Le programme de ce concert "Lueur Boréale" de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg est doublement d'actualité. Si l'on considère que les festivités de Noël nous viennent des pays nordiques d'une part, cette atmosphère est propice à ces temps d'avant les fêtes. D'autre part, la pièce qui démarre le concert, l'Ouverture de Hermann et Dorotea de Robert Schumann est pile dans l'actualité culturelle et est en phase avec l'exposition consacrée à "La Marseillaise" au Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg.
OPS - Lueur Boréale - Aziz Shokhakimov - Schumann - Ouverture Hermann et Dorotea - Photo: lfdd |
Cette pièce qui a l'origine devait être un concert-oratorio basé sur le récit en vers éponyme de Goethe est devenu cette "ouverture" "écrite en quelques heures" le 20 décembre 1851 pour sa "chère Clara" et a été crée le 23 décembre. S'y mêlent les airs d'amour entraînants et la mélodie de la Marseillaise reprise et adaptée et qui clôt martialement cette pièce. Le chef Aziz Shokhakimov, en pleine forme, et en chaussettes rouges, dirige avec entrain et énergie cette vivace introduction au concert.
OPS - Lueur Boréale - Aziz Shokhakimov - Alexandre Tharaud - Grieg - Concerto pour piano - Photo: lfdd |
La pièce de résistance, ou cerise sur le gâteau est le concerto pour piano en la mineur opus 16 d'Edvard Grieg qui voit le soliste en résidence Alexandre Tharaud sur son piano Yamaha dialoguer avec l'orchestre. Il faut vraiment le voir, totalement immergé dans les notes, même quand il ne joue pas, il partage son enthousiasme et son énergie avec les musiciens. Et il faut voir ses doigts fins tour à tour voler sur le clavier ou enchainer à une vitesse folle les notes ou caresser avec délicatesse les touches. Au début de l'Adagio molto moderato, les timbales sonnent dans un envol puissant avant que le piano ne calme le jeu et qu'un air de danse prenne corps. Puis les trompettes résonnent et une phase plus calme s'ensuit. Pour l'Adagio, assez court, après un dialogue vents et cordes, le piano reprend le thème et dialogue en alternance avec l'orchestre, toujours très complices. Le mouvement se termine en douceur. Le dernier mouvement, l'Allegro Moderato et marcato est assez rythmé, percussions et cuivres sonnent et emmènent à la danse. Le piano revient avec lyrisme avant un dernier tour de danse populaire et enjouée dans un dialogue de plus en plus rapide.
OPS - Lueur Boréale - Alexandre Tharaud - Rameau - Les Indes Galantes - Photo: lfdd |
Les bravos nourris appellent un bis qui sera une sonate de Scarlati pour laquelle Alexandre Tharaud prouve encore sa vélocité et dissocie sa main droite qui avale les notes avec brio et où la gauche les accompagne de part et d'autre. Un bis ne suffisant pas, il nous gratifie d'un passage des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau qui devient de plus en plus célèbre...
Après l'entracte, ce sera à nouveau l'orchestre avec la Symphonie N°1 en mi mineur op.39 de Jean Sibelius créée en 1999. Sibelius en a commencé l'écriture trois ans avant après avoir entendu la Symphonie Fantastique de Berlioz.
OPS - Lueur Boréale - Aziz Shokhakimov - Sibelius - Symphonie N° 1 - Photo: lfdd |
Elle débute avec l'Allegro ma non troppo - allegro energico avec un solo de clarinette qu'accompagnent les timbales. La mélodie mélancolique sera reprise par les cordes dans le dernier mouvement. Les cors se joignent au solo puis les violons, le mouvement s'accélère et enfle dans les graves . Le deuxième mouvement, un Andante ma non troppo - est très mélodique, poussé à bout par les cordes et répété en chorus est d'une grande beauté. Le quatrième et dernier mouvement est assez nostalgique, l'air de la clarinette revient, repris par les cordes en crescendo. La fin, en pizzicato est surprenante.
OPS - Lueur Boréale - Aziz Shokhakimov - Sibelius - Valse Triste - Photo: lfdd |
Et l'orchestre sous la houlette d'Aziz Shokhakimov nous gratifie d'un beau bis avec une belle Valse Triste de Sibelius.
La Fleur du Dimanche
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