dimanche 31 décembre 2017

2017-2018 : Quel but ? Quelles limites ?

31 décembre, c'est la fin d'une année et demain sera une autre année.
Nous aurons le temps de nous retourner, mais certain.e.s ont ont déjà donné leur sentiment sur l'année qui vient de passer. Nous y reviendrons peut-être, mais juste en pensée...
Alors, cap sur 2018 avec des fleurs et des TVA...


Etoiles de Nouvel An - Photo: lfddd

Comme premier texte, un extrait du journal de Charles Juliet "Gratitude - Journal IX 2004-2008" dont je viens de lire "L'Année de l'éveil", son roman autobiographique qui raconte sa bascule dans le monde des humains et dans l'écriture: 

"L'art doit être sans but et sans intention. Je ne me suis jamais imposé une discipline à propos de ce journal. C'est un besoin que j'avais, d'écrire comme cela, je n'ai jamais rien forcé, j'ai laissé les choses se faire. Même encore maintenant, je suis surpris qu'il y ait ces volumes-là."

Et puis:
"22 juillet 2004
Si je m'ouvre au tumulte du monde, prends à nouveau conscience des graves problèmes qui secouent notre société, et si à l'instant d'après je reviens à moi, à mon travail, je suis porté à remettre en cause, à considérer que les notes que je recueille dans ce Journal sont absolument dérisoires. C'est à chaque fois un moment difficile. Mais je réagis, m'efforce de ne pas retomber dans ce doute destructeur qui m'a si longtemps harcelé. Pour m'affermir, ne pas perdre courage, je me dis que je ne peux pas vivre hors de moi ni me couper de ce monde intérieur qui m'habite. Il détermine en grande partie ce que je suis, ce que je pense, et dans cette mesure, il me faut accepter les limites qu'il m'impose, donc de cesser de tenir pour rien ce que j'écris."


Etoiles de Nouvel An - Photo: lfddd

Pour finir en chanson, nous faisons le bilan de l'année avec OrelSan et disons: "Tout va bien" 




Avec Barbara, je vous dis à toutes et à tous: "Ma plus belle histoire d'amour c'est vous"




Et vous me répondrez avec Gérard Depardieu: "Dis quand reviendras-tu?"




Bon Dimanche, bon Réveillon, bon passage en 2018

La Fleur du Dimanche

lundi 25 décembre 2017

Noël, nouvelles étoiles, nouvelles visions, nouveaux voisins

C'est Noël et de nouvelles étoiles sont nées....
En voici en fleurs:

Etoiles en fleurs - Photo: lfdd

En ce qui concerne les étoiles, ce sont plutôt de nouvelles exoplanètes.

Comme le dit Xavier Demeersman sur le site Futara Science:
"Kepler-90i et Kepler-80g, deux petites exoplanètes, ont été découvertes au sein des données du télescope spatial Kepler. Mais pas par des astronomes. C'est une « intelligence artificielle » de Google qui les a repérées dans des systèmes planétaires pourtant déjà connus, après avoir appris à analyser les milliers de mesures de luminosité que cet instrument a moissonnées en surveillant 150.000 étoiles."
...
Et il précise:

"L’intelligence artificielle s’est entraînée à détecter les exoplanètes.
Au moyen du machine learning, l'intelligence artificielle qui, inspirée du cerveau humain, tisse un réseau neuronal, a donc appris à identifier les exoplanètes cachées dans les réserves de Kepler et à démêler les faux des vrais positifs. Les chercheurs attendent d'elle notamment de repérer les signaux les plus faibles qui ont jusqu'ici échappé à l'œil humain et à d'autres IA. Au cours de son entraînement sur 15.000 cibles déjà vérifiées, l'IA de Google a séparé les bons grains de l'ivraie dans 96 % des cas."


Etoiles en fleurs - Photo: lfdd


Vous pouvez voir l'article ici si vous voulez creuser:
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/exoplanete-decouverte-kepler-90i-kepler-80g-ia-google-trouve-petites-exoplanetes-69565/


Et comme c'est Noël, et pour certains la tradition des "papillotes", je vous offre des blagues et des citations de papillotes...

La première - que j'ai un peu transformée - et d'actualité:
Melchior, et Gaspard sont les noms de deux des Rois Mages, quel est le nom du troisième:
- Salazar
- Edgar 
- Nabuchodonosor 


Bon, plus sérieusement, une pensée pour la vision:
"On ne voit bien qu'avec le coeur, l'esentiel est invisible pour les yeux"
Devinez qui en est l'auteur ?

Et celle-ci, en direct: la papillote de Proust:




Et pour suivre ses conseils, deux voyages musicaux hors des sentiers battus. 
Le  premier, pour un fidèle lecteur qui ne comprend pas les langues étrangères, un chanteur français qui vient de mourir en décembre, Manno Charlemagne qui nous chante Noël:




Une autre chanson de lui: 




Et une troisième:





Et OKI DUB AINU BAND, exotique à souhait:







Bonnes Fêtes de Noël

La Fleur du Dimanche

dimanche 24 décembre 2017

Pour Noël, entre utopie et uchronie, faisons bref et fêtons aujourd'hui !

En référence au "bref" de l'Avent (10 décembre), j'ai essayé d'être bref dimanche dernier (17 décembre) pour l'Utopie.
Mais d'après vos retours, il semble que le terme pose question, alors je vais en faire un tour rapide après la fleur du jour et je reporte à demain la question philosophique et celle des étoiles...

Etoiles rouges - trous noirs - Photo: lfdd

Sans me mouiller, je mets la définition 

1. du Larousse

- Construction imaginaire et rigoureuse d'une société, qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre-idéal.

- Projet dont la réalisation est impossible, conception imaginaire : Une utopie pédagogique.

2.  du Littré

1.Pays imaginaire où tout est réglé au mieux, décrit dans un livre de Thomas Morus qui porte ce titre. Chaque rêveur imagine son Utopie (avec majuscule).

2 Fig. Plan de gouvernement imaginaire, où tout est parfaitement réglé pour le bonheur de chacun, et qui, dans la pratique, donne le plus souvent des résultats contraires à ce qu'on espérait (avec une minuscule). Se créer une utopie. De vaines utopies.

* Projet imaginaire.

HISTORIQUE
XVIe s.
Finablement arrivarent au port de Utopie, distant de la ville des Amaurotes par trois lieues, [Rabelais, Pant. II, 24]
La malice que havons de Adam pour heritage s'est treuvée tousjours à Geneve comme ailleurs… si qu'il ne fault chercher ronds et entiers plaidoieurs qui par cavillations ne prolongent les procez, sinon en utopie, [Bonivard, Anc. et nouv. police de Genève, p. 37]


3. de la BNF

La poursuite d'une chimère

Dans le langage courant actuel, "utopique" veut dire impossible ; une utopie est une chimère, une construction purement imaginaire dont la réalisation est, a priori, hors de notre portée. Or, paradoxalement, les auteurs qui ont créé le mot, puis illustré le genre littéraire inventé par Thomas More en 1516, avaient plutôt pour ambition d'élargir le champ du possible, et d'abord de l'explorer. 

Je vous renvoie à la lecture de la suite directement sur le site:
http://expositions.bnf.fr/utopie/arret/d0/index.htm



Et pour finir, je vous mets quatre chansons qui parlent d'Utopie:

Björk dont le nouvel album s'appelle Utopia:




et un titre "The Gate" : 



Une chanson d'Allanis Moricette 





Et Utopia de Bernard Laviliers




Et pour finir, Utopia de Chomsky:





Et comme nous sommes dimanche, super prime bonus, je vous mets Noam Chomsky et Susan Sontag qui parlent de l'Utopie (appréciez la liaison!):
  



Bon Dimanche et Joyeux Noël

La Fleur du Dimanche

dimanche 17 décembre 2017

Lucky ou l'utopie, le bonheur, l'amour, le rêve ou la réalité. C'est la vie, Lucky

Je vais essayer d'être bref ce dimanche de l'Avent aussi, après le mouillage des trois sapins:

Sapin pas sapin mouillé - Photo: lfdd


Sapin pas sapin mouillé - Photo: lfdd

Pour commencer, en TVA politique, l'annonce d'un livre de Erik Olen Wright, dans l'air du temps: "Utopies réelles" qui reprend l'expression de Thomas More (XVIème siècle) et se projette dans l'avenir des alternatives possibles qui, un peu partout fleurisssent, dans tous domaines, agriculture, énergie, fabrication, informatique, social, pour arriver à "L'Age du faire" comme le décrit Michel Lallemant. 
Erik Olen Wright nous dit: "Au lieu de domestiquer le capitalisme en imposant une réforme par le haut ou de briser le capitalisme par une rupture révolutionnaire, l'idée centrale consiste à éroder le capitalisme en construisant des alternatives émancipatrices dans les espaces et les fissures des économies capitalistes, et en luttant pour défendre et étendre de tels espaces." 
Et il se pose en écho du philosophe Ernst Bloch et de ses utopie réelles, tout en admettant que: "Nous cherchons tous deux des préfigurations utopiques dans le présent et nous plaçons la démocratie au cœur de la construction pratique des utopies, réelles ou concrètes. Je pense néanmoins que mon travail diffère de celui de Bloch dans la mesure où ce dernier semble principalement s’intéresser aux formes culturelles qui incarnent la possibilité utopique, tandis que je me penche davantage sur les institutions pratiques."
Dans l'article du Monde "Les utopies réelles ou la fabrique d’un monde postcapitaliste" d'Anne Chemin, Laurent Jeanpierre nous dit: 
"Les utopies réelles, tout en changeant le monde, peuvent nourrir l’imaginaire et entretenir l’espérance, mais ces processus de changements historiques dépassent largement une génération. Le capitalisme a mis des siècles à se construire, il mettra beaucoup de temps à s’éroder – s’il doit s’éroder."


Autre TVA, celui de l'Amour, avec? toujours dans Le Monde, l'article de Vincent Roy sur "Sollers en fou amoureux" et un extrait d'une lettre à son amour, Dominique Rollin:
"Mon amour, j’ai trouvé ce que c’était pour nous cette fausse séparation périodique, qui est en effet le rapprochement le plus sûr et le plus intense: la mise en forme spatiale du "non-dit", c’est-à-dire du surplus d’évidence qui est entre nous, à chaque instant, à Paris.
En somme, nous voyons là notre intervalle (ce qui fait qu’il y a toi et moi) en même temps que la jonction qu’il fonde (ce qui fait qu’il n’y a qu’un nous dont nos têtes, une fois rapprochées, ne sont que les phases. Ce qui parle ici, dans les lettres, devant chacun de nous, c’est l’intervalle lui-même, et c’est aussi pourquoi chacun s’adressant à l’autre, en fait se "retrouve" comme autre plus profondément que lui / ou elle que lui : ou elle.)."


Et pour finir, un conseil de film, c'est Lucky, le film de John Caroll Lynch avec Harry Dean Stantton, un faux western, sensible portrait d'un vieux de la Navy (mais aux cuisines) qui se confronte à sa "réalité" d'une manière très prosaïque et avec un humour sobre. Superbe hommage à la disparition de quelqu'un et au deuil.
Un petit conseil, regardez bien le premier et le dernier plan du film... Un film à conseiller au moins à tout ceux qui ont perdu un être cher récemment...




En clin d'oeil, je vous mets trois versions de la chanson espagnole de Vicente Fernández Volver Volver que Lucky chante dans le film, à vous de voter pour votre préférée:









Et en prime, une chanson d'Emerson Lake & Palmer: "Lucky Man"




Et comme vous avez été sage et que c'est bientôt Noël et que la joie se partage, comme la vie, "C'est la vie"





Bon Dimanche 

La Fleur du Dimanche

jeudi 14 décembre 2017

Quintette de Jann Gallois à Pôle Sud: un Quintette noir qui finit en rose...

La vie est un cruel combat pour que chacun trouve sa place. Et la scène, surtout hip-hop aussi.
Alors mettez cinq danseurs sur scène et remuez le tout après avoir laissé reposer un court moment et vous allez voir que non seulement cela s'agite, mais chacun veut dire son mot, veut sa place et pas une autre et en moins de deux c'est une horrible cacophonie.


Quintette - jann Gallois - Photo: Laurent Philippe

C'est ce qu'a expérimenté avec quatre danseurs pour la première fois Jann Gallois, fille de musiciens qui se frotte sur scène à un partage d'espace où chacun se fait chorégraphe, à tout le moins chef de ce petit orchestre de chambre, sur cette scène qui va en voir de toutes les couleurs. D'ailleurs c'est surtout du noir originel que cela part et ce noir est aussi dans la musique grinçante et électrisante qui va agiter ce petit monde qui, par soubresauts et sursauts, essaie vainement de trouver la bonne place qui va lui être volée ou dont il - ou elle - va être chassé.e.
Dans des grondements sourds et hypnotiques, les cinq danseurs essaient de se constituer en ensemble qui se fait et se défait, formant des tableaux mouvants ou des relations dans l'espace qui se transforment continuellement dans des heurts et des accrocs saccadés, la lumière à l'unisson.


Quintette - Jann Gallois - Photo: Laurent Philippe

Une nouvelle phase musicale, plus mélodique et répétitive amène un peu de sérénité sur le plateau, sans pour autant que le quintette se mette en harmonie et fasse la paix. Les relations sont toujours tendues, rien n'est pardonné ou donné, chacun continue de se battre pour sa place dans cet univers mouvant qui se transforme en marée et en sac et ressac plein de ressentiment, jusqu'à la rixe rejouée.
Cependant, dans une bascule de perspective, d'univers et de lumière et de couleur, un rose rassurant baigne le quintette au sol qui, calme et ralenti flotte et se fait masser et ramasser par une musique envoutante et en nappes doucereuses dans un bonheur liquide.
Le quintette en sort ragaillardi et renforcé et les membres, que cet épisode semble avoir soudés, en viennent à faire l'expérience de leur cohésion et leur unité en testant leur intégrité via la chute et le déséquilibre dans un silence retrouvé.


Quintette - Jann Gallois - Photo: Laurent Philippe

Cette parabole dansée avec énergie et qui nous prouve que chacun doit se frotter aux autres pour trouver sa place parmi eux, est habilement mise en lumière par Cyril Mulon avec des images vidéo d'Alexandre Bouvier. 
Et il faut surtout citer les cinq interprètes, dont la chorégraphe Jann Gallois, Maria Fonseca, Erik Lobelius, Amaury Réot et Aure Wachter.  


La Fleur Du Dimanche

A Pôle Sud le 13 et 14 décembre 2017

Quintette
JANN GALLOIS
CIE BURNOUT
Chorégraphie : Jann Gallois
Musique : Alexandre Bouvier, Grégoire Simon
Lumières : Cyril Mulon
Vidéo designer : Alexandre Bouvier
Costumes : Marie-Cécile Viault
Regard extérieur : Frédéric Le Van
Avec : Maria Fonseca, Jann Gallois, Erik Lobelius, Amaury Réot, Aure Wachter

Production : Cie BurnOut



mardi 12 décembre 2017

Rain d'Anne Teresa de Keersmaeker au Maillon: une trombe de Bonheur

Le terme de "magistral" n'est pas exagéré pour qualifier "Rain", cette pièce historique d'Anne Teresa de Keersmaeker donnée au Maillon pour deux soirs.
La musique de Steve Reich "Music for 18 musicians" porte littéralement le spectacle, les danseurs et le public et emmène tout ce beau mode dans une transe bienheureuse, avec montée en acmé et retour  au calme au bout d'une heure dix minutes d'un nuage nappé de sons répétitifs qui se chevauchent et varient en harmonie et en subtiles migrations sonores.


Rain - Anne Teresa De Keersmaeker - 2016  Photo: Anne Van Aerschot

Et sur scène les trois danseurs et sept danseuses sont à l'unisson de la musique dans un mouvement équivalent, presque perpétuel.
D'abord en déséquilibre et en évitements, dans les courbes qui se croisent et se retrouvent de temps en temps, les dix interprètes construisent une approche et un dialogue dans une variété de corps et de costumes soyeux et proche de la chair, de la peau.
Les mouvements sur le plateau sont aussi hypnotiques que les archets, le piano et les anches de l'orchestre infatigable. Et c'est un réel bonheur de voir bouger ce beau monde et d'attraper ici et là des bribes de dialogue, des mouvements d'ensemble qui se brisent, de duos ou des trios aléatoires, des rassemblements qui éclaboussent aussitôt, des courses folles et des mouvements que l'on croirait calqués sur l'agitation moléculaire mais qui est millimétrée au cordeau, à l'image de ces lignes de fuite tracées sur la scène.



Rain - Anne Teresa De Keersmaeker - 2016  Photo: Anne Van Aerschot

De même, les changements d'ambiance, de couleur - même des costumes des danseurs qui soudain sont habillés différemment - on passe du brun chair à des dominantes rouges ou jaune brillant ou bleu - tout comme on passe de cette ambiance instable à des chutes au sol, un épisode super dynamique ou quelques passages tirant vers le combat au corps à corps pour finir dans un laisser-aller sensuel après avoir expérimenté les gestes de l'amour.


Rain - Anne Teresa De Keersmaeker - 2016  Photo: Anne Van Aerschot

Il faut saluer la performance remarquable de cette magnifique troupe de danseurs, tous magnifiques -  Laura Bachman, Léa Dubois, Anika Edström Kawaji, Zoi Efstathiou, Yuika Hashimoto, Laura Maria Poletti, Soa Ratsifandrihana, Frank Gizycki, Robin Haghi, Luka Švajda, qui nous amènent à bout de souffle au bout de ce déluge de danse et d'énergie et nous abandonnent dans l'immobilité et la silence après une dernière surprise.


Rain - Anne Teresa De Keersmaeker


Le Fleur du Dimanche


RAIN
Au Maillon Strasbourg, le 12 et 13 décembre à 20h30 - présenté avec le Kulturburo Offenburg

Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker
Interprètes : Laura Bachman, Léa Dubois, Anika Edström Kawaji, Zoi Efstathiou, Yuika Hashimoto, Laura Maria Poletti, Soa Ratsifandrihana, José Paulo dos Santos / Frank Gizycki, Robin Haghi / Lav Crnc`´evic´, Luka Švajda / Thomas Vantuycom
Musique : Music for 18 Musicians, Steve Reich
Scénographie et lumière : Jan Versweyveld
Costumes : Dries Van Noten
Production 2001 : Rosas et De Munt / La Monnaie
Coproduction 2016 : De Munt / La Monnaie / Sadler’s Wells / Les Théâtres de la Ville de Luxembourg
Première : 10.01.2001, De Munt / La Monnaie
Rosas est soutenu par : la Communauté Flamande

dimanche 10 décembre 2017

La Rose réduite en étoile de Noël - Bref: L'Avent c'est pas Noël

Aujourd'hui je vais faire bref.

Une rose de Noël à la vie brève, comme l'étoile de Noël que tout le monde attend:

Rose - étoile - de Noël - Photo: lfdd

Pour TVA, une réflexion sur la concision:

"Ce qui s'énonce brièvement peut être le fruit et la moisson de beaucoup de pensées longuement méditées." 
Nietzsche

Vu dans un article du Monde du samedi 2 décembre intitulé " Pour la brièveté de la presse" de Thibaut Sardier qui conclut ainsi:
"Reste donc au journaliste à peser ses mots pour viser l'essentiel, admettre l'inachevé pour faire progresser une pensée." 
Et qui arrive à rajouter deux phrases après (je vous laisse les chercher sur le web..
Je vous rajoute juste une pensée de Bernard Roukhomovsky, abondamment cité dans le même article:
"On est toujours plus bref que le moins long"

Et je rajoute mon grain de sel:
""Bref". On ne peut pas faire plus concis, mais on peut faire plus con, si !"

Et pour le prouver, les trois vidéos de la semaine, celle incontournable de Johnny "Cheveux longs et idées courtes"




Et la - pas brève - chanson d'Antoine sur la longueur des cheveux qui a allumé le feu - Les élucubration:





Et comme il me reste de la place, je vous mets une chanson de Zoufris Maracas - Les Écrans

Les Écrans

J’en ai ras le bol de ces écrans
Qui essayent de voler mon âme
Qui me font vivre des enterrements
Alors que je traverse Paname
Qui me font oublier les gens
Insensibles à mes états d’âme
Trop occupé à essayer
D’géolocaliser ma femme
J’voudrais tout envoyer valser
Parce que j’vois bien qu’tout est biaisé
Ils se sont partagé l’gâteau
Ils ont même bouffé les couteaux
Pis leur pognon c’est du mytho
Font crever la moitié des gens
Pour maintenir leurs foutus taux
Et puis ils se disent intelligents
Y’a deux fois et demie à bouffer
Pour tout le monde sur cette planète
C’est un problème de répartition
Donc ils ont qu’à répartir par le net
Puisque leurs banques sont en réseau
Qu’ils ont aucune difficulté
À assurer des livraisons
De pesticides au Zimbabwe
Moi j’voudrais…



Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

mercredi 6 décembre 2017

Littéral de Daniel Larrieu à Pôle Sud : Passe-moi le ballet

Seul en scène ou presque pour commencer, avec ses - presque -  soixante balais  - des vrais, à l’ancienne, avec de la paille de sorgho, fabriqués par Didier Duserre- et ses cinq interprètes, dont un balai en équilibre sur le bras d’une danseuse, le ton est donné : l’équilibre entre le chorégraphe et ses interprètes, un parcours dans l’histoire de la danse contemporaine, à la fois inscrit dans les mémoires et en dialogue, Daniel Larrieu nous offre littéralement un panorama de sa vie : il fête ses soixante balais !

Et il va nous montrer, dans un costume pauvre mais brillant, sac-poubelle en soie étincelante, le résumé de son « histoire de la danse ».  En gestes décalés mais précis, pichenettes, chiquenaudes mais aussi revisitation du vocabulaire de la danse classique, il va reconstruire – ou déconstruire –une histoire, son histoire. Histoire qui sera reprise, et relue, réinterprétée, réincorporée et transformée par ses compères danseurs et danseuses qui la feront leur. Ils y mettront leur sceau, leur histoire, leurs gestes dans une interprétation complice. Car ce que l’on verra sur scène pendant une belle heure de partage, c’est que le geste est langage et que le langage corporel danse et se fait chorégraphie.


Littéral - Daniel Larrrieu - Compangie Astrakan


Daniel passe le mot, le geste et le relai. Au début, plus longuement et plus tard de manière plus concise, dans une ambiance sonore qui ressemble à un ronflement sourd de frigo et des grondements qui semblent sous-marins et d’où émerge au loin un air d’opéra. Geste par geste, le langage se construit, l’histoire se chorégraphie et se transmet aux cinq danseurs et danseuses qui vont nous la faire vivre, en musique et en rose, avec bonheur. Une histoire multiple, variée et légère, tantôt calme et reposée, quelquefois plus enjouée, toujours sensible. Avec un épisode solo où l’on rêve de voir ressurgir Daniel Larrieu dans des nappes musicales un peu psychédéliques. C’est un vrai plaisir de voir ces cinq corps parler et nous raconter ces histoires sans paroles et de chacun et chacune amener son individualité, sa morphologie et son expression dans ce ballet mobile et agile. Bravo à Marie Barbottin, Léa Lansade, Marion Peuta, Jérôme Andrieu, Yan Giraldou, sans oublier Daniel Larrieu.





La Fleur du Dimanche

A Strasbourg - Pôle Sud le  4 et 5 décembre 2017

21 décembre 2018: Scène nationale d’Orléans
27 janvier 2018: Le VIVAT, Scène conventionnée d’Armentières

27 février 2018: 40ème anniversaire – Les Hivernales, Avignon


Littéral
DANIEL LARRIEU
CIE ASTRAKAN
Chorégraphie : Daniel Larrieu
Interprètes : Marie Barbottin, Léa Lansade, Marion Peuta, Jérôme Andrieu, Yan Giraldou, Daniel Larrieu
Scénographie : Mathieu Lorry-Dupuy.
Les balais réalisés en paille de sorgho ont été fabriqués à l’ancienne par Didier Dussere à Saint Chaptes, France
Costumes : Clément Vachelard (conception), Brice Wilsius (réalisation)
Lumière : Marie-Christine Soma
Direction Technique et régie générale : Christophe Poux
Régie Plateau : Franck Jamin

Production : Astrakan recherche chorégraphique / Coproduction (en cours) : CCN de Tours - Le Phare, CCN du Havre Normandie - CCN de Rillieux-La-Pape - Viadanse, CCN de Belfort - Le Vivat, Scène conventionnée d’Armentières - POLE-SUD CDCN Strasbourg -  Centre des arts d’Enghien-Les-Bains / Avec le soutien du conseil départemental du Val-d’Oise - Fonds SACD Musique de Scène / La Compagnie Astrakan est soutenue par la - DRAC Ile de France / Daniel Larrieu est artiste invité à la Ménagerie de Verre pour l’ensemble de ses projets.

dimanche 3 décembre 2017

Les roses de Noël et de Lyon et Fred, il y a au moins Deux.


Pour le premier dimanche de l'Avent, je suis allé, pas trop loin, à Lyon pour vous en rapporter des roses, pas de Noël, comme il y a six ans où je vous en offrais un mélange trompeur le 24 décembre pour vous souhaiter de "Joyeuses Fêtes". C'était la 11ème Biennale de Lyon "Une terrible beauté" et cette année, pour la 14ème, ce sont les "Mondes flottants" qui s'offrent à nous. Vous en aurez peut-être un aperçu, et en parallèle, il y à, au Musées des Beaux-Arts une exposition "dialogues France-Mexique" LOS MODERNOS, ainsi qu'une rétrospective sur le "Monde de Fred Deux" à qui j'ai emprunté le TVA du jour...

Mais tout d'abord les roses, non sous la neige de Noël, mais dans le froid de décembre:


Roses de Noël dans le froid - Photo: lfdd

Roses de Noël dans le froid - Photo: lfdd

Roses de Noël dans le froid - Photo: lfdd

Comme promis, le TVA est un texte de Fred Deux, extrait de son journal du 13 novembre 1997:

"Le dessinateur tient son crayon. Il ne pense pas à son dessin. Il serre son outil, il se croit prêt. Il se trompe. Chaque jour est un recommencement. Le commencer c'est le recommencer. Exercice de l'approche. L'écriture est, elle aussi, une répétition. C'est sans s'en rendre compte que l'on ne répète plus. Que l'on ne recommence plus. Le geste est devenu un mystère. Travailler et être travaillé. Il n'y a plus à regarder. On voit. Le corps du dessin est serré contre le mien. L'impossible est possible."

En complément, je vous en livre un autre extrait et une image, exemple de ses gravures. Si vous avez l'occasion de passer par Lyon, allez voir l'exposition, très complète sur sa création de plus de 60 ans de dessins et gravures.


Texte de Fred Deux

Fred Deux - Dans sa gorge le cri, tache à découvrir - photo: lfdd


Et pour finir en chanson, je ne pouvais passer outre le Tino Rossi des Roses de Noël:





Ni la Rose de Noël d'André Dassary:



Et celle pour les enfants:



Et pour finir en douceur, une version de la Chanson des Roses de Rainer Maria Rilke, écrite par Morten Lauridsen avec les Elora festival Singers sous la direction de Noël Edisson:





Bon Dimanche de l'Avent

La Fleur du Dimanche



mercredi 29 novembre 2017

Lisbeth Gruwez: We're Pretty.... TIC, TOC, qui frappe à la porte, c'est Hitchkock

Cela commence comme un film qui serait joué par deux acteurs assis l'un à côté de l'autre sur une chaise, à distance respectable...
Mais le respectable ne fait pas partie du film, c'est plutôt l'attente, le suspense, l'anxiété ou une sourde angoisse qui sourd au fur et à mesure que l'on entend que l'on n'entend rien, ou si peu...
Pour commencer, le souffle du voisin, de la voisine, quelques bruits de la rue, le bruit que font les deux danseurs avec leurs gestes introvertis au ralenti, puis, un début de respiration, un souffle caché au creux d'un bras replié, timide ou plutôt farouche.
Mais tout cela dans un film au ralenti, qui creuse l'attente, qui nous fait inventer ces oiseaux qui pourraient s'abattre sur scène, mais qui semblent être dans leur tête. L'histoire s'écrit, toute en attente de l'événement, mais il n'y en aura pas, le rythme s'accélère, le son s'amplifie la respiration devient plus forte, plus présente, se multiplie, et monte en volume et en tension. 
Un note de piano ponctue ces souffles, la tension monte....
Et retombe...


We're pretty fuckin' far from okay  - Libeth Gruwez - Nicolas Vladyslav - Voetvolk


Une rampe de lumière nous éblouit, les deux comédiens cherchant un abri l'un chez l'autre, une réconciliation, un repos, mais de repos, il n'y en aura, même si le combat n'est pas violent, la paix n'est pas gagnée, les corps sont farouches et l'étau se resserre sur la lumière... NOIR.


We're pretty fuckin' far from okay  - Libeth Gruwez - Nicolas Vladyslav - Voetvolk


Pour finir, enfermés dans un carré de lumière qui les balaye du devant de la scène pour les plaquer contre le mur, les deux danseurs, d'abord au sol mais forcé de se lever, sont enfermé à la fois dans leur cadre lumineux et dans leur tête. Leurs gestes transpirent la souffrance intérieure, le mal-être dans sa peau. De tics en tocs, ils souffrent ensemble, et séparés, reliés uniquement par leur respiration, qui va à nouveau nous cerner, et leurs gestes de fous aliénés, possédés par des mouvements désordonnés et répétitifs, furieux et blessants....
We're pretty fuckin' far from okay.... Et ce n'est pas gagné !






"We're pretty fuckin' far from okay"  est le troisième volet de la trilogie, commencée avec "It's going to get worse and worse and worse, my friend" que l'on a pu voir à Pôle Sud en novembre 2015 (voir mon billet "Le pouvoir du corps, le corps du pouvoir") et "AH/HA"


La Fleur du Dimanche

Mercredi 29 et jeudi 30 novembre à 20h30 à Pôle Sud dans le cadre de la Biennale de la danse Grand Est - Exp.Édition 2017
Avec le soutien de l'Onda - Office national de diffusion artistique

We're pretty fuckin' far from okay
LISBETH GRUWEZ
VOETVOLK
Concept & chorégraphie : Lisbeth Gruwez
Composition, sound design & assistance : Maarten Van Cauwenberghe
Danseurs : Wannes Labath & Lisbeth Gruwez
Dramaturgie : Bart Van den Eynde
Répétiteur : Lucius Romeo-Fromm
Éclairage : Harry Cole & Caroline Mathieu
Direction technique : Thomas Glorieux
Scénographie : Marie Szersnovicz, Lisbeth Gruwez & Maarten Van Cauwenberghe
Costumes : Alexandra Sebbag
Production : Voetvolk vzw / Coproduction : Festival d’Avignon - La Bâtie-Festival de Genève – KVS - Le Phare, CCN du Havre Normandie - Theater Im Pumpenhaus - Les Brigittines - Tandem Arras-Douai - Weimar Kunstfest – Julidans - MA Scène Nationale, Pays de Montbéliard - Troubleyn, Jan Fabre / En résidence : Troubleyn, Jan Fabre - Kunstencentrum BUDA - STUK & Les Brigittines / Avec le soutien de : kc NONA - la Communauté flamande & la Commission de la Communauté flamande