Cet été aura été un été sans internet.. et sans réseaux sociaux.
A part deux publications sur le Blog, presque pas de passage sur Facebook et peu d'échanges virtuels, un autre rythme aura trouvé sa place.
De plus un Xième plantage des mails - on ne compte plus les problèmes avec laposte.net et outlook, les accès bloqués ou les mails et les carnets d'adresse perdus et retrouvés et reperdus... - un autre rythme se met en place... et on réfléchit.
Cela calme notre volonté de connexion et le fameux FOMO - Fear Of Missing Out, la peur de rater quelque chose. Le monde avance sans nous, les fleurs, même avec peu de pluie sont encore là, même si elles se font rares,... il va falloir s'y habituer (aux orages tropicaux aussi).
Voici donc une fleur de l'été, la fleur du 8 août :
Fleur du 8 août 2022 - Photo: lfdd |
Et au retour, en septembre, un article édifiant qui confirme et explique ce que je ressentais, une interview de Daniel Cohen dans Libération : "Il faut casser la logique du capitalisme numérique, celle d’un crétin géré algorithmiquement". Daniel Cohen vient de publier un livre chez Albin Michel intitulé Homo numericus. La «civilisation» qui vient (Albin Michel, août 2022). et nous parle de la "Croissance apauvrissante".
Il nous dit :
"C’est l’un des éléments les plus imprévisibles de la révolution numérique. On pensait qu’elle allait faire advenir une nouvelle intelligence collective. Elle a accouché de son contraire : un monde de fake news, de complotisme et de post-vérité. Les réseaux sociaux alimentent ce que les psychologues et les économistes appellent le biais de confirmation: ce qu’on cherche sur les réseaux sociaux, ce ne sont pas des informations ni des contradicteurs mais des moyens de confirmer ses a priori, ses préjugés. Les réseaux sociaux transforment nos croyances en biens de consommation. On choisit en ligne celles auxquelles on veut adhérer."
Et je repense à cet été, aux vraies rencontres avec la boulangère qui prend le temps de discuter, aux commerçants et aux voisins avec lesquels on partage une proximité et des échanges - ce qui change des caisses automatiques et des queues un peu partout où l'on a peur de perdre sa place, où l'on appuie sur des boutons après avoir scanné ses articles et où l'on ne regarde même plus l'employé qui corrige les erreurs de la machine.
Le directeur du département d’économie de l’Ecole Normale Supérieure nous confirme:
"Le monde numérique se présente comme une société d’abondance : on peut entendre autant de chansons que l’on veut sur Spotify ou engager toutes les rencontres possibles sur Tinder… La réalité du monde qu’elle installe est bien différente. Le cœur de l’ambition numérique est de réduire au strict minimum l’interaction des humains entre eux. On l’a vu avec le Covid : son but est de permettre de ne plus se rencontrer autrement qu’en ligne. Le numérique réduit les relations interpersonnelles au strict nécessaire, y compris quand il s’agit de se faire la cour. L’abondance promise crée en réalité un appauvrissement relationnel. C’est en ce sens une révolution d’ordre anthropologique."
D'après lui, "L’homo numericus est le bâtard de ces deux filiations [les années 60 et les années 80]. Il est antisystème et libéral. Il proteste contre les injustices mais en même temps il participe à la désinstitutionnalisation du monde engagé par la révolution libérale."
Et il nous dit, à propos du futur, qu'avec l'arrrivée de l'IA (Intelligence Artificielle), c'est :"la force révolutionnaire qui s’annonce, donnant les moyens de surveiller un par un les 8 milliards d’humains qui peuplent la planète. Le pire des scénarios serait celui où l’IA prendrait en charge la gestion générale d’un système dans lequel les individus seraient totalement crétinisés au sens de Michel Desmurget dans la Fabrique du crétin digital. Le grand psychologue Daniel Kahneman expliquait que les humains fonctionnent à deux niveaux. Le premier système est impulsif, approximatif, simplificateur: il permet d’aller vite. C’est exactement celui où nous enferment les réseaux sociaux. Le second système est celui de la réflexion, celui qu’on sollicite quand on prend un crayon et qu’on fait des additions. C’est celui que l’IA va prendre en charge. "
A bon entendeur salut !
allez, encore une fleur, celle du 15 août:
Fleur du 8 août 2022 - Photo: lfdd |
C'est un peu la lente dégradation que j'ai constatée ces dernières années... Les premiers abonnés de mon billet (il y a longtemps.... 2011, un bail...) répondaient, réagissaient quelquefois, commentaient, même envoyaient des propositions. Et puis, quand à un moment (ou deux) je me suis interrogé sur l'arrêt de ce rythme hebdomadaire de publications, et que j'ai sollicité des avis, j'en ai eu... de nombreux qui me disaient de ne pas arrêter. J'ai continué, un peu. Je pense que si je le faisais maintenant, j'aurai beaucoup moins de retours, peut-être quelques émoticônes sur une page facebook parce que c'est un racourci facile pour donner son opinion sans trop se fatiguer...
Et curieusement, la fréquentation du blog croît depuis quelques temps. Là où au début j'avais 15-20 lecteurs, je démarre avec une soixantaine et les articles - ou billets - publiés touchent de plus en plus de monde: Le nombre de publications qui ont été vues plus de 2.000 fois a été multiplié par dix, une cinquantaine a fait plus de 1.000 vues pour les 1300 publications (déjà) à ce jour le tableau récapitulatif (qui bizzarement ne comptabilise pas toutes les vues) affiche plus de 459.000 visites. Ce qui fait une moyenne de plus de 350 vues par billet (alors que les première publications n'ont entre 60 et 120 visites).
Comment expliquer tout cela? La fréquentation, les rares commentaires et retours, à quoi ça tient?
Est-ce vraiment l'effet "réseau sociaux" où au-delà du click il n'y a plus d'espoir, sinon de poster un sujet clivant, polémique ou des photos mignonnes qui ne peuvent que plaire.
Dites-moi..
D'ailleurs si vous pouvez aussi m'aider pour le mystère du 18 août où il n'y a eu que 31 passages sur le blog - contre une moyenne journalière de 290 - voir le résultat là:
Et le billet sur le Platonov au Windstein plus de 1.000 fois:
Un Platonov de Tchekhov à Windstein: Don Juan à l'école: Echec et Mat
Celui sur le spectacle du Ballet du Rhin "Kamuyot" plus de 940 fois:
Kamuyot d'Ohad Naharin par le Ballet de l'Opéra National du Rhin: On est gaga de danse à tout âge
Le billet sur l'exposition "Comme une fleur" publié le 31 juillet a déjà fait plus de 500 vues:
Exposition "Comme une Fleur" en Bourgogne, nagez dans le bonheur ingénu et piquant
C'est bon pour la motivation... Mais vous retours seront encore plus appréciés.
Et vos propositions.
Une piste de réflexion - alors que j'ai perdu toutes mes adresses mail ! - serait de constituer des listes - par exemple sur des thématiques - danse - musique - théâtre - littérature - expositions ... etc. et de vous envoyer des alertes lorsqu'un billet sur ce sujet est publié. Qu'en pensez-vous, une sorte de newsletter par thématique...?
Pour clore avec la thématique cinéma, je vais saluer les trois dernier.ère.s disparu.e.s, des grand.e.s du cinéma qui sont parti.e.s:
Honneur aux dames avec Irène Papas qui jouait dans Zorba le Grec mais aussi degrands rôles classique et qui vient de nous quitter. La voici dans Zorba le Grec:
Là, avec Vangelis pour la chanson Menousis:
Deuxième hommage, celui à un cinéaste suisse qui a fait tourner François Simon, Maya Simon, Bulle Ogier, Jean-Luc Bideau, Philippe Léotard et plein d'autres comédiennes et comédiens. Il a réalisé Charles Mort ou vif, La Salamandre, Le milieu du Monde et le magnifique Dans la ville Blanche avec Bruno Ganz:
La bande annonce de La Salamandre:
Et la bande annonce de Dans la ville blanche:
Pour finir, je ne vous le présente plus... God.... qui se mariant avec Depardieu a fait cette affiche pleine d'humour "Hélas pour moi":
Il est mort au moment où l'on reparle de la mort assistée, alors que son premier film s'appelait (déjà) "A bout de souffle", qu'à la fin de son film le plus célèbre Ferdinand "Je m'appelle Ferdinad, pas Pierrot" joué par Jean-Paul Belmondo se donne la mort avec une ceinture de dynamite enroulée autour de sa tête, le visage peint en bleu, la couleur du ciel sur laquelle finit le film, et qui dit: "Après tout je suis idiot" en tentant d'éteindre la mèche.
Godard aurait-il regretté aussi son geste?
En faisant quelques autre parallèles, on pense à Jean Seeberg, qui elle aussi se donna la mort, tout comme son mari, Romain Gary, qui s'est suicidé lui aussi...
Bon, soyons gai et regardons sa bande annonce de Sauve qui peut la vie, où l'on se rend compte que Godard était aussi musicien:
Et un court métrage pour entrer dans son univers Dans le noir du temps:
La Fleur du Dimanche
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