Les sept péchés capitaux" - Opéra National du Rhin |
Pour commencer, un grand écran noir et blanc tendu sur la largeur de la scène laisse passer des têtes, des bras, des pieds et des panneaux. L'on chante et l'on annonce la fin de spectacle.
Effectivement le spectacle s'achève de même et les revendications ne sont pas révolutionnaires, mais surréalistes. Un clin d'oeil à Méliès et à la Lune sont le bout du voyage, si l'on estime que Mahagony ville qui n'existe pas est dans nos têtes.
Les sept péchés capitaux" - Opéra National du Rhin |
Et le voyage se fait de la terre à la Lune, avec Pierrot bien sûr, enchâssé dans le cabaret de Kurt Weil: un Cabaret Lunaire à lui tout seul, moment de virtuosité orchestrale qui fit révolution en son temps, déjà en 1912 à Berlin. Schoenberg nous offre ainsi trois fois 7 poèmes d'Albert Giraud chantés (récités) par Lenneke Ruiten et Lauren Michelle et dansés en mimodrame par Wendy Tradous et les quatre comédiens-chanteurs Roger Honneywell, Stefan Sbonnik, Antoine Foulon et Patrick Blackwell. Le poème est également en dialogue avec l'orchestre de chambre qui sur scène s'est rapproché - au point que la flute entre en dialogue avec les voix. Et de Bergame à la Lune, les mélodies varient et s'envolent entre légèreté et gravité, jusqu'au désespoir.
Le voyage de Maghagony reboucle avec ce Pierrot pris en sandwich et la Lune de Mahagony (Moon of Alabama) amène le blues de Bénarès aux Indes, après que les rythmes jazzy et entrainants nous aient fait passer du whisky bar (Oh show me the way to the next whisky bar) et les chemin d'Alabama dans une belle énergie.
Les sept péchés capitaux" - Opéra National du Rhin |
Les voyages continuent à travers sept villes des Etats-Unis pour les Sept péchés capitaux qui voient Anna en double quitter sa famille du Mississipi pour gagner un peu d'argent en se frottant à une morale renversée, après que le père l'ai culbutée sur la télévision qui remplace la table de la cuisine.
Les sept péchés capitaux" - Opéra National du Rhin |
Mais ce voyage dans l'Amérique du début du siècle est plus un combat de boxe pour la survie dans ce monde hostile et le retour prévu comme idyllique sera encore plus sanglant et amoral. La voiture qui nous emmenait sur les chemins nocturnes s'efface et la petite maison de rêve de Louisiane se dresse dans le décor.
La morale n'est pas sauve et l'avenir est à craindre - surtout dans les années 30.
Mais restons vigilants avec Brecht, Weill, Schoenberg Albert Giraud.
Et le spectacle doit continuer...
A voir d'ailleurs jusqu'au 15 juin à Mulhouse, jusqu'au 28 mai à Strasbourg et le 5 juin à Colmar.
La Fleur du Dimanche
Les sept péchés capitaux - Opéra National du Rhin
Direction musicale Roland Kluttig
Mise en scène (Mahagonny - Ein Songspiel et Les Sept Péchés capitaux) David Pountney
Mise en scène (Pierrot Lunaire) David Pountney en collaboration avec Amir Hosseinpour
Chorégraphie (Mahagonny - Ein Songspiel) Amir Hosseinpour
Chorégraphie (Les Sept Péchés capitaux) Beate Vollack
Décors et costumes Marie-Jeanne Lecca
Lumières Fabrice Kebour
MAHAGONNY - EIN SONGSPIEL - Kurt Weill
Livret de Bertolt Brecht
Créé à Baden-Baden le 17 juillet 1927
Charlie Roger Honeywell
Billy Stefan Sbonnik
Bobby Antoine Foulon
Jimmy Patrick Blackwell
Jessie Lenneke Ruiten
Bessie Lauren Michelle
PIERROT LUNAIRE - Arnold Schönberg
Trois fois sept poèmes d’après Albert Giraud,
pour voix et cinq instrumentistes
Créé le 16 octobre 1912 à Berlin
Soprano Lenneke Ruiten / Lauren Michelle
LES SEPT PÉCHÉS CAPITAUX - Kurt Weill
Ballet chanté en un prologue et sept tableaux,
sur un livret de Bertolt Brecht
Créé en 1933 à Paris
Anna Lenneke Ruiten / Lauren Michelle
Père Roger Honeywell
Frère Stefan Sbonnik
Frère Antoine Foulon
Mère Patrick Blackwell
Orchestre symphonique de Mulhouse
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