Seul en scène ou presque pour commencer, avec ses - presque
- soixante balais - des vrais, à l’ancienne, avec de la paille
de sorgho, fabriqués par Didier Duserre- et ses cinq interprètes, dont un balai
en équilibre sur le bras d’une danseuse, le ton est donné : l’équilibre
entre le chorégraphe et ses interprètes, un parcours dans l’histoire de la
danse contemporaine, à la fois inscrit dans les mémoires et en dialogue, Daniel
Larrieu nous offre littéralement un panorama de sa vie : il fête ses
soixante balais !
Et il va nous montrer, dans un costume pauvre mais brillant,
sac-poubelle en soie étincelante, le résumé de son « histoire de la danse ».
En gestes décalés mais précis,
pichenettes, chiquenaudes mais aussi revisitation du vocabulaire de la danse
classique, il va reconstruire – ou déconstruire –une histoire, son histoire.
Histoire qui sera reprise, et relue, réinterprétée, réincorporée et transformée
par ses compères danseurs et danseuses qui la feront leur. Ils y mettront leur
sceau, leur histoire, leurs gestes dans une interprétation complice. Car ce que
l’on verra sur scène pendant une belle heure de partage, c’est que le geste est
langage et que le langage corporel danse et se fait chorégraphie.
Littéral - Daniel Larrrieu - Compangie Astrakan |
Daniel passe le mot, le geste et
le relai. Au début, plus longuement et plus tard de manière plus concise, dans
une ambiance sonore qui ressemble à un ronflement sourd de frigo et des
grondements qui semblent sous-marins et d’où émerge au loin un air d’opéra. Geste
par geste, le langage se construit, l’histoire se chorégraphie et se transmet aux
cinq danseurs et danseuses qui vont nous la faire vivre, en musique et en rose,
avec bonheur. Une histoire multiple, variée et légère, tantôt calme et reposée,
quelquefois plus enjouée, toujours sensible. Avec un épisode solo où l’on rêve
de voir ressurgir Daniel Larrieu dans des nappes musicales un peu
psychédéliques. C’est un vrai plaisir de voir ces cinq corps parler et nous
raconter ces histoires sans paroles et de chacun et chacune amener son
individualité, sa morphologie et son expression dans ce ballet mobile et agile.
Bravo à Marie Barbottin, Léa Lansade, Marion Peuta, Jérôme Andrieu, Yan
Giraldou, sans oublier Daniel Larrieu.
La Fleur du Dimanche
A Strasbourg - Pôle Sud le 4 et 5 décembre 2017
21 décembre 2018: Scène nationale d’Orléans
27 janvier 2018: Le VIVAT, Scène conventionnée d’Armentières
27 février 2018: 40ème anniversaire – Les Hivernales, Avignon
Littéral
DANIEL LARRIEU
CIE ASTRAKAN
Chorégraphie : Daniel Larrieu
Interprètes : Marie Barbottin, Léa Lansade, Marion Peuta, Jérôme Andrieu, Yan Giraldou, Daniel Larrieu
Scénographie : Mathieu Lorry-Dupuy.
Les balais réalisés en paille de sorgho ont été fabriqués à l’ancienne par Didier Dussere à Saint Chaptes, France
Costumes : Clément Vachelard (conception), Brice Wilsius (réalisation)
Lumière : Marie-Christine Soma
Direction Technique et régie générale : Christophe Poux
Régie Plateau : Franck Jamin
Production : Astrakan recherche chorégraphique / Coproduction (en cours) : CCN de Tours - Le Phare, CCN du Havre Normandie - CCN de Rillieux-La-Pape - Viadanse, CCN de Belfort - Le Vivat, Scène conventionnée d’Armentières - POLE-SUD CDCN Strasbourg - Centre des arts d’Enghien-Les-Bains / Avec le soutien du conseil départemental du Val-d’Oise - Fonds SACD Musique de Scène / La Compagnie Astrakan est soutenue par la - DRAC Ile de France / Daniel Larrieu est artiste invité à la Ménagerie de Verre pour l’ensemble de ses projets.
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