Schwartzbrod se termine ainsi:
"Sur la pierre tombale sont disposés des cailloux. Contrairement aux fleurs qui inéluctablement se fanent, ceux-ci représentent l'indestructibilité du lien."
Vous allez me dire que les Mages sont trois... Je vous ai trouvé le troisième larron, en l'occurrence le "peintre" Christian Boltanski.
Son père juif d'origine russe, s'est converti au catholicisme. Il disait:
"Mon père était juif [d’origine russe]. Pendant la guerre, ma mère [catholique] a eu peur. Un jour, elle a fait semblant de s’engueuler avec lui. Ensuite elle l’a caché sous le plancher et a demandé le divorce. Il est resté un an et demi dans cette cachette… Puis mes parents se sont remariés." Rappelons que Christian Bolanski est né en 1944!
Vous pouvez voir son travail actuellement au Centre Georges Pompidou à Paris:
Exposition Christian Boltanski - Centre Georges Pompidou - Beaubourg - PAris - Photo: lfdd |
Et pour les chansons, suivons avec sérendipité la course du chameau.
Le voilà avec les Quatre Barbus:
Et toujours avec les Quatre Barbus, avec les chameaux, Les Rois Mages:
Sans quitter les Quatre Barbus, "De quoi qui y'a" (version: un cheveu) avec Lucienne Vernay
Et sans les Quatre Barbus, mais toujours avec Lucienne Vernay
la version "une dent" de "De quoi qui y'a":
Ca vous rappelle quelque chose? Un autre version ?
Celle de Michel Polnareff et Pierre Delanoë (pas de la Noël!):
"Y'a qu'un ch'veu"
"Y'a qu'un ch'veu"
Méga-tube en 1968 qui au départ n'était que la face "B" du disque avec en face "A" "Le Bal des Lazes" qui avait à l'époque été interdit de diffusion..
Si vous voulez en savoir davantage, allez écouter Rebecca Manzoni avec l'émission "Tubes & co" sur "Le Bal des Lazes"
La Fleur du Dimanche