dimanche 20 septembre 2020

Musica: Solveig (L'Attente) à l'Opéra du Rhin - Une magnifique soprano, Mari Eriksmoen dans un digest de Grieg avec un feuilletage de K.O. Knausgard

 Pour cette création de Calixto Bieito Solveig (L'Attente) d'après Peer Gynt d'Henrik Ipsen et d'Edvard Grieg, Musica s'est  associé à l'Opéra National du Rhin qui présente dans son programme cette création montée en coproduction avec le Bergen International Festival où elle a été créée en 2019. 

Musica 2020 - Opéra National du Rhin - Solveig (L'Attente) - Calixoto Bieito - Photo: Thor Brødreskift/FiB

La pièce, s'inspirant du Théâtre musical d'Ibsen - essentiellement certains airs musicaux ou chantés (une quinzaine) - est bâtie sur un nouveau texte du romancier à succès Karl Ove Knausgard qui en a écrit un récit moderne mixant dans ses sources Ibsen et Kierkegaard. Il raconte l'attente (en général) d'une infirmière dont la mère est en train de mourir et la fille va accoucher. Cela parle de la mémoire des oiseaux (presqu'une mémoire de poisson!) de rapaces et de hiboux, cela fait donc référence à Kierkegaard qui commente la parole de Mathieu 6, 24-34 au sujet des lys des champs et des oiseaux où il dit "Ne vous inquiétez donc pas du lendemain: demain s'inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine."  Cette narration est entièrement assumé par la magnifique soprano Mari Eriksmoen, qui nous offre les deux "tubes" de Grieg (Solveig chante dans sa cabane et la Chanson de Solveig) mais pas que. 

Musica 2020 - Opéra National du Rhin - Solveig (L'Attente) - Mari Eriksmoen - Photo: Thor Brødreskift/FiB

Elle nous chante tous les airs solistes (sauf celui interprété par le soliste du Choeur de l'Opéra National du Rhin Laurent Koehler) et en plus se filme avec un téléphone. Ces images sont projetées sur les faces d'un grand cube blanc qui représente la cabane et qui est aussi le réceptacle des images vidéo de Sarah Derendinger qui soutient et illustrent le récit de Solveig. Ce récit parle de l'attente et du cycle de la vie et de la mort (la mort de la mère et la (re-)naissance finale) ainsi que de la nature (le hibou annonciateur de la mort,  les oiseaux qui chaque année font leur nid et l'autour prédateur des plus faibles).


Musica 2020 - Opéra National du Rhin - Solveig (L'Attente) - Calixoto Bieito - Mari Eriksmoen - Photo: lfdd

La conception de la scénographie  - ce grand cube blanc central qui s'ouvre hébergeant la soprano et les images, entouré des choeurs de l'Opéra National du Rhin dirigés par Allessandro Zuppardo et les musiciens de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg sous la direction de Eivind Gullberg Jensen - et la mise en scène de Calixto Bieito reste sobre et simple.

Cela donne une représentation qui, entre les pièces orchestrales et les airs chantés (plus le court texte de K.O. Knausgard) nous propose donc une version allégée (comparée aux plus de cinq heures de la pièce d'origine d'Ibsen ou même de la version avec la musique d'Edvard Grieg) d'une sorte d'âme scandinave, une rêverie philosophique, une Weltanschauung qui reste en balance entre passé et modernité.

Musica 2020 - Opéra National du Rhin - Solveig (L'Attente) - Calixoto Bieito - Saluts - Photo: lfdd


La Fleur du Dimanche

P.S. Vous avez le billet complet du dimanche 20 septembre ici: Musica: un très grand dimanche en musique entre hier et aujourd'hui



Solveig (L'Attente) à l'Opéra National du Rhin à Strasbourg - jusqu'au 23 septembre


A noter, un "Focus Peer Gynt" à la Filature à Mulhouse avec 5 propositions autour de la pièce d'Ibsen dont la représentation de "Fake" les 26 et 27 septembre, des concerts "Suite Peer Gynt" les 26 et 27 septembre et la représentation de la pièce Peer Gynt d'après Ibsen par David Bobée les 15, 16 et 17 octobre 2020

2 commentaires:

  1. Merci pour cette belle chronique. Voici la mienne:https://www.odb-opera.com/viewtopic.php?f=6&t=22966&p=393886#p393886

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