Oui, le 8 mai, ce n'est pas tout neuf, l'Allemagne nazie signait la capitulation en 1945. Et aujourd'hui on se souvient, encore, un peu, de cette date. Même si un 24 février a réactivé un nouvel épisode guerrier en Europe qui a vu quelques conflits ces dernières années, et des changements de régime. Les choses de la politique ne sont jamais sûres, ni stables. La Paix ou la démocratie seront toujours un objectif à défendre.
Certains les défendent avec des fleurs, en voici des solaires:
Fleurs jaunes, solaires - Photo: lfdd |
Ces fleurs jaunes du bord du chemin nous font penser à un écrivain qui s'en est allé cette semaine: Philippe Sollers, né Philippe Joyaux et dont je vais, par ses mots, vous conter le changement de nom dans le TVA.
En premier TVA, une explication du titre de son ouvrage, surprenant, Paradis qu'il a publié en1981:
"Pourquoi Paradis ? Parce que, même si j’étais en enfer, ce serait ma manière d’être. Parce que j’ai l’impression d’être entré par hasard dans l’immense humour du non-être."
Autre fleur qui pousse sur les bords du chemin, l'Herbe à Robert, cette variété sauvage de géranium.
Herbe à Robert - Photo: lfdd |
Et donc, pour vous conter le cheminement de Philippe Joyaux vers Sollers, voici ce qu'il en dit dans Portrait du joueur:
"Je me revois un soir, rentrant du lycée, assis devant mon dictionnaire de latin, étudiant les implications du mot sollers. Venant de sollus (avec deux l !) et ars. “Tout entier art.” Sollus est le même radical que le grec holos, qui veut dire : “entièrement, sans reste”. D’où hologramme. Holocauste. Absolument dédié à l’art. Brûlure ! Sacrifice ! Sainteté ! Mais, en même temps, sollers veut dire : habile, intelligent, ingénieux, adroit, rusé, le terrain le plus apte à produire… “Lyrae sollers” (Horace) : “qui a la science de la lyre”. “Sollers subtilisque description partium” (Cicéron) : “adroite et fine distribution des parties du corps”. Sollers, sollertis… Sollertia… Voilà un nom bien suspect, n’est-ce pas, immoral en diable !… Une définition actuelle ? Voyons… “Le sollers est de la technique pure : sa combustion dans l’art ne laisse aucun résidu.” Voilà pour équilibrer Diamant. Deux noms valent mieux qu’un. Un homme deux fois nommé en vaut trois."
Le diamant, c'est aussi cette orchidée qui pousse en plein milieu du chemin herbeux, bien avant ses consoeurs, qui n'ont pas encore pointé leurs nez:
Orchidée - Photo: lfdd |
Philippe Sollers, Mathieu Lindon en parle dans Libération dans l'article intitulé "Mort de l’écrivain Philippe Sollers, homme à flammes
Et voici ce qu'il dit à propos de son livre Femmes:
"Le bruit, la fureur et le succès public éclatèrent avec Femmes (Gallimard, 1983). Première page (le narrateur est prétendument un journaliste américain vivant à Paris mais on s’est plu à y voir un Bordelais de naissance installé dans la capitale): «Depuis le temps… Il me semble que quelqu’un aurait pu oser… Je cherche, j’observe, j’écoute, j’ouvre des livres, je lis, je relis… Mais non… Pas vraiment… Personne n’en parle… Pas ouvertement en tout cas… Mots couverts, brumes, nuages, allusions… Depuis tout ce temps… Combien ? Deux mille ans ? Six mille ans ? Depuis qu’il y a des documents… […] Rien, ou presque rien, sur la cause… LA CAUSE. / Le monde appartient aux femmes. / C’est-à-dire à la mort. / Là-dessus tout le monde ment. / Lecteur, accroche-toi, ce livre est abrupt. Tu ne devrais pas t’ennuyer en chemin, remarque. Il y aura des détails, des couleurs, des scènes rapprochées, du méli-mélo, de l’hypnose, de la psychologie, des orgies. J’écris les Mémoires d’un navigateur sans précédent, le révélateur des époques… L’origine dévoilée ! Le secret sondé ! Le destin radiographié ! La prétendue nature démasquée ! Le temple des erreurs, des illusions, des tensions, le meurtre enfoui, le fin fond des choses… Je me suis assez amusé et follement ennuyé dans ce cirque, depuis que j’y ai été fabriqué…» Philippe Sollers sur France Inter en 2017 à propos du roman: «Demandez-vous s’il serait publiable dans l’atmosphère actuelle ; je ne crois pas, car nous sommes en pleine régression sur toutes ces histoires. On ne va pas évoquer la libération de la parole, #BalanceTonPorc, etc.»"
Et de la femme au serpent, il n'y a qu'une langue d'écart:
"Les sociétés changent de peau, comme les serpents, mais le venin reste le même, et il y a seulement des mutations dans la desquamation."
Pour finir en fleurs qui s'éparpillent au vent, voici les pissenlits, taraxacum, une fleur qui s'aime, ici:
Pissenlits qui s'aiment - Photo: lfdd |
Et une chanson Paradis, de Saez: Les enfants paradis:
Et la chanson Femmes de Koffi Olomide - Femme:
Et pour La Fête à Venise, de P. Sollers de 1991, L' invitation à Venise de Nilda Fernandez, écrite la même année - au tout début de la question du réchauffement climatique:
Et pour finir, en écho à un autre livre de Solers, Le secret, celui de Arthur H:
Bon huit mai...
La Fleur du Dimanche
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