Ce premier dimanche du Festival Musica nous emmène à travers l'Alsace, mais également jusqu'en Norvège et dans le monde entier en mixant des musiques d'aujourd'hui et en les confrontant avec les classiques (et presque classiques) du répertoire.
Quatuor Diotima : Ikeda à la lumière de Beethoven
Il n'y avait meilleur choix que de confier au Quatuor Diotima (dont le nom fait à la fois référence à Hölderlin et à Luigi Nono) ce face-à-face, ce dialogue à travers les siècles, entre Beethoven et son grand chef-d'oeuvre, le Quatuor opus 131 (1826) avec les deux quatuors à corde - Op.2 (2001-2002) nouvelle version et Op.3 (2002) création française - de Ryoji Ikeda. Il passe un souffle beethovenien dans ces deux oeuvres qui encadrent la pièce du maître.
Musica - Quatuor Diotima - Ryoji Ikeda - Op2 - Photo: lfdd |
La première (PO2) joue sur l'extrême lenteur. Les notes, des uns et les autres, tenues longtemps, s'enchainent très doucement après une pause idividuelle. Chaque interprète à son rythme, lent, en lance une autre qui se fond, se mêle en une mélodie grave et d'une lenteur infinie. Et la fin voit les interprètes à l'unisson.
Musica - Quatuor Diotima - Ludwig van Bethoven - Quatuor Opus 131 - Photo: lfdd |
L'interprétation du quatuor phare de Beethoven par le Quatuor Diotima (Violon: Constance Ronzatti, Yun-Peng Zhao - Alto: Franck Chevalier - Violoncelle: Pierre Morlet) est un moment sublime, une lecture limpide et sensible, magnifique de cette très belle pièce. Il y a des moments où l'on sent les instruments très indépendants les uns des autres, avec des moments de rencontres et un côté plus mélodieux avec tout en jeu complice entre les quatre interprètes qui se relaient et se complètent. Une interprétation magnifique, exceptionnelle.
Musica - Quatuor Diotima - Ludwig van Bethoven - Quatuor Opus 131 - Photo: lfdd |
L'op3 de Tyoji Ikeda qui clôt le concert continue de porter ce romantisme minimaliste du compositeur. Pour cette pièce, les notes se permettent de varier au long du jeu, elles sont toujours aussi lentes, longues mais se permettent de varier et de marquer le début d'une mélodie, avec les interprètes toujours respectueux du jeu des autres. Et la pièce s'achève sur un arrêt brusque.
Musica - Quatuor Diotima - Ryoji Ikeda - Op3 - Photo: lfdd |
L'ensemble du programme est salué par une belle ovation... Sacré Quatuor!
Une après-midi à l'Opéra avec Solveig (L'Attente)
Pour cette création de Calixto Bieito Solveig (L'Attente) d'après Peer Gynt d'Henrik Ipsen et d'Edvard Grieg, Musica s'est associé à l'Opéra National du Rhin qui présente dans son programme cette création qui a été montée en coproduction avec le Bergen International Festival où elle a été créée en 2019.
Musica 2020 - Opéra National du Rhin - Solveig (L'Attente) - Calixoto Bieito - Mari Eriksmoen - Photo: lfdd |
La pièce, s'inspirant du Théâtre musical d'Ibsen, essentiellement certains airs musicaux ou chantés (une quinzaine) est bâtie sur un nouveau texte du romancier à succès Karl Ove Knausgard qui en a écrit un récit moderne mixant dans ses sources Ipsen et Kiergegaard. C'est une narration entièrement assumé par la soprano Mari Eriksmoen, en alternance avec les airs chantés qui parle et de l'attente et du cycle de la vie et de la mort ainsi que de la nature (voir plus sur mon billet ici: Musica: Solveig (L'Attente) à l'Opéra du Rhin)
Musica aux Dominicains: Entre Stimmung et Acousmonium
Le voyage musical continue avec une escapade dans le Haut-Rhin, plus précisément aux Dominicains de Haute-Alsace, ce magnifique lieu qui va servir d'écrin, pour un double (triple en fait) concert, avec pour commencer l'Acousomniom du Groupe de Recherche Musicale de l'INA - GRM et des oeuvres electro-acoustique dans un dispositif immersif de dizaines de hauts-parleurs diséminés dans le cloître et diffusant des créations historiques et plus récntes de Philippe Carson, Bernard Parmegiani, Luc Ferrari et Michèle Bokanowski:
Musica - Dominicains Guebwiller - Philippe Carson - Turmac - Photo: lfdd |
Et cerise sur le gâteau, une magnifique interprétation dans la Nef de l'ancienne église des Dominicains et son magnifique environnement rehaussé par des écalirages et un mapping vidéo adapté au concert de la pièce Stimmung de Stockhausen, hymne à la paix et la sérénité interprété par les six voix des Métaboles: Raphaële Kennedy, Amandine Trenc, Pauline Leroy, Steve Zheng, Randol Rodriguez et Geoffroy Buffière.
Musica - Dominicains Guebwiller - Les Metaboles - K.H. Stockhausen - Stimmung - Photo: lfdd |
Vous en avez une description plus détaillée ici:
La Fleur du Dimanche
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire