Fleurs - Coeur de Marie - Photo: lfdd |
La billet va être bref, entre fleur, TVA (poésie d'Albert Strickler), extrait et chansons de Neil Hammon à découvrir...
Le poème, écrit sûrement à l'occasion de la Pentecôte (Albert me le confirmera), le voici:
Les Pivoines (en écho à celles de Maximine)
Je me suis brûlé moi aussi
Au feu humide des pivoines
Déchiré par surabondance de grâce
Avec leur coeur en crue
Cette explosion de soi(e) trop rapide
Pour qu’on ait le temps de renouer
En bulbe l’écume du sang perdu
Je sais ce qu’en elles la tendresse
Atteint comme paroxysme
Ce nid tissé de cris mouillés
Où nos larmes coulent dans la rosée
A la façon dont elles mêlent
Pour leur parfum le sucre et le poivre
Peut-on héler plus suavement
Qu’avec ces lèvres qui s’effeuillent
Au fil des mots qu’elles nomment
Je reviens très loin pour retrouver
Dans l’odeur flottée par la brise
L’odeur indicible des vierges
Qui puisaient dans des corbeilles en osier
Les paupières rougies du ciel
J’ai chanté moi aussi leurs langues de Pentecôte
Ce grand babil velours et fruits
Comme un arbuste à merles rouges
Un buisson ardent de tendresse inouïe
Ebouriffé avec elles de joie
Et ivre du surcroît sans pareil
D’être là encore un printemps de plus
Simple sujet de leur royaume fragile
Qui émiette son pain pourpre aux cygnes d’avril
En elles « vermeil » rimait toujours avec « merveille »
C’était à la fois des artichauts de braises douces
Et des gorges cramoisies par le feu de l’amour
Blotties les unes contre les autres
Comme une nichée d’oisillons jouant des coudes
Pour mendier la becquée de la lumière
Qu’elles buvaient comme le reste trop vite
En rasades tremblantes lacérant leurs corps
Que de bouches à nourrir
De fièvres à épuiser
Avec tout ce rouge à lèvres excessif
Qui en fait des créatures aguicheuses
Vivement peinturlurées mais si belles
Dans leur impatience à s’offrir
Comme si le trop-plein des unes
Débordait dans l’excès des autres
Pour une incandescence commune
J’aime moi aussi leur démesure éclatante
L’éventail des rouges qu’elles déchirent
A vouloir l’ouvrir trop grand comme un
Accordéon exagérément plaintif
Leur exubérance d’écolières espiègles
Qui font les saisons buissonnières
Hors le printemps auquel elles restent
A jamais soumises comme à un amant
Qui connaît seul le secret de leur calice
A la fois vierges et filles de joie donc
Jeunes filles qui rougissent aux murmures
Du vent comme au message le plus impudique
Gorgées de leur propre désir autant
Que de celui de la lumière qui les engrosse
En vue de naissances toujours interrompues
Et toujours de nouveau promises
Pigeons gonflés de sang qui se pavanent
Et se dispersent au souffle qui approche
Comme un lac cassé au redoux
Dont les tessons flottent
Dans le miroir du ciel mauve.
A la fin comme si la grêle les avait gaulées
Elles se couvrent d’hématomes
Au-delà du rouge le sombre du sang caillé
Non pas la rouille qui corrode d’autres
Les lilas par exemple à la pourriture noble
Mais la robe d’ecchymoses
Son pourpre de mort si loin soudain
Du vermillon du rouge à lèvres et
De l’écarlate du plaisir à son comble
Une couleur qui serait de deuil exclusif
Si elle ne recelait pas déjà la cyanose
D’un renaître têtu dont le premier cri
Est d’un irrésistible velours mouillé
J'avais promis à Albert de publier des photos de ces fleurs magnifiques mais l'occasion ne s'en est pas trouvée... Elle attendent...
D'ailleurs les fleurs attendnent depuis longtemps, très longtemps, des millénaires, à priori depuis plus de 174 millions d'années si l'on en croit l'article de François Parcy dans Libération. Et ce ne sont pas des "potiches":
La vie est incroyable et tous les jours, noous en découvrons des mystères...
Et il y a aussi des chansons à découvrir..
Je vous laisse avec Neil Hannon - à découvrir si nous ne le connaissiez pas:
The Divine Comedy - Norman and Norma
The Divine Comedy - To The Rescue (Official Video)
The Divine Comedy - Something For The Weekend - spéciale dédicace à nos amis italien B&B et leur voyage à Venise..
The Divine Comedy - Songs Of Love - une version jazz
Et pour finir un duo avec Yann Tiersen - Les Jours Tristes
Bon Dimanche
La Fleur du Dimanche
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