Il a dit que nous sommes tous des "uncreative writers" en français il le traduit par "écriture sans écriture"...
Mais avant d'aller plus loin - sans se défiler - retrouvons la fleur du 1er juillet qui a grandi (serait-ce une reprise ?) :
Epilobe - Photo: lfdd |
A propos de reprise, je ne peux m'enpêcher de reprendre (dans les deux sens du terme) la journaliste qui ce matin sur France Inter a dit: "Il y a 225 ans, presque jour pour jour, le samedi 13 Juillet 1793, Marat disparaissait dans sa baignoire."
Il est des mots d'humour qui sont comme la goutte d'eau qui fait déborder la baignoire!
Un autre jeu de mots (de mollets ?) c'est celui du footballeur George Best dont l'une des couronnes de fleurs déposée sur son cercueil, figurait une inscription : "Pelé good, Maradona better, George Best." et qui disait:
"J'ai claqué beaucoup d'argent dans l'alcool, les filles et les voitures de sport. Le reste, je l'ai gaspillé."
"En 1969, j'ai arrêté les femmes et l'alcool, ça a été les 20 minutes les plus dures de ma vie."
Et concernant son passage dans le club de Los Angeles : "J'avais une maison au bord de la mer. Mais pour aller à la plage, il fallait passer devant un bar. Je n'ai jamais vu la mer..."
Bon on arrête le foot !
Parlons poésie, avec Léo Ferré et ses "Roses rouges"
Au temps des roses rouges,
Mon coeur sera glacé,
Car mon oeil offensé
Taira les infortunes,
Au temps des roses rouges,
Je vendrai pour trois tunes
Le salaud d'à côté
Qui est un gars titré!
Et la roue tournera
Comme tourne la vie.
Mon couteau s'en ira
Faire de la poésie.
Au temps des roses rouges,
Mon gant sera de fer,
Sur une main de chair,
Et ça leur fera drôle.
Au temps des roses rouges,
De lâcher leur monopole,
En gueulant de travers
D'inutiles Pater.
Vivra bien qui vivra
Le temps de barbarie.
Quand l'orgue ne jouera
Que par analogie.
Au temps des roses rouges,
Sur mon ami Pleyel,
Je mettrai au pluriel
La complainte du crime.
Au temps des roses rouges,
Car ils paieront la dîme
Les seigneurs sans appel
Notés sur mon Lebel.
Mourra bien qui mourra
D'un vraie maladie,
Car la roue finira
Plus d'une biographie.
Au temps des roses rouges,
Le Bon Dieu sera sourd,
Et le moment se court
Pour prendre les enchères.
Au temps des roses rouges,
Misère pour misère,
On éteindra le jour
De tous ces gens de cour.
Rira bien qui rira
Comme à la comédie
L'acteur disparaîtra
Y'aura toujours la vie.
Bleu blanc ... - Photo: lfdd |
Pour passer de Barthes à Levi-Stauss:
"Si un peu de structuralisme éloigne du concret, beaucoup y ramène."
Et il rajoute que le structuralisme consiste à: "repérer des formes invariantes au sein de contenus différents."
Et son ami Roman Jakobson pourrait conclure par: "Mon projet est de rétablir le sens comme le problème central et brûlant de la science du langage."
Bleu blanc ... - Photo: lfdd |
Et pour revenir à Keneth Goldsmith et ses "uncreative writers", il dit que chacun de nous, sur internet est maintenant écrivain, même que si nous utilisons Twitter et sa limite de caractères (même si elle a augmenté, nous faisons sans le savoir de l'Oulipo!
écriture sans écriture".
L'article d'entretien de Frédérique Roussel paru dans Libération le 5 juillet à l'occasion de la sortie en traduction française de son livre "L'écriture sans écriture, du langage à l'âge numérique s'intitule :"Tout internet est un texte de Roland Barthes" et il complète: "susceptible d'être déconstruit, remixé... Regardez l'intelligence artificielle qui se développe et les robots qui commencent à écrire. Qui est l'auteur? Et qui est le lecteur? Les crawlers [robots d'indexation] de Google qui lisent tout sont les meilleurs lecteurs de l'histoire du monde. Il feront vaciller le rapport des hommes à la littérature." Et à propos d'internet et de son contenu, in dit: "Que puis-je en faire, comment redéployer ces mots? C'est une nouvelle expérience pour l'écriture. Déplacer l'information pour créer un nouveau contenu, comme Marcel Duchamp et l'Art Conceptuel il y a cent ans. C'est fantastique. Maintenant nous pouvons le faire avec le langage.
Lui-même a "écrit" un livre "Days" où il recopiait les nouvelles du New York Times!
Et il a fondé un site internet en novembre 1996 et où il stocke, relie, reprend et met à disposition des perles de l'Art et dit lui-même du site qu'il est rempli de "détritus":
The site is filled with the detritus and ephemera of great artists—the music of Jean Dubuffet, the poetry of Dan Graham, Julian Schnabel’s country music, the punk rock of Martin Kippenberger, the diaries of John Lennon, the rants of Karen Finley, and pop songs by Joseph Beuys—all of which was originally put out in tiny editions and vanished quickly.
Un de ces détritus, perle pour les pourceaux, pour ceux que cela intéresse, et comme c'est le 14 juillet: Salvator Dali qui danse le Charleston ici:
http://ubu.com/film/dali_charleston.html
Et bien d'autres choses, vraiment plein, juste pour l'actualité (Mai 68 oblige), le film de René Viénet "La dialectique peut-elle casser des briques":
http://www.ubu.com/film/vienet_dialectics.html
Pour en revenir aux reprises, une que vous connaissez peut-être, c'est par Christophe, celle d'une chanson de Marie Möör "Je veux" qui s'appelle La Man:
Et la version de la chanson de Marie Moor: Je Veux
Je veux une armée rien qu'à moi
je veux Syracuse
je veux des harems des haras
le sourire des muses
je veux un grand palais de marbre rose
plein d'escaliers pour mes nuits blanches
je veux des jardins suspendus
au dessus du temps
où se rejoindraient les amants
fantômes et vivants
je veux un amour pur et sans défaut
mordre au citron de l'idéal
je veux retrouver mon étoile
puisque mon coeur...
je veux quelque chose de nouveau
je veux des robes une nouvelle peau
je veux repartir à zero
je veux des nuits
des nuits bleu Klein
je veux le début sans la fin
je veux le plus beau des fourreaux
une vie taillée à même la peau
dans du satin rouge
Laurie rose rouge - Photo: lfdd |
Et pour finir avec Léo Ferré, Le temps des roses rouges
Et comme on n'a pas repris la Bastille, je vous offre "Bad Blood" de Bastille.
Et vous en reprendrez bien une, non ?
Bon défilé, bon 14 juillet, bon week-end
Le Fleur du Dimanche