Pour le spectacle Exil conçu par Sonia Wieder-Atherton avec la collaboration de Sarah Koné et la Compagnie Sans Père, nous allons vers l'humain, la personne, la vie vécue. Même si ce que l'exilé, les exilés ont vécu est difficilement transmissible. "On n'arrive pas à le dire... on ne peut pas raconter une journée... on ne nous comprend pas,..." le spectacle musical, théâtral et poétique est un essai réussi de faire passer des bribes de souvenir, de tisser les fils de la mémoire, de renouer avec la vie, de se reconstruire à partir de toutes ces histoires d'exil dans l'Histoire de l'Humanité, des derniers réfugiés aux premières errances du peuple juif, en passant par la Chine, Auschwitz, le Cambodge, le Rwanda,..
Musica 2017 - Exil - Sonia Wieder-Atherton - Comagnie Sans Père |
Les jeunes de la Compagnie Sans Père donnent leur voix à ces errants, ces déracinés, ces chassés, et tentent de leur donner une présence, une vie sur ce plateau habité de cent papiers et d'une neige et de froidure de forêts d'exils. Les chants de ces jeunes et le chant du violoncelle de Sonia Wieder-Atherton, quelquefois avec des accents plus qu'humains nourissent notre empathie, et quelquefois aussi, la diagonale d'opposition entre le piano de Laurent Cabasso et le violoncelle à l'autre bout de la scène se heurtent dans les cinq mouvements du Grand Duo de Galina Oustvolskaïa qui rythment et ponctuent la pièce.
Il faut saluer l'engagement et noter la qualité du jeu des huit jeunes impliqués dans ce spectacle: Anna Gianforcaro, Elliot Appel, Jeanne Pollacchi, Léontine Maurel-Paurd, Ludmilla Bouakkaz, Manon Iside, Matthieu Louis-Marie et Violette Clapeyron, et bien sûr le travail d'encadrement de Sarah Koné.
Ils ont réussi à construire des existences vivantes devant nous, à faire vivre ceux dont la vie ne tient qu'à un fil. Bravo!
La Fleur du Dimanche
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