Sur le grand plateau du Maillon, un tapis blanc encadré de lumière occupe une grande partie de l'espace, à gauche une batterie au complet et à droite, une table avec une table de mixage et un ordinateur. Le batteur João Pais Filipe s'installe derrière ses instruments et Luis Pestana se place derrière son ordinateur, envoyant des boucles sonores. Une danseuse dans un justaucorps noir découpé se positionne devant le tapis blanc et commence une danse solo entre combat et séduction, bientôt rejointe par trois autres danseur.euse.s, toujours habillé.e.s de noir mais dans des découpages différents. La lumière de la salle est encore allumée, et, rythmées par les battements de la caisse claire, du tambour et des percussions, les mouvements de danse se font énergiques. Six autres danseur.euse.s les rejoignent et dansent autour du tapis blanc. Les mouvements se rejoignent parfois, se transmettent, se retrouvent repris par quelques autres en ensemble, entre danses chtoniennes, acrobaties et gestuelle baroque mêlés à de la danse des rues.
C A R C A S S - Marco da Silva Ferreira - Photo: Jose Caldeira |
La batterie marque une pause et tous.tes se rassemblent à l'arrière de la scène. La pénombre se fait et le tapis s'éclaire. Après quelques séquences dansées à l'arrière, le long du tapis, peu à peu le tapis blanc se conquiert par l'arrière. Des mouvements d'ensemble à deux, trois ou quatre alternent avec des démonstrations de l'ensemble de la troupe. Quelquefois, l'un.e ou l'autre se retire sur les côtés. A un moment, une curieuse danse des "pieds élastiques" fait vaciller tout le monde sur un appui changeant et mobile. Puis, au fur et à mesure, chacun.e se couvre de couleurs. Qui une jupe ou un pantalon ou un haut multicolore qui complète le noir.
C A R C A S S - Marco da Silva Ferreira - Photo: Jose Caldeira |
Les percussions se font entendre de plus belle et toute l'énergie des corps se déploie sur la scène sans limite dans des tournoiement et des sauts. Une "danse de particules" se met en place où, presque géométriquement, les mouvements et déplacements rebondissent à 90 degrés lorsqu'un.e partenaire se trouve sur le chemin et cela donne des trajectoires comme dans les jeux vidéo S'ensuit une pause réparatrice qui aboutit à, surprise, une trace laissée par les corps qui étaient allongés sur le tapis de danse. Tapis qui se révèle être phosphorescent et qu'on soulève à la verticale. Le tapis devient écran sur lequel défilent les paroles d'un chant de lutte qu'entonnent tou.te.s les danseur.euse.s.
C A R C A S S - Marco da Silva Ferreira - Photo: Jose Caldeira |
Le drapeau rouge est agité, en fait un t-shirt qui est tendu à bout de bras et devient drapeau, masque ou cagoule, camisole, entrave ou camouflage, et même, en somme surréaliste, une grande bouche sourainte et parlante comme les amoureux de Man Ray. Un slogan "Tous les murs tombent" est écrit au pinceau de lumière sur l'écran et un dernier long set de danse énergique et puissante, dans lequel les interprètes lâchent toutes leurs forces et leur virtuosité et une partie de leur habillement, avant de partir en procession vers le fond de la scène dans la lumière déclinante. La troupe de Marco da Silva Ferreira, que l'on devine disparate et variée, multiple, en tout cas est une belle conjonction de talents, chacun et chacune à sa manière une personnalité, un personnage que l'on devine original, mais toutes et tous d'une énergie folle et doué.e.s d'une agilité certaine. Une conjugaison d'individualités fortes dans un collectif combatif et convaincant. Une énergie folle dans ce CARCASS !
La Fleur du Dimanche
* rappel des pièces de Marco da Silva Ferreira déjà vues et commentées:
Corpos de Baile au 104 à Paris:
https://lafleurdudimanche.blogspot.com/2022/10/s-et-corpos-de-baile-au-104-paris-la.html
Siri à Pôle Sud
https://lafleurdudimanche.blogspot.com/2022/05/siri-de-marco-da-silva-fereira-et-jorge.html
Au Maillon le 5 et 6 avril présenté avec Pôle Sud
Avec : André Garcia, Fábio Krayze, João Pais Filipe, Leo Ramos, Luís Pestana, Marc Oliveras Casas, Marco da Silva Ferreira, Maria Antunes, Max Makowski, Mélanie Ferreira, Nala Revlon et Nelson Teunis
Assistance artistique : Catarina Miranda
Lumière : Cárin Geada
Régie générale et régie son : João Monteiro
Musique : João Pais Filipe et Luís Pestana
Costumes : Aleksandra Protic
Scénographie : Emanuel Santos
Études anthropologiques : Teresa Fradique
Danses folkloriques : Joana Lopes
Production : Joana Costa Santos, Mafalda Bastos
Structure des Productions : Pensamento Avulso
Diffusion : ART HAPPENS
Co-production : Teatro Municipal do Porto / Centro Cultural de Belém / Big Pulse Dance Alliance / New Baltic Dance (Lithuania) / Julidans (The Netherlands) / Tanz im August/HAU Hebbel am Ufer (Germany) / Dublin Dance Festival (Ireland) and ONE Dance Week (Bulgaria)
Co-financement : the Creative Europe programme of the European Union / Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie / La briqueterie - CDCN du Val-de-Marne / Maison des arts de Créteil / KLAP- Maison pour la danse / CCN-Ballet National de Marseille / Charleroi danse, centre chorégraphique de Wallonie – Bruxelles / December Dance (Concertgebouw et Cultuurcentrum Brugge) / La rose des vents – scène nationale Lille Métropole – Villeneuve d’Ascq / TANDEM Scène Nationale Arras-Douai
Soutiens : República Portuguesa – Cultura, DGARTES – Direção Geral das Artes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire