L'enjeu est de taille: le texte de Franz Kafka "Rapport pour une académie" dans lequel, avec humour et causticité Kafka nous conte les péripéties d'un singe qui pour "trouver une issue" après avoir été capturé va décider de faire entrer "les lumières du savoir ... de toutes part à la fois dans un cerveau qui s'éveille". Et ainsi de pouvoir tenir cette conférence devant les hommes et leur raconter cette histoire.
Musica 2017 - Moi singe - Januibe Tejera - Hanatsu Miroir - Accroche Note - Photo: lfdd |
Sur scène, pour la raconter, donc pour interpréter le singe devenu homme, il ne faut pas moins de deux interprètes (Françoise Kubler, soprano et Thill Mantero, Baryton, tous deux en smoking noir sérieux et de circonstance) pour conter et chanter l'histoire, en se dédoublant, en se marchant sur les pieds, en se renvoyant la balle avec allégresse et virtuosité. La soprano et le chanteur sont magnifiques. Mais l'orchestre également va de sa voix accompagner en notes et bruitages cette épopée vers la civilisation, ce conte animal. L'orchestre, ce n'est pas moins de six instrumentistes (Ayako Okubo aux flutes, Armand Angster et Thomas Monod aux clarinettes, Olivier Maurel aux percussions, Jean-Daniel Hégé à la contrebasse et Rémy Reber à la guitare électrique) auxquels se rajoutent Dyonisios Papanicolaou à l'informatique musicale et pour les magnifiques images vidéo Marie-Anne Bacquet.
Musica 2017 - Moi singe - Januibe Tejera - Hanatsu Miroir - Accroche Note - Photo: lfdd |
Le spectacle est total, prenant et les lumières de Raphaël Siefert et la scénographie de Jean-Baptiste Bellon nous transportent à travers les mers et les villes, d'un univers sauvage entourant le (les) pupitre(s) du (des) conférencier(s) jusqu'à une piste de cirque dérisoire et nostalgique. Ainsi va la vie qui tourne en rond, presque, comme dans une cage sans issue...
En prime, je vous offre, sans aucun rapport, la chanson de Régine "Kafka c'est dansant":
La Fleur du Dimanche
Il vous manque un clarinettiste! Thomas Monod.
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