Est-ce en clin d'oeil à Monica Wittig, la féministe d'origine alsacienne (de Dannemarie) qui disant "Un homme sur deux est une femme" que pour Les Guerrillères présentées à Pôle Sud dans le cadre du Festival L'année commence avec elles il y a un interprète homme (Eric Martin) pour deux femmes (Adeline Fontaine et Marta Izquierdo Munoz)? En tout cas ces danseuses et danseurs ressemblent à des Amazones par leur manche plus longue à droite qu'à gauche - mais pas que... vous allez voir...
Guerillères - Marta Izquierdo Munoz - Photo: Marc Coudrais |
Au début du spectacle elles (on va faire féministe et leur accorder le pluriel féminin) campent au centre de la scène en faisant force grimaces plus comiques qu'inquiétantes ou agressives, mais la fin justifie les moyens. Elles sont quand même affublées de "tutus de jambes" - roses - et armées d'une flèche dans leur carquois blanc. Mais méfiez-vous, elles ont plus d'un tour dans leur sac et en un tour de main, leurs bras, doigts et même jambes peuvent devenir des armes très dangereuses, pétaradant en crépitement de bruitage de bandes dessinées ou de dessins animés. Et les grenades qu'elles dégoupillent d'un coup de dent gourmand ne font pas de mal à une mouche - ou n'importe quel autre animal.
Guerillères - Marta Izquierdo Munoz - Photo: Marc Coudrais |
Elles semblent quand même hacher menu tout ce qui leur tombe sous la tranche de leur main. Et à d'autres moments, elles jouent à l'homme fort, catchant et boxant en faisant des enchaînements ou tirent à l'arc dans une chorégraphie belliqueuse. Sans oublier les chevaux que par métonymie ces amazones incarnent en hennissant.
Guerillères - Marta Izquierdo Munoz - Photo: Marc Coudrais |
La souplesse et la variété est d'ailleurs le maître-mot pour ce spectacle où l'on passe de ces séquences ressemblant à des dessins animés avec ces gérilleros indigènes sautillants et grimaçants à des simulations de jeux vidéo atariques (de Atari, société à l'origine des jeux vidéo) colorés et arcadiens (comme les premiers jeux). Des séquences de danse, allant de la danse baroque, à des variations ethniques sur des gymnopédies satiesques électronisées alternent avec des entrechats - avec des flèches entre les dents - ou des cérémonies de conjuration masquées.
Guerillères - Marta Izquierdo Munoz - Photo: Marc Coudrais |
La cérémonie du gong est l'occasion d'un beau duo musical repris en électronique et celle du thé se transforme en dégustation finale sanglante avec hémoglobine au bord des lèvres. Et l'on se dit en définitive "Dieu que la guerre est jolie" et "Faites la guerre (aux hommes) pour rire", plutôt que l'amour, il en restera toujours quelque chose. D'ailleurs, le coeur n'est-il pas sous le sein sous la cible (émouvante)?
La Fleur du Dimanche
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