J'en ai parlé à des amis, j'ai partagé ma pensée, ma réflexion, le message est passé, mais pas encore sur mon blog même si la Fleur continue son chemin...
Entretemps, le printemps pointe son nez, mais d'autres éléments fleurissent et qui font peur.
Pas cette violette qui pointe déjà son nez:
Violettes du printemps - Photo: lfdd |
Ni ces crocus:
Crocus du printemps - Photo: lfdd |
Que vient visiter une première abeille (c'était dimanche dernier):
Crocus du printemps - Photo: lfdd |
Ou ces perce-neige de saison:
Perce-neige du printemps - Photo: lfdd |
Non, ce qui me fait peur, me révolte, et en même temps m'interroge, c'est une certaine ambiance qui s'installe dans notre société et qui me rappelle les mots du pasteur Martin Niemöller:
"Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester."
Ou l'autre version:
"Ils sont d'abord venus chercher les socialistes, et je n'ai rien dit
Parce que je n'étais pas socialiste
Puis ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n'ai rien dit
Parce que je n'étais pas syndicaliste
Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n'ai rien dit
Parce que je n'étais pas juif
Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre."
Oui, la question est: que faire, comment faire, comment réagir à ce qui se passe, que nous savions que cela allait se passer...
Que justement, déjà en janvier, Delphine Horvilleur expliquait dans Libération le 9 janvier dans son interview par Anne Diatkine: "L'antisémitisme n'est jamais une haine isolée, mais un premier symptöme d'un effondrement à venir" à l'occasion de la sortie de son livre "Réflexions sur la question antisémite".
Pour TVA, je vais vous proposer une blague juive citée par le magazine gratuit strasbourgeois Mix en clôture de l'interview de Delphine Horvilleur:
"Toutes les fêtes du calendrier juif peuvent être résumées en trois phrases: Un: Ils ont voulu nous tuer. Deux: On a survécu. Trois: Qu'est-ce qu'on mange?"
J'aime bien manger, mais je préfère - je dois aimer la complexité -l'autre blague juive qu'elle cite dans Libération:
"Si vous posez une question à deux juifs, vous aurez au moins trois réponses."
Et des réponses, c'est vrai il n'y en a pas qu'une à toutes les questions... Et des questions, il y en a...
Je pense d'ailleurs que ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'en général, les gens n'arrivent pas à (se) poser les questions....
Je vous rapporte quelques éléments de réponse, quelques pistes de réflexions que Delphine Horvilleur nous offre dans l'interview d'Anne Diatkine:
"L’antisémitisme n’est jamais une haine isolée, mais le premier symptôme d’un effondrement à venir. Il est bien souvent la première exposition d’une faille plus large, mais il est rarement interprété comme annonciateur au moment où il frappe. Les attentats de novembre 2015 suivent de quelques mois la prise d’otages à l’Hyper Cacher de Vincennes et de quelques années la tuerie à l’école juive de Toulouse. Mais, évidemment, en 2012, personne ne peut le formuler ainsi. Depuis cette date, une question me hante : pourquoi, lorsque furent assassinés des enfants dans une école, la France n’était-elle pas dans la rue ? Etait-elle anesthésiée, aveuglée ou indifférente?"
...
"On entretient une confusion en associant racisme et antisémitisme et à moins d’entrer dans une compétition victimaire, il ne s’agit pas de dire que l’un est plus grave que l’autre. Le racisme est souvent affaire de complexe de supériorité: je posséderais quelque chose qu’un autre n’a pas ou moins que moi. L’antisémitisme, au contraire, se construit sur une forme d’infériorité ressentie. On reproche aux juifs d’être plus ou d’avoir plus. Le juif est toujours accusé d’avoir un peu trop de pouvoir, ou bien d’être trop proche du pouvoir - on l’a entendu ici et là dans des slogans antisémites scandés en marge des manifestations des gilets jaunes. On soupçonne les juifs d’avoir un peu trop le contrôle, l’argent, la force et la baraka. Il y a toujours l’idée que le juif est là où je devrais être, qu’il a ce que je devrais avoir, qu’il est ce que je pourrais devenir. Peu importe que cela soit un fantasme. Peu importe qu’on puisse démontrer qu’il y a des juifs pauvres, qui n’ont ni influence ni pouvoir. Rien ne pourra ébranler cette conviction délirante, qui permet à certains de colmater les fêlures de leur existence. Dans tous les discours antisémites à travers les siècles, le juif représente la porosité ou la coupure qui empêche de se sentir en complétude. Quand un groupe ou une nation se perçoit en faillite, l’antisémitisme est l’énoncé le plus classique de sa tentative de reconstruction. C’est une consolidation identitaire qui se fait sur le dos d’un autre."
...
"S’il y a une leçon très forte du judaïsme, c’est que l’identité pure, authentique et statique n’existe pas. Tous ces récits fondateurs racontent l’histoire de gens qui partent du lieu où ils sont nés car ils ont le devoir de ne pas être identique à ce qu’ils étaient. Leur véritable identité est d’avoir quitté leur identité. Abraham accède à son destin quand il quitte la Chaldée de sa naissance. Le peuple des Hébreux naît en sortant d’Egypte. La souche de la pensée juive, c’est qu’il ne faut pas être identique à sa souche. On est soi, quand on est sorti de sa matrice, quand quelque chose en nous s’est mis en route, à partir de sa naissance. Je comprends très bien qu’en ces temps de mondialisation, la quête de la pureté soit attractive."
Bon, brassons les cultures et mettons un peu de Yiddish dans les chansons
Les années d'enfance à Cracovie pour commencer:
En passant par la Yiddishe Mama d'Aznavour
Ou la version de Billie Holliday
Puis Barbara Streisand
Et pour finir avec Ederlezi et Goran Bregovic
Bon Dimanche
La Fleur du Dimanche
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