Johannes Brahms (1833 - 1897) aura mis pas mal de temps à composer en totalité ce Requiem Allemand, même s'il s'y est mis jeune. Déjà à vint-et-un ans, peu de temps après qu'il ait rencontré Robert Schumann, rencontre décisive dans sa carrière, ce dernier lui avait suggéré ce type de création. Et à la suite du décès de ce dernier en 1856, il se senti investi de la mission de faire ce requiem, Et c'est au décès de sa mère, en février 1865 qu'il s'y consacra plus et composa la totalité des sept mouvements qui seront présentés en totalité en 1868 à Brême - une première version, restée à trois mouvements furent présentés à Vienne en décembre 1967.
Ce Requiem n'est bien sûr pas un Requiem classique de la liturgie catholique, célébration de funérailles mais très inspiré de la Bible en allemande de Martin Luther et les textes choisis par Brahms, issus à la fois de l'ancien et du nouveau célèbrent la rédemption, l'allégresse et la consolation: "nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés". La composition n'est donc pas une messe mais ressemble plus à une musique funèbre sous forme d'oratorio, même s'il découpe ca pièce en sept parties pour choeur et solistes. Ce solistes n'interviennent d'ailleurs pas souvent, le baryton arrive au troisième mouvement et la soprano au cinquième. Et la pièce dure une bonne heure et quart.
Un Requiem Allemand - Johannes Brahms - OPS - Aziz Shokhakimov - Photo: Gregory Massat |
Pour la version présentée avec l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg sous la direction de son chef Aziz Shokhakimov, les solistes Pretty Yende et Ludovic Tézier sont superbes et leurs voix magnifient cet bel ouvrage. Les choeurs de l'Orchestre de Paris, choeur amateur sous la direction de Richard Wilberforce, et ce soir mené par Ingrid Roose, chef déléguée sont vraiment superbes et apportent toute leur finesse et leur puissance dans l'interprétations de ces magnifiques compositions.
Le premier mouvement, "Selig sind die die da Leid tragen" commence sans les violons et installe une ambiance construite par les vents et les choeurs avec les deux harpistes. Il nous promet la consolation, la joie et l'allégresse. Pour le deuxième mouvement "Denn alles Fleisch, es ist wie Gras" et qui nous apprend la patience et la rédemption, voit un magnifique entrelacement entres les airs chantés par le choeur et l'orchestre qui tricottent de belles mélodies entremêlées et où chacun laisse une belle place à l'autre.
Pour el troisième mouvement "Herr lehre doch mich" c'est la voix puissante du baryton Ludovic Tézier qui lance son appel à Dieu pour connaître son sort et chanter sa petitesse face à Dieu et son espérance tandis que le choeur reprend et rassure. C'est le même choeur qui pour le quatrième mouvement célèbre la demeure de Dieu sur un rythme plus enthousiaste et avec des répétitions en chantant la joie et l'espoir.
Un Requiem Allemand - Johannes Brahms - OPS - Pretty Yende - Photo: Gregory Massat |
Pour le cinquième mouvement, 'Ich hab nur Traurrichkeit" la soprano Pretty Yende nous enveloppe dans sa tristesse et sa recherche de réconfort avec sa voix douce et claire, magnifiquement posée et qui finit comme en suspension dans l'air.
Le mouvement suivant, "Denn wir haben hier keine bleidende Statt", qui nous parle d'espoir, du jugement dernier et d'espoir où le Baryton dialogue avec le choeur et où la tension monte au fur et à mesure finit avec énergie dans une fin emphatique et puissante avec force trompettes.
Le dernier mouvement "Selig sind die Toten", chanté par le choeur démarrant dans les graves célèbre les morts et leur repos voit un très beau balancement entre l'orchestre et le choeur dans une très émouvante et touchante interprétation où à la fois l'orchestre, superbement dirigé par Aziz Shokhakimov et les Choeurs de l'Orchestre de Paris donnent la pleine mesure de leurs talents et le public n'en est que plus subjugué, réservant au chef, aux solistes et également à ce magnifique choeur amateur des applaudissement nourris, généreux et répétés. Un beau succès que cette magnifique soirée.
Brahms - Requiem Allemand - OPS - Choeurs de l'Orchestre de Paris _ Photo: lfdd |
Brahms - Requiem Allemand - OPS - Choeurs de l'Orchestre de Paris _ Photo: lfdd |
Brahms - Requiem Allemand - OPS - Choeurs de l'Orchestre de Paris _ Photo: lfdd |
La Fleur du Dimanche
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