dimanche 20 janvier 2019

Ecouter Jankélévitch à la limite du dicible

En ce dimanche de janvier sans vraie fleur à poster, l'hiver n'est pas encore fini, le temps du renouveau non advenu. Les fleurs sommeillent au profond de la terre, sauf chez les fleuristes et quelques ellebores noirs. Nous attendons la couleur du printemps.

Le blanc s'est couché sur les toits, et, souvenir amical, derrière quelques bibelots, une "rose de Jéricho" sommeille...

C'est le moment de la raviver pour célébrer l'amitié d'un bout à l'autre de la France.

Voici le réveil en images de la Selaginella lepidophylla, cette plante du désert de Chihuahua, à la frontière entre le sud des États-Unis et le Nord du Mexique. Elle se moque des murs et ne vient pas de Jéricho même si on l'appelle par erreur en la confondant avec une autre plante "Rose de Jéricho" (Anastatica hierochuntica).


Selaginella lepidophylla - Photo: lfdd

Selaginella lepidophylla - Photo: lfdd

Selaginella lepidophylla - Photo: lfdd

Selaginella lepidophylla - Photo: lfdd

Selaginella lepidophylla - Photo: lfdd

Selaginella lepidophylla - Photo: lfdd

Selaginella lepidophylla - Photo: lfdd


Pour le TVA associé, un gros plan sur le philosophe du "presque-rien" Vladimir Jankélévitch, dont un "pavé" de 1174 pages et regroupant sept livres et intitulé "Philosophie morale" vient de paraître chez Flammarion. L'occasion de creuser un peu sa pensées, ses écrits et ses paroles - parce qu'il faut aussi l'entendre, en direct, et voir que, selon lui  "la philosophie ne sert à rien"....

En extraits, pris dans la supplément du Monde des Livres du 18 janvier, à côté d'un article de Roger-Pol Droit sur son livre et d'un entretien de Jean Birnbaum avec Laure Barillas qui vient de soutenir une thèse sur le philosophe, et qui dit, entre autres:
"Chez lui (Jankélévitch), l'écriture ne retombe pas, elle refuse le style lourd, sentencieux, ce mouvement perpétuel de la phrase est lié à son mode d'enseignement, si bien que sa voix s'entend dans le rythme de l'oeuvre."
... "Le mouvement de sa morale est celui d'une indignation et d'une résistance à ce qui atteint la dignité de l'autre. C'est donc une pensée qui invite sans cesse à l'inquiétude."


Extrait -Jankélévitch - L'imprescriptible

Extrait -Jankélévitch - Le pur et l'impur

Vous avez un exemple frappant de ce "style" particulier dans ce cours à la Sorbonne sur "L'immédiat"




Je ne vous oblige pas à écouter la totalité de l'heure, mais le rythme y est donné dès le départ, comme son humour l'est, pour cet élève de Bergson, lors d'un hommage à ce philosophe, également à la Sorbonne:




Vous apprécierez sa désinvolture et son humour dans l'émission de Bernard Pivot à la télévision en 1980 quand Bernard Pivot lui demande "A quoi servent les philosophes" :




La désinvolture qui est un peu le fondement de sa philosophie, entre le "Presque-rien" et le "Je ne sais quoi" dont il parle de manière moins désinvolte comme à la télévision à la radio, à l'occasion de la sortie de son livre dont le titre lie les deux concepts :




En contrepoint, une question de Michel Serres à Vladimir Jankélévitch - question plus longue que la réponse...



En résumé: "Le presque rien c'est la philosophie elle-même, ... il s'en faut de rien pour qu'elle ne soit plus rien du tout. .... Ce presque rien est tout ! "    

Pour clore en chanson, un poème d'Aragon "Maintenant que la jeunesse" chanté par Hélène Martin:




"Maintenant que la jeunesse
S'éteint au carreau bleui
Maintenant que la jeunesse
Machinale m'a trahi
Maintenant que la jeunesse
Tu t'en souviens souviens-t-en
Maintenant que la jeunesse
Chante à d'autres le printemps
Maintenant que la jeunesse
Détourne ses yeux lilas
...,"

Une autre chanson, poème de Louis Aragon, chanté par Hélène Martin "Le feu", au gala de la Chanson Française en 1967






Et un de ses "tubes" "Je t'aime par les chemins noirs"





Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

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