Thierry
Malandain et son Malandain Ballet Biaritz nous ont présenté en ce premier
dimanche après-midi de 17ème Biennale de la Danse à l’Amphitéâtre de la Cité Internationale "La
Belle et la Bête" sur une musique de Piotr Ilitch Tchaikovki (des extraits
de la Symphonie Pathétique et de son opéra Eugène Onéguine).
Thierry Malandain - La Belle et la Bête - Biennale de la Danse de Lyon |
Dans une version néo-classique, il rend hommage à Jean Cocteau mais aussi au conte d'origine dans les versions de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont et de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve. La musique correspond bien à l’aspect à la fois féerique mais aussi fantastique de cette histoire d’amour qui sort de l’ordinaire.
Les vingt-deux danseurs interprètent avec virtuosité ce ballet tout en virtuosité dans de magnifiques costumes crées par Jorge Gallardo qui a aussi créé le décor - décor réduit à sa plus simple expression: la table de la Bête et son lustre.
Thierry Malandain - La Belle et la Bête - Biennale de la Danse de Lyon |
Mais il faut noter l’originalité de la mise en scène par le jeu des rideaux, jeu qui joue à la fois sur la polysémie de ce qu’ils peuvent représenter et des multiples fonctions qu’ils ont dans la dramaturgie.
Ils
vont tour à tour être de vrais rideaux dans lesquels on peut se cacher (et même
disparaître), comme dans un jeu d’enfant, ou d’où les personnages vont surgir
sur scène. Ils peuvent aussi être un mur contre lequel on va se heurter,
obstacle qui va bloquer les protagonistes. Ou alors, comme dans un roman de
Marcel Aymé, être le mur-miroir que l’on traverse pour arriver ailleurs Ou
encore, comme dans un tableau de Magritte, être ce mur à travers lequel des
bouts de corps vont apparaître (des bustes, des jambes qui dansent,..) de
manière surréaliste ou qui vont être avalés par lui, ou encore comme des cadres
de bande dessinées que les personnages soulèvent pour rentrer dans l’image. Et,
en dernier lieu, ces rideaux qui se font tirer d’un côté ou d’un autre vont
jouer le rôle de "volets" cinématographiques, instruments de
séquences spatiales ou temporelles: on découvre un nouveau décor, de
nouveaux personnages ou alors nous assistons à un raccourci temporel. Le
rideau, même noir peut aussi être miroir. Ce volet et ce miroir nous renvoient
à l’univers cinématographique, de Cocteau, entre autres, mais aussi, et via les
personnages de la pièce, à la figure du double (quelquefois dans une opposition
noir et blanc) qui touche l’essence même du mythe sur lequel s’appuie la
pièce.
La Belle et la Bête - Malandain Ballet Biaritz - |
Le
double, l’écho se retrouvent également avec la conclusion de la pièce qui,
sûrement par hasard, fait un clin d’œil à la pièce de Yann Duyvendack "Sound of Music" dans son final doré qui engloutit tout le
monde....
La Fleur du Dimanche
Malandain Ballet Biaritz - La Belle et la Bête
Biennale de la Danse de Lyon
Amphithéâtre de la Cité Internationale
16, 17, 18 septembre 2016
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