Seul sur scène, le livre à la main, Denis Podalydès lit ce poème d'amour avec passion, emphase et énormément de simplicité.
Ce texte de Pascal Rambert, écrit comme un poème d'Amour à la Ville du Festival est un voyage, voyage dans le temps, voyage dans la mémoire, voyage dans l'histoire de la Ville, des auteurs, acteurs et actrices, danseurs et danseuses, metteur en scènes et chorégaphes et de toutes les pièces qui sont réinvesties et qui ressurgissent du passé par l'invocation de leur nom, du nom des pièces qui ont marqué cette ville et l'histoire du Théâtre en France.
Jean Vilar, Claude Régy, Antoine Vitez, Bausch, Pina Bausch, Jean-Pierre Vincent, Bernard Faivre d'Arcier, Alain Crombecque et tous les auteurs, metteurs en scène se rappellent à nous. Les lieux ressurgissent, la Palais des Papes, la Presqu'île de la Bartelasse, les Jardins Vergers d'Urbain V, le Cloître des Carmes, le Cloître des Célestins, la carrière Boulbon, la Cour d'Honneur, tous ces lieux aussi reprennent vie au long de ce cérémonial où l'on invoque les esprits des lieux et des personnes...
Avignon à Vie - Pascal Rambert - Denis Podalydès - Photo: Jean-Louis Fernandez |
La prière, sous forme d'une longue antienne nous emporte vers la Ville au Sud, au chaud, en été, au tréfonds de nos souvenirs, tout en s'évadant sur des chemins de traverses.
Au long d'un trajet toujours recommencé, haché et repris, de la Gare de Lyon jusqu'à l'arrivée, après le dernier canyon où, dans un dernier virage, surgit la ville dans la lumière d'or, le texte nous tansporte dans et hors de ce compartiment de TGV, dans le temps et dans l'espace, dehors dans le paysage et au plus près des autres voyageurs - et voyageuses, dans leur vies réelles ou inventées.
On pose un regard dans les champs que l'on traverse, dans les bistrots imaginaires ou du passé, dans les villes de jeunesse ou sur les quais de gare où l'on (se) perd. On arrive à déceler le processus de création de l'auteur dans les histoires inventées, vécues ou fantasmées dans ce cinéma ambulant, machine à remonter le temps - et à mélanger les espaces et les gens - qu'est un compartiment de train.
Denis Podalydès nous berce de ce rythme de lecture vivant, donne corps et matière à ce texte et à ces fantômes et navigue à vue sur scène en nous guidant vers la célébration de la fête du théâtre.
Et cette invitation à faire le voyage ensemble, nous y souscrivons pleinement.
Un billet aller ! C'est ici:
http://www.theatre-video.net/embed/DTiQuvFY
Bon Spectacle
La Fleur du Dimanche
Avignon à Vie
Au TNS le 19 juin 2017
Texte et mise en espace Pascal Rambert
Avec Denis Podalydès de la Comédie-Française
Production Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national de création contemporaine
Création le 20 juillet 2013 dans la Cour d’honneur du Palais des papes dans le cadre de la 67e édition du Festival d’Avignon.
Les 22 et 23 novembre 2013 au Théatre de Gennevilliers, centre dramatique national de création contemporaine
Le texte est issu d’une commande de France Culture, enregistré en public et en direct le 14 juillet 2011 à Avignon.
Le texte est édité aux Solitaires Intempestifs.
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