mardi 30 juin 2015

L'été, la musique de chambre est fraîche à l'intérieur

Chaque été, l'Ensemble Accroche Note de Strasbourg nous convie à des rencontres musicales dans la fraîche église du Bouclier.

Cette année est la quinzième édition qu'un public de fidèles et d'amateurs de musique, autant contemporaine que classique - parce que l'Accroche Note ne craint pas de mélanger les genres - partage avec plaisir.

Le plaisir est accompagné à la fois de découvertes et de créations.
Cette année, ce seront des créations de Martino Traversa (une commande de l'Accroche Note) et de Christian Dachez.

Ce sera aussi la rencontre et l'invitation à d'autres interprètes - Jeremy Cresta aux percussions, Vincent Dubois à l'Orgue et le trio Notturno avec Thomas Gauthier au violon, Nicolas Fricot au violoncelle et Grégory Ballesteros au piano.



Au piano également, Wilhem Latchoumia dont nous avons déjà pu apprécier les prestations lors des dernières éditions (depuis 2012) de Musica - déjà avec avec l'Accroche Note l'année dernière et annoncé à nouveau pour 3 concerts en septembre.



Le premier concert, ce 30 juin, nous a proposé une belle variété de pièces, qui ont formé un beau bouquet musical.

Démarrant par "Chu", de Jonathan Harvey avec Françoise Kubler chantant magnifiquement en tibétain une prière traditionnelle (un hommage à Tara) et le poème "Chu" (l’oiseau) de Soname Yangchen, la chanteuse tibétaine qui s'est enfui de son pays, occupé par la Chine.



Wilhem Latchoumia nous a gratifié d'une belle "Fantasia Baetica" (andalouse) de Manuel de Falla (commandée et crée par Arthur Rubinstein en 1920 et nous avons eu le plaisir de réentende de Pascal Dusapin "Wolken" sur des poèmes de Goethe sur les nuages.

Un tendre et enjoué "Trio Opus 120" de Gabriel Fauré, interprété par Armand Angster à la clarinette, Wilhem Latchoumia au piano et Christophe Beau au violoncelle nous a bien bercé, avant la création de Martino Traversa, magnifique sur "Trois poèmes de Stéphane Mallarmé" avec l'ensemble au complet.



La surprise fut un faux bis, mais une vraie improvisation surprise, lancé par Armand Angster qui a uni dans un élan d'énergie les trois musiciens et Françoise Kubler dans un berberianjazz emportant l'adhésion de tous et faisant la joie du public.


Au programme des deux prochaines soirées, à ne pas rater:

Mercredi 01 Juillet
François-Bernard Mâche Aliunde (1988) pour voix, clarinette, percussions et sons fixés
Leos Janacek Sonate (1914/1922) pour violon et piano
Felix Mendelssohn Trio opus 49 en ré mineur (1839) pour violon, violoncelle, piano
Mikhaïl Glinka (1804-1857)  Quatre Mélodies pour voix et piano
Christian Dachez Primetime (2013) pour clarinette, violon, piano création

Françoise Kubler, soprano / Armand Angster, clarinette / Jérémie Cresta, percussionset le Trio Notturno : Thomas Gautier, violon / Nicolas Fritot, violoncelle / Grégory Ballesteros, piano

Jeudi 02 Juillet
Pascal Dusapin Ohé (1997) pour clarinette et violoncelle
Jean Sébastien Bach (1685-1750) Allein Gott in der Höh sei Ehr, BWV 676 pour orgue
Pascal Dusapin Itou (1985) pour clarinette basse
Jean Sébastien Bach Vater unser im Himmelreich, BWV 682 pour orgue
Pascal Dusapin Canto (1994) pour voix, clarinette et violoncelle
Jean Sébastien Bach Christ, unser Herr, zum Jordan kam, BWV 684 pour orgue
Pascal Dusapin  Il Li Ko Chapitre II (1987) pour voix
Pascal Dusapin Memory (2008) pour orgue 

Françoise Kubler, soprano / Armand Angster, clarinette / Christophe Beau, violoncelle

et Vincent Dubois, orgue

Bons concerts 

La Fleur du Dimanche

dimanche 28 juin 2015

Je vous offre une seconde pour finir le mois

Pour finir le mois de juin, je vous offre une seconde.
Vous en ferez ce que vous voudrez, la vivre pleinement ou dormir pour "récupérer". 

Mais d'abord, place à la Fleur du jour:


Fleur du juin - Photo: lfdd

Ces fleurs, c'est ce qui reste des "fleurs de la fête des mères" que voici:


Fleur du mai - Photo: lfdd

Elles sont même "doubles":


Fleur du mai - Photo: lfdd

Revenons une seconde sur la seconde que je vous offre pour la fin du mois.
En fait ce n'est pas moi qui vous l'offre, c'est Daniel Gamblis, et encore, ce n'est pas cadeau.... C'est le résultat de la variation de la rotation de la terre et la mise en place du Temps Universel (TU) qui en est responsable. Daniel Gamblis - du Service international de la rotation de la Terre, à l'Observatoire de Paris - lui, ne fait que décider quand, lorsque la terre, du fait de sa rotation "aléatoire", dévie de plus d'une seconde de ce Temps Universel, il faut "corriger" ce temps officiel.

Vous savez que l'homme, observant le soleil et les étoiles, a posé les unités de jour - une rotation de la terre sur elle même - et d'année - une révolution autour du soleil - qui a défini le unités de temps.
La technologie aidant - et contraignant à plus de précision, la seconde, au départ, soixantième partie de la minute, soixantième partie de l'heure, qui est une journée divisée par vingt-quatre est devenue la durée de "9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins de l'état fondamental de l'atome de césium 133 au repos à la température du zéro absolu" (définition de 1967).
Et il se trouve que la terre de suit pas cette règle, d'ailleurs, à partir de 1972, nous avions "perdu" 12 secondes de terre que l'on s'est vu gratifier de secondes supplémentaires au fil des ans pour rattraper le temps perdu.

Et donc, le 30 juin à 23 heures 59 minutes et 59 secondes, la seconde d'après, il ne sera pas minuit!

Que nous réserve l'avenir ? 
Une résolution - et une polémique - pour "déconnecter" complètement le Temps Universel Coordoonné de la réalité des mouvements terrestre est à l'étude.

En attendant, profitons de ces secondes qui nous sont offertes pour lire un peu de poésie et écouter des chansons.

D'abord, un poème de Jacques Prévert:

Le jardin

Des milliers et des milliers d'années  
Ne sauraient suffire  
Pour dire  
La petite seconde d'éternité  
Où tu m'as embrassé  
Où je t'ai embrassée  
Un matin dans la lumière de l'hiver  
Au parc Montsouris à Paris  
A Paris  
Sur la terre  
La terre qui est un astre. 


Et une chanson de Stephan Eicher dont voici les paroles:

Donne-moi une seconde, 
Donne-moi tout un mois, 
Donne-moi l’éternité, 
Tout me va. 

Donne-moi la lumière, 
De l'ombre écarte-moi. 
Mets-moi dans tes prières, 
Porte-moi. 

Demande-moi de grandir, 
Demande-moi d’être là. 
Que faire pour te tenir 
Dans mes bras ? 

Aide-moi à te mentir, 
A me servir de toi. 
Laisse l’imbécile sourire 
Qui est en moi. 

Quel chemin parcourir, 
A mener quel combat ? 
Quel serment trahir ? 
Je suis là, 

Presque prêt à mourir, 
Sur un seul mot de toi. 
Vivre sans mal finir 
Ne se peut pas. 

Demande-moi de grandir, 
Demande-moi d’être là, 
Que faire pour te tenir 
Dans mes bras ? 

Aide-moi à te mentir, 
A me servir de toi. 
Laisse l’imbécile sourire 
Qui est en moi.




Et pour finir, une chanson de passé qui parle du souvenir, Brigitte Fontaine et Jacques Higelin en direct chez Denise Glaser (sur la télé en noir et blanc) en 1970?




Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

mercredi 24 juin 2015

Dans les Palais, Châteaux, Barrages, l'art dans l'espace public, l'Art Public

L'art n'est pas fait que pour les musées, ni pour être accroché (caché) chez les collectionneurs.
Le comble est d'ailleurs les "Zones franches d'Art", entrepôts où l'on thésaurise l'art - et d'où quelquefois les oeuvres "s'évaporent".

Non, l'art est fait pour être partagé et surtout "vivre" au contact des gens, les faire réagir - quelquefois de manière un peu brutale, mais cela aussi devrait permettre de (les) faire avancer dans une prise de conscience de qui nous sommes et de quelle est notre place dans ce monde. Ou simplement de nous donner un plaisir de découvrir et d'apprécier la proposition de l'autre (l'artiste) et de nous émouvoir et nous interroger.

Cet art - non décoratif - est en place actuellement dans quelques espaces "touristiques", à la rencontre d'un public non "captif" et ces initiatives sont bienvenues.

Tout d'abord, il faut saluer le travail des "Commissaires Anonymes" et de quelques artistes qui ont leurs ateliers au Bastion à Strasbourg, qui, profitant de la belle saison (touristique) pour faire exposer leurs oeuvres dans le passage du Barrage Vauban dans le cadre de l'exposition "Bastion Commun".

En voici d'ailleurs l'oeuvre qui s'est "évadée" vers le haut, sur la terrasse:


Vincent Chevillon - Bastion Commun - Photo: lfdd

Je reparlerai plus en détail de cette exposition plus tard, en attendant, une autre vue où les "haut-Parleurs" de Vincent Chevillon font un écho de couleurs à la facade du MAMCS habillée de Buren.


Echo - Hauts-Parleurs- Vincent Chevillon - Bastion Commun - Buren - MAMCS - Photo: lfdd


Une autre initiative - précurseur de la manifestation biennale autour du verre à Strasbourg - c'est, sur une autre terrasse - celle du Palais des Rohan - la présentation de quatre artistes, lauréats de la manifestation et qui mettent l'art verrier (en grand!) au contact du public: 


Terrasse des Rohan - Strasbourg -  Glass Art - Photo: lfdd

Terrasse des Rohan - Strasbourg -  Glass Art - Photo: lfdd


Et pour finir, sur une autre terrasse, celle du Château de Versailles (et dans les jardins), l'exposition monumentale d'Anish Kapoor (dont j'avais parlé dimanche dernier) dont je vous donner un premier aperçu:


Anish Kapoor - Star Grove - Versailles - Photo: lfdd

Anish Kapoor - Sky Mirror - Versailles - Photo: lfdd

Anish Kapoor -  C-Curve - Versailles - Photo: lfdd

Une autre initiative d'art dans la rue, c'est de l'Art dans les Vitrines, ou plutôt les "Vitrines de l'Art", initiative à la fois rafraîchissante*, dont il faut saluer l'idée de réseau, même si on peut regretter le "couac" d'une "timidité" des organisateurs principaux, en l'occurrence les "Galeries Lafayette". Il faut saluer leur implication dans le soutien aux artistes contemporains (même si parmi les Arnaud, Pinault, Leclerc, c'est maintenant une attitude partagée) et leurs expositions dans leur "Galerie des Galeries" à Paris. A Strasbourg - et dans d'autres villes en France, cela devient un rendez-vous régulier que de montrer en vitrine des oeuvres exposées par des lieux cuturels en Alsace: Le FRAC à Sélastat, le MAMCS et le CEAAC à Strasbourg. Nous avons donc une vitrine dédiée à Elmar Trenkwalder qui vient de créer son oeuvre WVZ 284 à l'entrée du "clos du Frac", une autre à Philippe Lepeut. L'oeuvre en relation avec le CEAAC devait être celle duo HeHe "Uniform", extension du projet Siren Shields présenté au CEAAC dans l'exposition Open Source (commissariat : COAL). L'atmosphère de suspicion et l'actualité "terroriste" a eu raison de l'humour des artistes et une autocensure a baissé le rideau en attendant une autre oeuvre des artistes exopsés au CEAAC par les "commissaires" invités.

Comme quoi une bombe, selon l'atmosphère, peut ne pas rester "rafraîchissante":


Vitrines sur l'Art - Strasbourg - Photo: lfdd


La surprise est météorologique, puisque l'oeuvre humoristique - HeHe - a été remplacée par des considérations sur le temps (la météo) - quoi de plus neutre pour discuter d'Art !


Lauren Thorson - It was pretty nice today (Internet Poems About #Weather) - Vitrines sur l'Art - Strasbourg - Photo: lfdd

Les deux autres vitrines, elles reportant des artistes Elmar Trenkwalder et Philippe Lepeut n'ont pas subi de modifications:

Elmar Trenkwalder - FRAC Alsace - Vitrines sur l'Art - Strasbourg - Photo: lfdd


Philippe Lepeut- Vitrines sur l'Art - Strasbourg - Photo: lfdd

Cette page est en "évolution, et s'étoffera au fil des jours... Revenez-y et allez aussi voir les oeuvres "en vrai".

Bonnes visites

La Fleur du Dimanche

dimanche 21 juin 2015

Fêtez l'été, fêtez la musique: Faites de la musique à la fête de la musique.

Cela ne vous aura pas échappé, sauf si vous étiez parti sur mars, mais nous sommes en juin, le 21 juin et ce jour, en plus d'être la date du solstice d'été est également celle de la fête de la musique en France et dans quelques autres pays où elle s'est propagée.

Mais je ne vais pas en parler. Juste vous la fêter en musique à la fin de ce billet. 
Et je vous offre ma première fleur:


Fleur de Lys - Jardin des senteurs - Versailles - Photo: lfdd


C'est un lys de la Cour des senteurs à Versailles, magnifique de couleurs et de senteurs. Versailles, dont je reparlerai bientôt au sujet de l'exposition d'Anish Kapoor, dont une oeuvre a été l'expression de la bêtise et de l'intolérance - et surtout du manque de respect de l'autre - de tous les autres, pas seulement de l'auteur artiste.

Mais tournons autour de la fleur et ne soyons pas violent.


Fleur de Lys - Jardin des senteurs - Versailles - Photo: lfdd

Je profite de l'intermède pour placer un rappel au sujet de l'accident - un acte de création quelquefois, on en reparlera - dont j'avais parlé dans mon billet du 31 mai: L'accident du chercheur: de l'inopiné naît la création. Le hasard file son fil et ce matin, sur France Inter, une invitée, Cynthia Fleury, parlait des "choses de la vie" et de l'accident. Elle a d'ailleurs écrit un livre "Pretium doloris, l'accident comme souci de soi" chez Pauvert. L'émission s'écoute ici (quelques jours).
http://www.franceinter.fr/emission-parenthese-les-choses-de-la-vie

Pour en savoir plus, quelques échanges avec Lucas Degrys sur ce sujet sur le  site de France Inter:
http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=PHOIR_021_0213

"Le refus de l’accident, de l’événement critique, de l’altérité imprévisible, le refus de la douleur, est le résultat d’une mécanisation ou réification spectaculaire du monde. Cette mécanisation spectaculaire, en ce qu’elle tente d’éliminer toute forme d’accident, d’imprévisibilité critique et d’altérité événementielle, toute forme de face-à-face réel, fabrique son propre type de citoyen-modèle sous la forme des singles, des célibataires, des « particules élémentaires » urbaines, comme le décrivent également Sloterdijk ou d’autres. Comment réinjecter de l’altérité événementielle dans nos existences modernes, comment intoxiquer le corps social ? Quel peut être le rôle de la philosophie dans ce projet ? A-t-elle seulement un rôle à jouer ?

C. F. : Dans Pretium doloris, j’ai essayé de figurer l’acte de pensée, de montrer sa concrétude et non son abstraction : j’ai donc cherché la figure la plus susceptible de dire l’« acte de présence » total qu’est la pensée par rapport au réel et au soi. L’accident est cet événement où il est impossible de ne pas faire face. C’est la rencontre avec le trop-plein du réel. Sans cesse, dans la vie, on tourne le dos, on ne fait jamais face intégralement. Or, l’accident est un moment qui fait exploser la synthèse et nous met en présence du « tout ». Une pensée doit avoir ce souci d’exigence, de faire face au tout, et c’est ainsi qu’elle peut envisager de saisir le réel. On est loin ici de la conception catastrophiste de Paul Virilio, lorsqu’il évoque le phénomène d’accident généralisé, notamment cybernétique.
Pour ce qui est de réinjecter du réel, en a-t-on vraiment besoin ? En reconnaissant au réel sa part énigmatique, du « réel » jaillit de nouveau. L’un des rôles de la philosophie, c’est de saisir les transcendances verticales et horizontales, si j’ose dire. Nous sommes responsables de l’ordre de la manifestation, de « ce qui apparaît ». Le philosophe est un « relais phénoménologique » : il a en charge de faire apparaître le réel ou de faire en sorte que le réel continue d’apparaître. C’est là aussi une vision très moderne de l’éthique humaniste."

En résumé, l'accident nous confronte au réel et le réel nous confronte aux autres, mais c'est un occasion de positiver..

Allez tourne la fleur...


Fleur de Lys - Jardin des senteurs - Versailles - Photo: lfdd

Et pour finir, deux poèmes de circonstance dont je vous invite à trouver l'auteur:

Le Poète

Shakespeare songe; loin du Versailles éclatant, 
Des buis taillés, des ifs peignés, où l'on entend 
Gémir la tragédie éplorée et prolixe, 
Il contemple la foule avec son regard fixe, 
Et toute la forêt frissonne devant lui. 
....

Chanson (L'Ame en fleur)

Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?
Pourquoi me faire ce sourire
Qui tournerait la tête au roi ?
Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?

Si vous n'avez rien à m'apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?
Sur le rêve angélique et tendre,
Auquel vous songez en chemin,
Si vous n'avez rien à m'apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?

Si vous voulez que je m'en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ?
Lorsque je vous vois, je tressaille :
C'est ma joie et c'est mon souci.
Si vous voulez que je m'en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ?


Je vous l'offre chantée, en ce jour de fête de la musique, par Alain Barrière:



Et pour finir l'été en chanson, "Here Comes the Summer" par the Undertones :




Et en Français, "Voilà l'été" par les Négresses Verte:





Bon dimanche et Bonne Fête de la Musique.

La Fleur du Dimanche

lundi 15 juin 2015

Sylvain le rêveur et les fleurs de la capitale

Les fleurs bleues blessées de dimanche dernier existent aussi en Suisse, mon ami orchidophile me l’a dit.

Par contre, dans la capitale de la France, les fleurs à terre sont ternes. La seule couleur – rouge- n’est que blessure chimique:

Fleurs blessées- Photo: lfdd


Et même en couleur flashy, les fleurs blessées font bien pâle figure:


Fleurs blessées- Photo: lfdd


Et les roses sont sous les lampadaires :


Roses de cour - Photo: lfdd


D’autres, rouge sang rendent un hommage (marchand) à Victor Hugo sont en parterre sombre au pied d’un poème oxymore annonçant l’ouverture d’un bistrot (Adieu calme sylvain, adieu le vol des mouches...).


Oui, je suis le rêveur... et Roses de Victor Hugo - Photo: lfdd


Oui, je suis le rêveur...

Avant de commencer le grand concert sacré, 
Le moineau, le buisson, l'eau vive dans le pré,
La forêt, basse énorme, et l'aile et la corolle,
Tous ces doux instruments, m'adressent la parole;
Je suis l'habitué de l'orchestre divin;
Si je n'étais songeur, j'aurais été sylvain.

J'ai fini, grâce au calme en qui je me recueille,
A force de parler doucement à la feuille,
A la goutte de pluie, à la plume au rayon,
Par descendre à ce point dans la création,
Cet abîme où frissonne un tremblement farouche,
Que je ne fais plus même envoler une mouche.

Victor Hugo


Bon dimanche

La Fleur du Dimanche

lundi 8 juin 2015

De mes Spectres... A la cave: la vie et l'émotion sur scène, grandeur nature.

Aller à la cave pour voir un spectacle de théâtre, quelle idée...

Et pourtant, depuis maintenant dix ans, de plus en plus de gens vont voir les spectacles de ce qui est devenu le "Festival des Caves".
Parti au départ à Besançon, essaimant depuis dans presque quatre-vingt villes en France: en Franche-Comté, en Alsace, à Paris et même à Genève, en Suisse.



Cette année, pas moins de 16 créations par l'équipe du Festival, et une vingtaine de création d'autres compagnie qui accordent leur énergie et soutiennent la dynamique en relais dans de nombreuses villes (Dijon, Montpellier, Bordeaux, Nantes, Genève, Vienne, Belfort,...). 

Cette dynamique se construit aussi avec des bénévoles, prêtant main forte ou mettant à disposition des lieux, des caves.... 
A temps de crise, réponse de réseau et de coopération, entre les troupes et les soutiens divers.

Le résultat? De magnifiques créations, libres, sans entrave, pleines d'imagination, pour "(re)lire le Monde autrement". Et tout cela dans des conditions de spectacle exceptionnelles et professionnelles.


De mes spectres... - Simon Vincent - Damien Houssier - Festival des Caves - Photo: lfdd

Rajoutez-y l'environnement: vous êtes dans une cave (une surprise à chaque fois), vous êtes dans la proximité immédiate de la scène (pas plus de vingt spectateurs) et à deux pas du (ou des) comédien(s).

A Strasbourg, nous avons eu droit, entre autres à un magnifique spectacle, porté à bout de bras - et de souffle - par le comédien Damien Houssier: "De mes spectres...".

Adapté des "Mémoires d'un névropathe" de Daniel Paul Schreber, texte de délire paranoïaque qui fait plus de cinq cent pages, le spectacle emmène le spectateur dans un voyage dans les ramifications de la folie. 
Seul sur scène, assis sur un lit et presque nu, le comédien interprétant ce magistrat allemand de la fin du dix-neuvième siècle nous embarque dans ses délires, ses phobies, ses violences et ses abattements sans répit. 

Pendant une bonne heure et demie, nous sommes happés par le récit de ses lubies et les accusations ou justifications pour se défendre et essayer de retrouver une normalité. Mais nous sentons bien que la bataille est perdue d'avance. Nous avons devant nous tous les aspects de cette folie dont on commence, à cette époque, à essayer de comprendre les mécanismes et dont on voit les balbutiements de traitement.
Nous découvrons les multiples délires et les formes de complexes de ses manifestations: souffrances physiques ou plaisir intense non maîtrisé, énergie traversant le corps, les nerfs et le cerveau, sentiment de persécution, énergie divine ou solaire, ...
Simon Vincent arrive à nous happer et nous emporter avec son personnage dans des états hypnotiques, tout en nous surprenant par ses changements de rythme et d'état. 
Un vraie richesse d'interprétation. 
Nous assistons par exemple à une mémorable bataille de clans familiaux qui s'exterminent sur un petit plateau de petit déjeuner... Combat mémorable dont personne ne survit.

Le texte par sa richesse nous permet aussi de saisir les découvertes du début de la psychiatrie et de la psychanalyse en cette fin du XIXème siècle: les mondes extraterrestres, les énergies cosmiques, les soucoupes volantes avant l'heure, le "burn out" même - qui dans un clin d'oeil se transforme en ours brun sur la banquise.... 


De mes spectres... - Simon Vincent - Damien Houssier - Festival des Caves - Photo: lfdd

Laissez-vous emporter dans le délire des bas-fonds de l'imaginaire et de la pensée.. 
C'est un bon électrochoc "culturel".

Bons spectacles

La Fleur du Dimanche


Les prochaine dates pour "De mes spectres..." 
Mulhouse: le 9 juin à 19h00
Rioz : le 10 juin à 20h00
Paris: le 13 et 14 juin à 20h00
Dôle:  le 16 juin à 20h00
Besançon: les 17, 18, 19 et 20 juin à 20h00

Pour les autres spectacles, le programme est sur le site du Festival des Caves:
http://www.festivaldecaves.fr/la-10e-edition/



dimanche 7 juin 2015

Continuons le livre de la création

On l'appelle la loi des séries, on peut aussi parler de conjonction, de réseaux, de hasards, je vais donc continuer et compléter la série "accidents" et "création" de dimanche dernier... 

Tout d'abord, ces fleurs "accidentées, littéralement tombées par terre, mais rassurez-vous, elle sont dans leur état naturel:


Accident de Fleurs - Photo: lfdd

Je les ai trouvées dimanche dernier, et vous pourrez d'ailleurs les voir - entre autre à l'occasion de la manifestation "Rendez-vous aux jardins" organisée ce week-end. Mais vous les verrez aussi les autres week-ends à venir, et à l'occasion de manifestations au jardin de la la Ferme Bleue à Uttenhoffen. 
Vous y verrez également des peintures (surtout des fleurs) d'Evelyne Widmaier pour l'exposition "Fenêtre sur cour". 
Comme je suis dans les jardins et les Fleurs, je vous invite à visiter un autre jardin, à Barr au 43 rue de la Fontaine, sur les hauteurs, face au château d'Andlau, avec une expositions "Impressions du Jardin" d'Isabelle Gass-Mazuchelli. 
Il y a un autre jardin, secret, celui-ci, dont j'ai cueilli quelques seringas et figues, et qui était entr'ouvert, c'est celui de Pascale Duanyer-Marziou, qui nous accueillait pour montrer son travail de préfiguration (ou de recherche) de l'oeuvre qu'elle a réalisé pour le Millénaire de la Cathédrale de Strasbourg. C'était à Geispolsheim, mais rendez-vous le 20 juin à la Cathédrale... A suivre... 
A ce propos, j'allais oublier l'exposition au Jardin Botanique de Strasbourg "Flore de Pierre" en relation avec les sculptures floraux de la Cathédrale de Strasbourg qui fête donc son Millénaire... 


Accident de Fleurs - Photo: lfdd

Bon, revenons à nos accidents... une fidèle lectrice me soupçonne de voyance "Comment tu sais ? Vendredi 15h j'ai eu un collision grave avec un vélo et ça s'est bien terminé, certainement les anges gardiens existent mais la prochaine fois quand il pleut ce n'est pas la peine de faire vite pour ne pas se mouiller...

Par contre je dois une explication à un autre fidèle lecteur - et à vous tous par la même occasion au sujet de la phrase de Paul Eluard: "J'ai beau la relire et relire encore, je ne pige que cuic à la prose d' Eluard."

A vrai dire l'explication du choix de cette phrase (et non de la phrase) est ailleurs, dans un dessin de Man Ray et du poème d'Eluard qui l'accompagne:



"Petit jour
Je rentre

La tour Eiffel est penchée

Les ponts tordus
Tous les signaux crevés

Dans ma maison en ruine

Chez moi
Plus un livre

Je me déshabille."

Et une explication de texte que nous parle des références de dessin, dont un accident ferroviaire - à la gare Montparnasse en 1895, année de la naissance de Paul Eluard...

En complément je vous rappelle que Paul Eluard a écrit un poème intitulé "Blason des Fleurs et des Fruits"  (Le Livre Ouvert) dont je vous offre le début: 

"À mi-chemin du fruit tendu
Que l’aube entoure de chair jeune
Abandonnée
De lumière indéfinie
La fleur ouvre ses portes d’or"

Accident de Fleurs - Bleuets - Photo: lfdd


Pour finir et parler d'un autre hasard et d'un accident, il s'agit d'un accident "créatif", c'est le moment "juste" où le flash a créé une ligne d'horizon sur la photo de Benoit de Carpentier exposée dans le cadre de l'exposition "Rémanence"* - 16 ans de prix du Rotary Club de Strasbourg à l'Hôtel de la Région à Strasbourg.




Pour finir, en musique et en images, d'une part une proposition de sortie, dans le cadre du festival contretemps, une soirée au cinéma Star a à voir avec les accidents (sûrement", c'est le 10 juin au Star avec, entre autre le film "UNE NUIT AU ROXBURY" (bande annonce ci-dessous:





Et un hommage à un acteur français, plus connu en Allemagne, Pierre Brice, célèbre pour son personnage de Winnetou dans la série de films très populaires extrait ci-dessous -  et qui vient de nous quitter.




J'ai également trouvé une chanson extraite d'un film français de 1967 avec Marie Laforêt "Le Treizième Caprice" :
"Comme tu es Belle" 





Bon dimanche, bonnes visites et bonne semaine.

Le Fleur du Dimanche 


*Exposition « Rémanence », une rétrospective de 16 ans du Prix des Arts du Rotary Club de Strasbourg : Du 5 au 11 juin 2015 à la Maison de la Région et vernissage le vendredi 5 juin à 19h00


Madeleine Zeller, Gabriele Engelhardt, Mathieu Boisadan, Marie-Amelie Germain, Claude Lory, Mathilde Caylou, Brice Bauer, Naohiro Ninomiya, William Welasquez, Alexandre Moliera, Tae gon Kim, Patrick Bastardoz, Stephanie Kristofic, Anne-Sophie Tschiegg, Benoit Trimborn, Axel Sanson, Benoit de Carpentier, Nathalie Ramirez, Dorota Bednarek, Yoav Rossano, Sophie Le Hire, Fantine Andres, Karine Côté, Juliette Leroux, Holger Walter, Eve Guerrier, Gwenael Stamm, Kim Lux, Pascal Bastien, Jaehwan Park et Anna Schneider.