La manifestation Arsmondo, coordonnée par l'Opéra National du Rhin, avec de nombreux partenaires, cette année autour des pays slaves a débuté avec une exposition au Patio de l'Université de Strasbourg autour des livres: Livres interdits. Livres impossibles. Livres évadés. Des livres, publiés en langue russe mais interdits à l'époque par le pouvoir. A voir !
Puis, la grande fête de lancement du Festival à l'Espace Apollonia avec l'exposition de photographies A l'image et à la dissemblance avec une vingtaine de photographes qui ont déjà régulièrement collaboré et ont été montrés par cette association. Un concert de chansons slaves a déjà donné le ton de départ.
Arsmondo - Fuz4tet - Photo: Klara Beck |
Le concert du quartet de jazz Fuz4tet, créé par Yuliia Vydovska, une chanteuse ukrainienne arrivée à Strasbourg en 2019 (elle ne parlait pas un mot de français) avec ses collègues du Conservatoire de Strasbourg, Lucas Habe, Nello Dronne et Maxime Epp continue ce parcours. Leur style ce sont des chansons traditionnelles ukrainiennes interprétées dans un jazz contemporain. Yuliia introduit la première chanson Tchetche voda (L'eau coule) au violon puis chante cet air populaire bien rythmé. La chanson Yo na Yvana (le fête de l'eau) qui suit conte une traditions du pays où les jeunes filles tressent des couronnes de fleurs pour les confier à la rivière et l'homme qui récupère la couronne est promis à la belle. Yuliia Vydovska avec sa veste et son pantalon sombre, et ses lunettes rondes qui lui donnent un air de d'étudiante d'un collège britannique, passe du chant traditionnel à des vocalises jazz sans effort. Suit une pièce de Wayne Shorter Infant Eyes que le groupe joue en son hommage (il vient de mourir ce 2 mars 2023). Avec Ritchen'ka (petite rivière), nous partons sur un morceau plein d'énergie où Yuliia enchaine les airs slaves et des improvisations vocales originales. Te daryu (pardonne-moi) est une composition du pianiste Nello Dronne qui raconte comment on peut éconduire un amoureux sans lui dire brutalement non:
Ne pense plus à moi,
Souris sans douleur.
Je vais prendre ton aster
Comme un écho d'amour.
Pardonne-moi, pardonne-moi
Pardonne-moi d'avoir refusé."
Pour Plyve katcha (Hommage), c'est Maxime Epp qui introduit le morceau à la batterie, suivi par Lucas Habe qui frotte son archet à la contrebasse tandis que le piano distille quelques notes, avant cette chanson grave et émouvante qui fut l'hymne de la place Maïdan.
Arsmondo - Fuz4tet - Photo: lfdd |
Son Outro (Sommeil) verra deux versions, la première, plus traditionnelle, introduite au violon, douce et triste que tous les musiciens vont chanter avec Yuliia. Après, Oy u gayu pry Dounayu (Dans une clairière) nous conte le chant du rossignol et monte en énergie avec un refrain entêtant. L'air s'accélère au fur et à mesure pour se calmer à nouveau. La deuxième version de Son Outro est presque rock, Yuliia Vydovska tombant sa veste pour découvrir un bustier noir et le groupe libère son énergie. Et ce encore plus avec Oy garna ya garna (Je suis jolie) interprétée comme une salsa, où Yuliia se déhanche et le public est invité à danser et à reprendre le refrain pour faire monter la chaleur dans cette salle Ponnelle.
Arsmondo - Fuz4tet - Photo: lfdd |
Un bis avec A gnaly hurale ovtse permet de compléter avec le dernier morceau de leur disque Potitchok qui vient de sortir en janvier 2023. On leur souhaite bon vent et encore de beaux voyages.
Pour partir avec eux sur les rives du Danube, je vous offre leur chanson Oy u gayu
Et au Festival Arsmondo une belle édition à venir
La Fleur du Dimanche
* Fuz4tet jouera le vendredi 28 avril à 20h00 à la Maison des œuvres à Sainte-Croix-aux-Mines
Et le 17 mai à 19h30 au Sunset à Paris
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