Pour Deepstaria de Wayne McGregor créé au Festival Montpellier Danse, pas de décor ou plutôt un décor censé s'effacer et absorber les danseuses et les danseurs. Mais la matière est rétive et l'idée de Wayne Mac Gregor de faire surgir les corps dans un univers absolument noir, comme un utérus, se heurte autant à l'air qu'à la lumière. Souhaitons-lui de réaliser ce rêve dans la deuxième partie du diptyque avec un écran "post-cinéma" à 360°. Bien sûr les apparitions - disparitions des interprètes, surgis de nulle part apportent une certaine étrangeté et des surprises renouvelées et à certains moment nous ne savons plus vraiment où se trouve cet énorme carré noir recouvert de "Vantablack" au centre de la scène.
Wayne McGregor - Deepstaria - Photo: Ravi Deepres |
Mais quelquefois nous nous demandons dans les lumières rasantes pourquoi les pieds des danseurs disparaissent un peu dans une semi-pénombre alors qu'il font de belles pointes. Parce qu'en terme de technique, les neuf danseuses et danseurs sont au top de leur art et de leur mouvements, navigant entre post-moderne et post-romantique avec une gestuelle au couteau, cassures et brisures du corps et des jambes souvent et très facilement levées au plus haut, en grand jetés en pointe aussi. Une danse bien réglée et interprétée sans accroc, impeccable, que ce soit en solo, en duo, rarement en trio ou en mouvements d'ensemble. Tout ce beau monde composé de corps athlétiques semble jouer une partition graphique dont la musique de l'oscarisé Nicolas Becker, interagissant avec eux, fait l'environnement. Les figures, mouvements, postures, attitudes sont impeccables, allant quelquefois vers une redécouverte du mouvement en réinventant la marche des flamants roses ou de beaux décalages des bras.
Deepstaria - Wayne McGregor - la méduse |
Les danseuses et danseurs sont magnifiques, la beauté du corps éblouit, que ce soit dans les premières tenues, sous-vêtements ou ensembles de bains noirs, maillots pour les hommes et bikini pour les femmes qui exhibent la finesse de la silhouette musclée, ou avec les maillots blanc légers qui les couvrent et les éclairent, ou, pour finir ce genre de volants - nuisettes en tulle ultra légères qui flottent merveilleusement dans l'air et qui font encore meilleure impression que le noir qui devrait nous aspirer dans l'espace, car ici il n'y a plus de pesanteur. Les lumières de Teresa Baumgarten sont inventives, quelquefois (volontairement) agressives et ce sont elles qui construisent l'espace de la représentation, entre lasers et couleurs immersives, allant même dans une illusion parfaite amener une pluie de lumière en bande, assez impressionnante. Ces échappées magistrales, spectaculaires, même sur ce plateau immense du Corum en mettent plein la vue puis cela devient fuligineux pour s'achever dans un ultime et très sensible solo final. Le public semble ravi.
La Fleur du Dimanche
Distribution / Production
Company Wayne McGregor
Concept, direction, chorégraphie et design : Wayne McGregor
Crée avec et dansé par les interprètes de la compagnie Wayne McGregor : Rebecca Bassett-Graham, Naia Bautista, Salvatore De Simone, Jordan James Bridge, Chia-Yu Hsu, Hannah Joseph, Jasiah Marshall, Salomé Pressac, Mariano Zamora Gonzalez
Conçue en collaboration avec :
Set : Benjamin Males
Lumière : Theresa Baumgartner
Costume : Ilaria Martello
Bijouterie : Hannah Martin
Composition sonore : Nicolas Becker et LEXX
Généré par Bronze
Dramaturgie : Uzma Hameed
Direction des répétitions : Odette Hughes
Collaborateur lumière : Ben Kreukniet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire