lundi 4 juillet 2011

Le cinéma du lundi: l'image du Père : Pater et Un amour de jeunesse


Je vous avais invité la semaine dernière à aller voir "Pater" d'Alain Cavalier. Si vous avez suivi mon conseil, je pense que vous ne l'avez pas regretté. Moi-même, je l'ai suivi et effectivement j'ai eu beaucoup de plaisir à cette projection, même si, annoncé comme l'anti-"conquête" par la presse, c'est plutôt en décalage que ce film pourrait se situer.

L'intérêt est multiple, à la fois dans le questionnement même de la matière dont est fait un film et de ce qu'est le "cinéma". Le point de vue est constamment changeant et nécessite une attention de chaque instant pour savoir où on est: dans le film?  dans la fiction? dans la politique jouée ou représentée? dans le quotidien? dans la représentation? dans l'introspection? dans la catharsis? 

Le titre "Pater" fait référence à la fois au père - "Pierre" - du réalisateur Alain Cavalier et au jeu qu'un homme de pouvoir au-dessus de tout (ce que l'actualité vient de confirmer avec le jugement du tribunal pour l'épisode de la "veste" de Sarkozy) peut jouer. Et l'on assiste à la construction de stratégies politiques et de discours dont on ne sait pas s'il seront gagnants*.
Le film est intéressant dans ce va-et-vient constant entre le réel et la fiction. Le réel de ces deux "personnages" que sont Alain Cavalier et bien sûr Vincent Lindon, qui dira d'ailleurs à ce propos après avoir "reçu" la légion d'honneur de la main d'Alain Cavalier:  "C'est vrai parce que c'est du cinéma".
"Pater" est aussi un film qui montre ces deux personnes dans leur être et dans l'essai de jouer et dénouer le liens avec le père et de s'en sortir. Et tout en soulevant ces questions graves (personnelles, politiques, éthiques, de pouvoir,..), le film arrive à bien nous faire rire.


En dialogue avec "Pater", mais sur un autre registre, je voudrais vous inviter à voir "Un amour de jeunesse" de Mia Hansen-Love, film qui interroge également la place du père et de l'homme au travers de la déconstruction-reconstruction d'une adolescente (magnifique Lola Creton, 16 ans à l'époque du tournage). Le film de Mia est d'une immense délicatesse et d'une construction très subtile, les personnages ont une belle épaisseur. Partant d'un épisode d'amour passionné et d'une expérience de perte et de désespoir, le film montre l'évolution d'une jeune fille et son acception de la vie à travers les études reprises, un travail assumé: l'architecture - le personnage de l'architecte et l’architecture en soi est très intéresant, et le retour d'un amour constructif pour aboutir à un bain de bonheur dans la Loire originelle avec une très belle chanson de Johnny Flynn qui dit:

"The water sustains me without even trying
The water can’t drown me, I’m done
With my dying."

"L'eau me soutient sans même essayer
L'eau ne peut pas me noyer, j'en ai fini
Avec ma mort."

Une autre chanson du film, hommage à la vie est celle de Violette Parra : Grazias a la Vida - Merci l'existence:


Bons films 
La Fleur du Dimanche
 

* En relation avec le jeu du pouvoir et si vous voulez devenir "président de la république, je vous invite à expérimenter par vous-même cette position en vous mettant dans la peau d'un candidat aux "primaires à gauche" dans l'excellent jeu éponyme sorti par Le Monde en collaboration avec KTM Advance, société leader du secteur du Serious Game et l'Ecole Supérieur de Journalisme de Lille.
A jouer ici:


Je vous convie également à lire les "dix commandements de "Pater " écrits par Alain Cavalier et publiés par Le Monde ici:
 



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