Mathilde Monnier - Twin Paradox |
Littéralement, les couples d'amants enlacés du début, couverts de fleurs colorées s'épuisent dans cet immense chantier de danse de couples qui s'entrechoquent jusqu'à ne plus tenir debout.
La référence aux marathons de danse des années 20 aux Etats-Unis et au film de Sydney Lumet "On achève bien les chevaux" transpire dans la pièce, sans que sur scène nous assistions vraiment à ce genre de compétition.
Cela se passe plutôt dans la mise en place d’atmosphères, d'ambiances, soutenues par la création musicale de Luc Ferrari, dont la bande son (mixage de prises de sons réels - camions, chant de cigales ou chuchotements dans des langues variées et quelques traits musicaux triturés) instaure un climat qui nous emporte dans cette tension.
La scénographie, elle-même présentant le plateau comme un chantier, avec ses plaques oranges, mais non dépourvu de magie, comme lors d'une boucle de répit où il neige des feuilles dorées à la fois apaisantes, mais où le souffle ne lâche pas.
Le spectacle se goûte dans la durée, qui disloque les couples et les transforme, les amenant d'habits multicolores à un noir et blanc sommaire bien que gardant la mémoire des fleurs.
Vous en avez un extrait ici:
Twin paradox from Karim Zeriahen on Vimeo.
Je reviens juste sur la ligne directrice du festival que j'avais soulignée la semaine dernière pour compléter par une remarque suite au spectacle de David Rolland "L'Etranger au Paradis", joué mardi 28 mai au théâtre de Hautepierre.
Je faisais remarquer que les mots, et les silences qui les rythment semblaient une thématique qui traversait quelques pièces. La pièce de David Rolland, mettant en scène douze danseurs à la limite de la perte d'identité font écho au spectacle de Benoit Lachambre où quelquefois les corps vibrants se transforment en personnages de jeux vidéo, abandonnés à leur sort. Mais ici, c'est plutôt une série, un genre de troupe multicolore de pacmans-pixels colorés (rouges, verts, bleus,...) qui arpente indéfiniment des parcours programmés et néanmoins variés sur un plateau de jeu.
Au point que les interprètes, dont il faut souligner la formidable capacité à se laisser (télé)guider, nous fascinent dans leur déplacement hypnotiques - il faut précsier que les danseurs, tousrecrutés à Strasbourg, ont eu deux joours de répétition - un vrai challenge dont ils s'en sont magnifiquement tirés.
Ici, une version de l'année dernière:
Et là, le chanson de Gloria Lasso, à laquelle se réfère la pièce:
Bons Spectacles
La Fleur du Dimanche
* Une bande dessinée qui raconte la vie de Mathilde Monnier, ou plutôt où Mathilde se raconte, coédité par Denoël Graphic et le Centre National de la Danse vient de paraître. L'auteur - avec Mathilde Monnier - est François Olislaeger, qui voulait danser chez Mathilde, s'est donc retrouvé à dessiner sa vie.
* Une bande dessinée qui raconte la vie de Mathilde Monnier, ou plutôt où Mathilde se raconte, coédité par Denoël Graphic et le Centre National de la Danse vient de paraître. L'auteur - avec Mathilde Monnier - est François Olislaeger, qui voulait danser chez Mathilde, s'est donc retrouvé à dessiner sa vie.