Mais à y regarder de plus près, les liens se tissent. Jean-Claude Gallotta se réfère, dans son travail – et pour cette pièce - à Merce Cunningham dont on connait la proximité avec John Cage. Et sa méthode de travail, telle qu’il a pu l’exposer au public resté à la rencontre après le spectacle au Point d’Eau à Ostwald, suit la même ligne: Il crée ses chorégraphies dans le silence et ensuite il les fait "habiter" par les danseurs – non définis au départ - sur l’espace du plateau et affinant la chorégraphie.
"Si le plateau l’accepte", c’est bon, cela sera dans le spectacle. Il en est de même pour les douze morceaux de rock qu’il a finalement gardés sur la masse de tous ceux qu’il avait envie de montrer. Il faut que l’ensemble fonctionne !
Nous avons donc droit à une panoplie de chanteurs et de groupes et quelques découvertes – et même une surprise: Le morceau des Beatles, que chacun va se chanter dans sa tête pendant que le couple de danseurs sur scène danse un rock endiablé dans le silence. Cela démarre par Elvis Presley, "The King", celui par qui cette musique pleine "d’amour" - dans tous les sens – et nous l’avons bien senti sur la scène – a bouleversé la vie et la culture. Au même moment où, justement à New-York Cunningham a bouleversé la danse contemporaine en intégrant lui aussi la musique contemporaine et les artistes plasticiens de l’époque dans ses spectacles.
Jean-Claude Gallotta qui, tel Hitchkock, passe en fond de scène avec son chapeau (héritage de, et hommage à son père) lors du premier tableau, derrière ses danseurs - tous différents, chacun et chacune avec ses caractéristique et son originalité. Allez, citons-les:
Agnès Canova, Ximena Figueroa, Paul Gouëllo, Ibrahim Guétissi, Georgia Ives, Bernardita Moya Alcade, Fuxi Li, Lilou Niang, Jérémy Sylvetti, Gaetano Vaccaro, Thierry Verger et Béatrice Warrand...
Lui-même, le grand Jean-Claude, va esquisser de temps en temps quelques pas de danse, prémisses d’un autre spectacle rêvé, mais surtout nous raconter, pour chaque morceau qu’il a gardé "son" rapport à cette musique qui l’a construit.
Des Rolling Stones aux Who, de Bob Dylan à Léonard Cohen, de Nirvana au Velvet Underground, de Nick Drake (mort trop jeune et dont une des dernière lettre disait; "Je ne trouve plus mes mots") à Nirvana et Kurt Kobain, qui lui a dit "Il vaut mieux brûler que de se faner", ses histoires et sa lecture des morceaux choisis ont appelé dans les mémoires (en tout cas celle des moins jeunes) quelques souvenirs et nostalgies ou réminiscences heureuses.
Le tout se concluant par un magnifique "Gloria" de Patti Smith avec une montée en puissance également sur la scène où l’ensemble des danseurs à l’unisson partaient dans une ronde endiablée avant de trouver l’unisson avec Wilson Picket et la scène partagée par les spectateurs dont les jambes démangeaient depuis trop longtemps...
Musica 2016 - Gallotta - My Rock - Photo: lfdd |
Jean-Claude Gallotta a promis de refaire une version "féminine" de My Rock, nous l’attendons avec impatience… Et nous nous disons que la "musique contemporaine" c’est cela aussi.
Musica 2016 - Gallotta - My Rock - Photo: lfdd |
Bon Musica
La Fleur du Dimanche
Le site de Jean-Claude Gallotta est là:
http://www.gallotta-danse.com/spip.php
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