Dimanche dernier, je vous avais prévenu(e)s... J'allais vous parler d'abandon, de l’incrédulité, de liberté, de suffragistes et de dominations croisées... et je vous avais parlé du silence...
Et il se trouve que j'étais devenu silencieux et que je n'ai pas terminé sur le silence jaune, celui du soleil, donc, place à la fleur jaune soleil avant d'embarquer dans les TVA (Textes à Valeur Ajoutée) sous diverses formes.
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L'Abandon
Pour le premier TVA, c'est un extrait de la critique du livre S’abandonner, de Séverine Danflous, par Bertrand Leclair dans le Monde des Livres du 19 mars 2021 que je vous offre tel quel
"Séverine Danflous (...) publie un deuxième roman qui est d’abord une belle variation sur l’abandon ou plus exactement le sentiment de l’être, abandonné, ce qui bien souvent signifie que l’on ne parvient plus à s’abandonner dans quelque bras que ce soit. Sous prétexte de tourner un documentaire, le narrateur, sorti laminé d’une rupture douloureuse, écoute des femmes ayant accepté de se raconter.
(...) Jouant discrètement de l’ambivalence d’un verbe que l’étymologie renvoie à la liberté (« donner à ban » signifiait au XIIe siècle lâcher le lien d’un animal), le narrateur tente dans son propre paysage de ruines de retrouver « l’insouciance, les mots légers, les pleurs perlés » : autant dire de retrouver une capacité à s’abandonner soi-même au risque, peut-être, de l’être de nouveau, abandonné."
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La méfiance
Le deuxième extrait est toujours de Bertrand Leclair à propos de Nevermore, de Cécile Wajsbrot
"La suspension de l’incrédulité que réclamait Samuel Coleridge, « ce n’est pas seulement dans la lecture qu’on doit la pratiquer. Dans la vie également. Suspendre la méfiance. Croire à ce qu’on vous dit. Que deviennent ceux qu’on ne voit plus »; que deviennent dans nos mots ceux qu’on ne verra jamais plus ?"
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L’aspiration à la liberté
Le troisième est de Florent Georgesco dans son article "L’âge des citadelles identitaires" sur Soi-même comme un roi, essai sur les dérives identitaires, d’Elisabeth Roudinesco,
"En ce sens, ils étaient conscients que le racisme est un phénomène aussi universel que l’aspiration à la liberté. (…) Fanon s’est toujours souvenu de la phrase d’un des ses professeurs, qu’il faisait sienne : “Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous.”»
Je vous en rajoute un "extrait":
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Femmes, Femmes, Femmes,...
Pour continuer ce portrait de femmes, je vous offre en "extrait" celui de Wanda, dans Les Héroïques de Paulina Dalmayer:
Puis celui de Raven Leilani avec Affamée (Lust):
Et continuer par des femmes vues par un homme, l'Américain Wright Morris avec Chant des plaines. Pour voix féminines. Extrait du 16 avril 2021.
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Suffragistes
Autre portrait de femme, là c'est un "autoportrait", vu que c'est son journal, c'est celui d'Hubertine Auclair, le Journal d'une Suffragiste:
L'origine de la Journée des Femmes
Peut-être savez-vous à qui nous devons la journée internationale du droit des Femmes, le 8 mars...?
Bien sûr ce n'est pas Hubertine Auclair, ni Louise Michel, ni Rosa Luxembourg. C'est l'Allemande Clara Eissner qui a pris le nom de son compagnon Osip Zetkin sans être mariée à lui (ils ont eus deux enfants) et dont la journaliste Florence Hervé a rassemblé les textes qu'elle a retrouvé, traduits par Marie Hermann et édités sous le titre "Je veux me battre partout où il y a de la vie".
Je pense que cet extrait y est:
"Libérée de sa dépendance économique vis-à-vis de l'homme, la femme [qui travaille] est passée sous la domination économique du capitaliste. D'esclave de son mari, elle est devenue l'esclave de son employeur. Elle n'avait fait que changer de maître. Elle a toutefois gagné au change : sur le plan économique, elle n'est plus un être inférieur subordonné à son mari, elle est son égale."
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Rire avec les Femmes
Pour finir avec les femmes, pas pour en finir avec elles, mais pour rire avec elles, je vous propose le livre de Sabine Melchior-Bonnet Le rire des femmes. Une histoire de pouvoir
L'éditeur en parle ainsi:
On a longtemps opposé rire et féminité. Faire rire était une prérogative des hommes.
Car le rire possède un pouvoir de subversion, et la société se méfie des rieuses.
Revanche des femmes à qui ont longtemps été refusées l'instruction, la parole et l'écriture, la conquête du rire leur offre un terrain de liberté. Mais le chemin a été long.
C'est à cette conquête du rire, à cette lente et délicate prise de pouvoir que s'attache ce livre.
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Jaune, le Soleil
Il se trouve que j'étais devenu silencieux dimanche dernier et que je n'ai pas terminé sur le silence jaune, celui du soleil, cette étoile chantée par Marguerite Duras dans un de ses films les moins connus peut-être: "Jaune, Le soleil" de 1972 . Tout le film se passe dans une seule pièce où sont réunis les représentants des deux forces politiques et leur ennemi "le juif". Et le soleil de Duras n'est pas une étoile, mais son cinéma brille dans les salles obscures et écalire le débat politiqe autrement:
Quand Baudelaire parle des amants, du désir, il est au plus fort du souffle révolutionnaire. Quand les membres du Comité central parlent de la révolution, c’est la pornographie.