Et Tchernobyl? 26 avril 1986, peut-être moins...
Et Hiroshima? C'est une très vieille histoire....
La catastrophe de Fukushima, vous l'avez sûrement vue, à la télévision, les chaines d'information, sur le moment, le feuilleton quotidien, et puis après.....
Après la catastrophe, Bruno Meyssat, lui y est allé, il a vu, il y est allé avec les comédiens qui, avec lui ont créé 20 mSv. Ils ont vu les lieux, ils ont interrogé les personnes, ils ont lu des livres, ils ont fouillé les documents.....
Et ils nous présentent 20 mSv, cette pièce au titre mystérieux, codé, au TNS du 8 au 18 janvier 2019.
Et ce titre est en fait le niveau de la dose de rayonnement - en Millisievert - qui est maintenant la norme à Fukushima pour accepter - et même obliger - le retour de la population dans une zone habitable - et cela devient la norme en Europe (pour Tchernobyl, on en était à 4 mSv).
20 mSv - Bruno Meyssat - TNS Strasbourg |
Malgré son titre à l'allure scientifique, 20 mSv n'est pas un exercice de calcul, cela commence plutôt comme un poème:
"Tout jour gagné sera un jour gagné,
mais aucun jour gagné
ne garantira
que le lendemain sera lui aussi
un jour gagné.
Nous n'en aurons jamais fini.
Ce qui nous attend,
c'est donc une incertitude
infinie.
Notre tâche infinie
consistera à faire au moins
que cette incertitude
ne prenne jamais fin."
Mais cette "poésie", de Günther Anders, est grave, comme sera grave et posée la parole qui débute la pièce. Des témoignages, non un procès, mais des constatations, des faits, que nous entendons dites d'une voix calme et grave par les comédiens ou en off, ou projetées, fugaces sur le fond de scène et qui décrivent des situations ou des énoncés, quelquefois énormes, et qui vont nous guider dans ce monde secret où l'on peut nous répondre quelquefois que par "la réponse est dans la question".
Parce que nous n'en savons rien et personne, sûrement n'en sait rien... Parce que nous ne l'avons pas vécu.
Alors Bruno Meyssat va nous permettre de le vivre, de rentrer dans cette expérience - qu'il avait, dans un décor étrangement similaire déjà présenté dans sa pièce "Observer" à propos du bombardement d'Hiroshima et de Nagasaki. Un cube espace de simili laboratoire, le sol recouvert de plastique et également entouré de rideaux de plastique qui vont dévoiler des parois de plomb.
20 mSv - Bruno Meyssat - TNS Strasbourg |
Dans ce cube - boite de Pandore - nous allons passer de Fukushima à Tchernobyl, à La Hague et à l'EPR de Flamanville, à des catastrophe, mais également à la situation quotidienne vécue par les employés des sous-traitants de l'industrie nucléaire en France, à la part "officielle" et à la part "souterraine", et surtout, à la part "imaginaire" qui va prendre corps devant nous avec les comédiens et les objets, vêtements et accessoires (un grand aquarium, un tricycle d'enfant, des vêtements de plomb, une "piscine",...) qui vont nous faire construire des images et des imaginaires, faire ressurgir ou appeler des liens, des relations, des représentations qui ne remplaceront jamais la réalité, et qui surtout ne vont ni nous prouver quoi que ce soit, soit nous convaincre d'une quelconque position.
20 mSv - Bruno Meyssat - TNS Strasbourg |
Juste nous emmener vers l'imaginaire, vers ce qu'il est impossible de voir, interdit de regarder, comme la femme de Loth.
La Fleur Du Dimanche
au TNS jusqu'au 18 janvier 2019
20 mSv
COPRODUCTION
Un projet de Bruno Meyssat
Collaboration artistique Patrick Portella
Assistanat à la mise en scène Mathilde Aubineau
Avec Philippe Cousin, Élisabeth Doll, Yassine Harrada, Julie Moreau, Mayalen Otondo, Jean-Christophe Vermot-Gauchy
Scénographie Pierre-Yves Boutrand, Bruno Meyssat
Son David Moccelin assisté de Patrick Portella
Costumes Robin Chemin
Lumière Romain de Lagarde
Production Théâtres du Shaman
Coproduction MC2: Grenoble – Scène nationale, Théâtre National de Strasbourg, MC93 — Maison de la Culture de Seine Saint-Denis, Théâtre National de Bretagne / Rennes, Théâtres du Shaman (Compagnie à Rayonnement national et international) reçoit le soutien du ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Auvergne − Rhône-Alpes, de la Région Auvergne − Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon
Avec le soutien de l’Institut Français et de la Ville de Lyon
Avec le soutien de la SPEDIDAM, société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes interprètes en matière d’enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées
Avec le soutien de l'ADAMI
Création le 6 novembre 2018 à la MC2: Grenoble–Scène nationale
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire