Le mythe de Pinochio revu au goût du jour.
Tout commence comme dans une cour de récréation dans PINOCCHIO (LIVE) #2 d'Alice Laloy et sa compagnie "S'appelle reviens". Dans la salle de concert du Palais des Fêtes rénové - je n'ai pas souvenir qu'il y ait eu une inauguration de cette salle depuis les travaux de rénovation - les spectateurs sont assis en rangées face à face et un genre de locomotive "musicale" sur laquelle des gamins discutent bruyamment est poussée sur le plateau entre les spectateurs avec cloches et percussion.
Pinochchio (Live) #2 - Alice Laloy - Photo: Jean-Louis Fernandez |
Brusquement le silence se fait, des battements repris par les enfants rythment la procession de dix personnages en blouse grise qui poussent sur ses roulettes un appareillage avec une planche à laquelle est accrochée, entre autres, une chaise à l'envers. S'ensuit, après trois petits tours l'installation de ce qui ressemble à un établi, table à dissection dans un beau désordre organisé. Cela assemble et frappe à grand coups de maillets en bois et la tâche achevée, nouvelle procession stoïque et hiératique avec ces tables à roulette.
Pinochchio (Live) #2 - Alice Laloy - Photo: Jean-Louis Fernandez |
Et surprise, ces dix établis vont recevoir chacun un enfant habillé d'un genre de barboteuse de bébé, jambes et bras nus. Et l'on va assister à la fabrique des pantins en direct live. Les dix "artisans" dans leur blouse grise vont s'affairer chacun(e) de leur côté pour "fabriquer" dix pantins avec leurs ficelles de marionnette. Etrange moment où l'on assiste à la naissance de ces jeunes corps qui deviennent d'étranges objets inanimés tout en ayant encore apparence humaine. Les différentes étapes de cette transformation sont assez originales et quelquefois surprenantes. Une distance se crée et nous recherchons les enfants que nous avions vu arriver sous cette transformation.
Pinochchio (Live) #2 - Alice Laloy - Photo: Paulina Pisarek |
Une nouvelle procession - présentation de ces créatures amène leur installation en rond sur les chaises au centre de la scène. S'ensuit une magnifique séance de "lâcher-prise" où l'on admire la parfaite maîtrise de leur corps de ces jeunes interprètes qui glissent de leurs chaises et s'affalent inanimés à terre. Mais ils ne tardent pas à tenter de revivre par soubresauts et jaillir en l'air, dans des gestes cherchant à se tenir debout, mais sans succès. La scène est émouvante, cette volonté d'accéder à un souffle de vie. Finalement, ça y est, dans des gestes gauches, les yeux faussement ouverts, tous se redressent et expérimentent un semblant d'existence, tout d'abord chacun sans sa bulle pour finalement tenter la relation et se retrouver dans une énergie de groupe.... Et retrouver chacun leur créateur qui les délivre de ce simulacre de conte de fée auquel nous avons nous aussi cru...
La Fleur du Dimanche
Dans le cadre des Giboulées de la Marionnette du TJP - Centre Dramatique National
Au Palais des Fêtes à Strasbourg - vendredi 11 mars 18h30 - samedi 12 mars 11h00
CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE ALICE LALOY
COMPOSITION SONORE ÉRIC RECORDIER
CHORÉGRAPHIE CÉCILE LALOY, ASSISTÉE DE CLAIRE HURPEAU
CONSEIL ET REGARD CONTORSION LISE PAUTON ET LUCILLE CHALOPIN
SCÉNOGRAPHIE JANE JOYET
COSTUMES ORIA STEENKISTE, CATHY LAUNOIS ET MAYA-LUNE THIEBLEMONT
ACCESSOIRES BENJAMIN HAUTIN, MAYA-LUNE THIEBLEMONT ET ANTONIN BOUVRET
RÉGIE GÉNÉRALE ET LUMIÈRE JULIENNE ROCHEREAU
RÉGIE SON LUCAS CHASSERE
AVEC LES ENFANTS-DANSEUR·EUSE·S DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE DE STRASBOURG ET LES ÉTUDIANT·E·S COMÉDIEN·NE·S DU CONSERVATOIRE DE COLMAR
ACCOMPAGNÉ·E·S PAR LES PERCUSSIONNISTES NORAH DURIEUX ET ELLIOTT SAUVION LALOY
PRODUCTION, ADMINISTRATION, COORDINATION ET COMMUNICATION SOTIRA DHIMA, THOMAS CLÉDÉ, JOANNA COCHET ET ROMANE BRICARD
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