vendredi 15 novembre 2024

IA d'la Joie à la Choucrouterie: L'intelligence Alsacienne avec humour et knak(e)s

 30 c'est le nombre de revues que nous a déjà proposé Roger Siffer et sa formidable - et inoxydable - équipe de joyeux lurons dans la Choucrouterie, ce cabaret à Strasbourg où l'on rit deux fois plus que normalement.


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker


D'une part en Français, et, juste à côté en Alsacien. Mais différemment. Parce que les deux humours ne sont pas forcément les mêmes. Ce qui provoque quelque décalage - et explications de textes sur le mode d'emploi des deux versions de cette nouvelle revue "IA d'la Joie" et "IA IA het Sie g'sait un..."  . "Ah Voilà!"


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

30, c'est aussi la limitation de vitesse dans les zones de convivialité et qui nous donne droit à un magnifique sketch sur la cohabitation en ville et les rencontres, superpositions, frictions, ballets entre piétons, automobilistes, cyclistes... et... chute en trottinette, très bien senti, écrit et décrit, et dansé. 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

Cela nous permet de saluer toute la partie dansée et chorégraphiée qu'ont développé les comédiennes et comédiens et à laquelle on ne prête pas toujours attention. Les chorégraphies conçues Charlotte Dambach pour la revue de cette année sont quelquefois très osées. 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

Pour certaines scènes, les interprètes en arrivent à pousser les murs de la très petite scène de la Chouc' et à agrandir l'espace avec leurs voltes et leurs cabrioles et leurs manèges. Un grand bravo aussi aux créatrices des costumes et de la scénographie, Carole Deltenre et Estelle Duriez et leur équipe qui ont fait preuve d'imagination et de talent pour des costumes nombreux et à la fois beaux et originaux qui collent parfaitement aux différents sketches. 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

Pour n'en citer que quelques-uns, justement les costumes de ce sketch (entre autre le chapeau des automobilistes, véritable oeuvre d'art, celui du Dr Paul Watson (qui veut sauver les baleines dans ls lac de Gérard dans les Vosges) ou le chapeau "Nid de Cigogne" plus vrai que nature ou les costumes d'inspiration Bauhaus et Schlemmer - surtout le magnifique costume de Suzanne Mayer. Sans oublier le costume à poches kangourou de la sirène Barseghian et la coiffure "requin" de Jean-Philippe Vetter..... Et j'en oublie...


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker


Le rythme ne faiblit pas tout au long des presque deux heures de spectacle où les deux douzaines de tableaux s'enchaînent sur un rythme fou, à l'image du sketch "Les Urgences" où les deux protagonistes n'endossent pas moins d'une quinzaine de fonctions face à un client venu cherche un paquet. L'alternance entre critique de l'actualité, égratignâge des personnalités politiques ou faits de société alterne avec des tableaux chantés - et dansés où les mélodies connues font passer des message avec des paroles écrites sur mesure. 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

L'Y'a d'la joie de Trenet qui inspire le titre français de la revue est l'occasion d'un panorama de l'I.A. qui "oublie" la "plus belle des Vallées" (Le Val de Villé natal de Roger Siffer). L'I.A. qui permet aussi la résurrection de Chilbert Meyer ex-maire de Colmar - et le jeu de mots-valise délirants de Guy Riss dont le dictionnaire personnel doit aussi peser le double d'un dictionnaire normal. Ou une variations surréaliste du triangle amoureux. Capri c'est fini nous offre dans une tendance nostalgique et émouvante et même poignante une ode amoureuse à la disparition des Caddie. Le summum de l'émotion étant atteint par la version Je l'aide à mourir de la chanson de Francis Cabrel, dans une mise en scène sobre et très psychanalytique de "l'aidant" sur des paroles  très fortes et touchantes qui pourtant manient un humour des plus noir. Ne serait-ce le sujet, le texte de Sébastien Bizzotto et son interprétation nous saisissent. 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

Les aventures du grand Tétras par Béatrice Keck sur la chanson de Néna est plus poétique. Et les Castors permettent une belle mise en fable de la politique. La politique qui n'est bien sûr pas absente, avec le discret et controversé ministre alsacien (ou lorrain ?) du gouvernement et les péripéties de l'opposition à la municipalité strasbourgeoise où chacun en prend pour sa veste (certaines se retournant trop souvent). 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

La Maire de Strasbourg (dynamique et expressive Marie Hattermann) n'étant pas en reste quand elle plonge dans le bain des réseaux sociaux sou la houlette de sa conseillère (imperturbable Susanne Mayer). 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

Arthur Gander incarne quelques personnages hauts en couleur, dont le "videur" du marché de Noël changé de gérer les "invasions" au ralenti de Vikings (Lines) aux tempes grises et le supporter du Racing qui fait "grève" et qui, dans le tableau qui succède découvre son besoin de tendresse dans un duo viril et touchant avec Sébastien Bizzotto. 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

N'oublions pas l'inénarrable Jean-Pierre Schlagg dont on nous raconte le sketch (interdit aux Français) sur le bureau de vote) et Nathalie Keck qui officie aussi principalement dans la salle "alsacienne" - et biens sûr Magalie Ehlinger qui viendra remplacer dans le futur Marie Hattermann. 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker


Jean-René Mourot, lui joue du piano à quatre mains, deux alsaciennes et deux françaises, ce qui ne l'empêche pas en plus de donner la réplique sur certaines scènes et également de chanter à l'unisson. Un véritable homme-orchestre. 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

Et une équipe sur scène qui se démènent comme vingt, et ce n'est pas en vain. Rendons encore un grand hommage à Céline d'Aboukir qui a réussi un mise en scène trépidante et à Cyrille Siffer qui apporte toute la lumière sur la(les) scène(s). Et les tâcherons de l'ombre, j'ai nommé les graphomanes anonymes qui entre jeux de mots et mots d'esprits nous instillent humour et pensée critique sur les moeurs de nos concitoyens et les agissements de nos femmes et hommes politique. 


IA d'la joie - La Choucrouterie - Photo: Robert Becker

Un grand merci et cent mille bravo (comme des ballons) à cette belle troupe à laquelle nous souhaitons encore une belle destinée pour cette nouvelle cuvée du trentenaire.


La Fleur du Dimanche 


IA d'la Joie" et "IA IA het Sie g'sait un...

A la Choucrouterie du 15 novembre  2024au 30 mars 2025

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