Tristan Perich dont nous avons déjà pu entendre une oeuvre à Musica cette année, plus précisément la pièce Infinity Gradient sur l'orgue de Saint Paul nous revient ici aux Halles Citadelle avec les violons des deux orchestres alsaciens, l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg et l'Orchestre Symphonique de Mulhouse dans un dispositif original: Chaque musicien/ienne est accompagné d'un haut-parleur, ce qui nous donne sur scène, alignés comme à la parade cinquante musiciens et cinquante haut-parleurs sur lesquels le son va être traité plus ou moins par Tristan Perich. Et c'est Douglas Perkins qui est en charge de la direction de cet orchestre pour un voyage de plus d'une heure:
Des vagues sonores s'étalent et se répandent. On dirait une ruche mais ici pas d'ouvrières mais des violonistes affairé(e)s à leur tâche. De temps en temps une onde nait et s'épanche en rythme, comme la mer, ses vagues qui, imperturbables viennent battre la plage. Le vent tourne, une nouvelle vague apparaît. La musique devient répétitive. Soudain le rythme ralentit, faiblit, s'éteint sous un dernier violon.
Et cela recommence en plus lent et plus grave, puis les battements reprennent. Des rythmes différents se superposent, s'entrecroisent, se démêlent et une poussée d'énergie jaillit. Au bout d'un moment, la belle unité se disloque et tout est décalé, cela vrille, tourbillonne.
Un nouvel épisode se met en place puis s'éteint alors que dans les haut-parleurs le bruissement, tel des applaudissements, continue. Quelques violons redémarrent, suivis par l'orchestre en entier et également les haut-parleurs, puis en alternances les uns et les autres. Une valse se met à tourner, puis une grande plage de sons qui se répondent puis le bruit blanc arrive et continue seul.
Nouveau départ calme, avec des respirations, des mini-variations qui s'insinuent et se multiplient, prennent de l'ampleur, puis s'amenuisent et changent. Une phrase plus complète tente d'émerger doucement, les autres violons répondent, pour finir dans le ressac des vagues électronique des haut-parleurs.
Puis, de nouveaux accords très ténus, doucement, distendus et disjoints, puis un dernier, un tout dernier. Point final.
On peut penser à Steve Reich ou Phil Glass, mais cette musique répétitive, qui cherche ses racines également chez la Monte Young a beaucoup à voir avec l'influence de le minimalisme de l'électronique et les sons minimalistes de premiers jeux vidéo et poussé à la limite, le "bruit blanc", degré zéro du minimalisme sonore.
Et nous disons "Adieu" au Halles Citadelles
La Fleur du Dimanche
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