mardi 16 avril 2024

GOUNOUJ de Léo Léris à Pôle Sud: Le son est dans le corps ou le corps est dans le son ? Mais où est la grenouille ?

Sur la scène de Pôle Sud, au début du spectacle Gounouj de Léo Léris, la lumière est rare, et l'on devine un corps de femme, en short noir, bouger doucement, ondulant du bassin, du tronc, des jambes, en fond de scène. De temps en temps des bruitages, frappes, chocs et bruits qui ressemblent à des bruissements d'ailes d'oiseaux, mais des ailes qui seraient de bois sec, émergent du silence. 


Gounouj - Léo Lérus - Photo: Philippe Virapin


Ces sons semblent émis par le corps même de la danseuse en toute synchronicité, ses pas par exemple semblent quelquefois faire percussion. Une autre silhouette se découpe, immobile d'abord, plus en avant d'elle. un homme qui, lui aussi, se met à bouger. Longue alternance entre silence et bruissements, immobilité ou ondulation et, doucement, des mouvemetns qui se multiplient, esquissent presque des pas de danses traditionnelles, en avant, en arrière. 


Gounouj - Léo Lérus - Photo: Philippe Virapin


Un troisième danseur arrive, les mouvements se font plus liés, la musique s'étale par nappes, le trio forme des figures en alternance, traversant à chaque fois le lien entre les deux autres, se positionnant sur les pointes d'un triangle mouvant. Les danseurs et la danseuse se plient, ondulent, lèvent les pieds, frappent le sol et font des traversées. La danse se fait par soubresauts, les interprètes tournoyant, quelquefois en mouvements hachés en relation étroite avec la musique, conçue elle aussi par le chorégraphe Léo Léris. Une quatrième interprète arrive aussi, occupant l'espace en traversées saccadées, un peu plus douces, puis, dans une brume de fumée sous le feux doux et chaud des projecteurs du côté droit de la scène qui la baignent d'une chaleur contrastée, elle longe ce mur de lumière.

 

Gounouj - Léo Lérus - Photo: Philippe Virapin


Les quatre interprètes se relayent pour des solos, duos, trios et quatuors dansés dans des styles s'ancrant autant dans les danse traditionnelles de Guadeloupe que dans les influences de la danse Gage d'Ohad Naharin. Sur scène, le résultat est merveilleux et les danseurs partent dans une monté qui suit la courbe de la musique. Puis des notes de guitare viennent adoucir l'ambiance et calmer le jeu. 


Gounouj - Léo Lérus - Photo: Philippe Virapin


La tension redescend, les mouvements se calment, se refont plus sporadiques, tout comme la musique qui laisse repasser la silence dans un crépuscule de bruitages et l'on se sent transporté à nouveau dans une nature sauvage empli de crissements et de frottements, de battements qui s'éteignent peu à peu dans un silence revenu et la nuit tombée. Un beau voyage dans l'espace et le temps, porté par une danse enveloppante.


La Fleur du Dimanche


Gounouj


Pôle Sud CNDC - Strasbourg - 16 et 17 avril 2024



Chorégraphie : Léo Lérus en collaboration avec les danseurs

Danseurs : Robert Cornejo, Arnaud Bacharach, Andréa Moufounda, Johana Maledon 

Assistante chorégraphique : Asha Thomas

Concept musical : Léo Lérus

Composition musicale et création dispositif interactif sonore : Denis Guivarc’h, Gilbert Nouno, Arnaud Bacharach

Percussionniste enregistré : Arnaud Dolmen

Création lumière, direction technique : Chloé Bouju

Costumes : Bénédicte Blaison



Production : Compagnie Zimarèl / Léo Lérus
Diffusion : La Magnanerie
Coproduction : VIADANSE – Centre chorégraphique national de Bourgogne Franche-Comté à Belfort / La Filature, Scène nationale de Mulhouse / CCN – Ballet de l’Opéra national du Rhin dans le cadre du dispositif accueil studio 2023 / POLE-SUD Centre de Développement Chorégraphique National, Strasbourg / CNDC Angers / L’Artchipel scène nationale de Guadeloupe / TROIS-CL Luxembourg / Dispositif Récif – Karukera Ballet
Avec la collaboration de : Moka Production
La Compagnie Zimarèl / Léo Lérus est conventionnée par la DAC Guadeloupe.  
Elle reçoit le soutien du Conseil régional de la Guadeloupe et du Conseil départemental de la Guadeloupe . Elle est accompagnée par le Dispositif Rhizomes.
Léo Lérus est artiste associé à VIADANSE – Centre chorégraphique national de Bourgogne Franche-Comté à Belfort.
Ce projet fait l’objet d’une demande de soutien auprès du Fonds d’aide aux échanges artistiques et culturels (FEAC) et de l’Adami.

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