Après une belle prise d'élan pour repartir sur les chapeaux de roue l'année dernière (En vert et contre tousse), la joyeuse bande de comédiens de la Chouc' (la Choucrouterie pour les intimes) sont repartis du bon pied - ou plutôt de la bonne roue pour une nouvelle saison de revue ce 11 novembre - traditionnellement le lancement de festivités de carnaval dans les pays germaniques. Reportée pour cause de Covid puis avancée pour les mêmes raisons l'année dernière, la nouvelle saison a failli se faire piéger par cette zoonose (un des sketche du nouveau spectacle) qui a touché un récent dimanche en pleines répétitions l'ensemble de l'équipe qui pourtant est présente de pied (ou de pédalier) ferme.
Hopla Bicyclette - La Choucrouterie - Photo: lfdd |
Comme à son habitude, les deux spectacles parallèles (une salle pour la revue en Alsacien et une pour les francophones) sont un savant cocktail débridé de blagues, de critique de la politique (un peu moins cette année, les politiques ne seraient-ils plus des "modèles"), de la vie courante, avec des séquences chantées et dansées qui s'enchainent dans une course (contre la montre?) à couper le souffle. Du souffle, les comédiens en ont, pour sauter d'une salle à l'autre et pour chanter et danser pendant presque deux heures sans faiblir.
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Et l'on a donc droit à toute une série de scènes drôlatiques et critiques, de l'ouverture du marché de Noël par Jeanne Barseghian et Stéphane Bern, et... Brigitte Fontaine (je vous laisse en deviner la consistance), une conpétition dans une émission TV de la même Jeanne Barseghian avec comme adversaire la préfête de région.
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Une séquence surréaliste à la limite de l'absurde entre un client et son banquier où l'on passe de la Poste à la SCNF et par la gendarmerie. Il sera question d'un réveillon du futur dans un climat tropical, de surcharge de travail dans les hôpitaux (avec un mort qui traîne toujours dans le couloir), d'une réunion syndicale du personnel de différents musées (magnifiques figures de la Belle Strasbourgeoise (Magalie Ehlinger), du penseur de Rodin (Arthur Gander), de Rouget de Lisle (Sébastien Bizzotto), et du Kachelofe (Jean-Pierre Schlagg) et de superbes costumes), du prosélitisme presque religieux de Saint "Paul Emploi" qui démarche à domicile.
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L'on passe d'un drôle de stage de remotivation du personnel à côté du panneau, à l'inauguration de la Fête de la Bière de Schiltigeim avec les trois grâce de l'Eurométropole (Jeanne, Pia et Danielle) à un conte lorrain de Blanche Charbon et ses petits compagnons "mineurs" et le fantôme de Gigilbebert Meyer (Guy Riss) qui revient hanter Strohmann.
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Le tout entrecoupé par des blagues introductives (aussi pour tenir la synchro entre les salles), des chansons en solo, duo ou groupe. Une mention à Susanne Mayer, qui cette année a abandonné Brecht pour Biolay et Karen Ann avec une version du Jardin d'Hiver sensible et émouvante où elle coiffe les chapeaux de Queen Elisabeth et lui rend un dernier hommage, également au duo Sébastien Bizotto et Magali Ehlinger qui nous offre un voyage en Italie bien secoué (mais en automobile).
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Magali Ehlinger incarne aussi "la groupie du plaquiste" et "Emporté par le fioul" avec un orgue de Barbarie qui joue à la roulette russe. Le Vosgien Thomas Valentin tient le piano mobile en cette première soirée et Jean-Pierre Schlagg le ballet pour "Les rats sont entrés dans Strasbourg" (le soir de la première il a aussi tenu le balai magique - et essoré - au restaurant de la Chouc).
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Il y en a plein d'autres, dont une version déjantée du "Tango des Bouchers " de Boris Vian ou un mix de tubes italiens et une "danse macabre". Saluons ici les talents chorégraphiques (et pédagogiques) de Charlotte Dambach qui a pris avec brio la succession de Louis Ziegler et arrive à faire bouger en rythme tout ce beau monde.
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Et la mise en scène de Céline d'Aboukir et, bien sûr la persévérance et l'engagement du grand manitou (on pourrait lui donner le maillot jaune) Roger Siffer qui apparaît surtout en pointillé, comme Bénédicte Keck et Susanne Mayer qui sont plutôt présent(e)s dans la salle alsacienne.
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Cette année encore il ont "été formidables" comme le dit Siffer à son public.
La Fleur du Dimanche
Textes : Équipe de la Chouc’
Avec : Sébastien Bizzotto, Arthur Gander, Magalie Ehlinger, Marie Hattermann, Bénédicte Keck, Susanne Mayer, Nathalie Muller, Guy Riss, Jean-Pierre Schlagg et Roger Siffer
Piano : Jean-René Mourot ou Thomas Valentin ou Sébastien Vallé
Lumières : Cyrille Siffer
Scénographie/costumes/accessoires : Carole Deltenre, Marie Storup et leur équipe
Production : APCA – Théâtre de la Choucrouterie
mentions
Avec les soutiens : Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Grand Est, Région Grand Est, Collectivité Européenne d’Alsace, Ville de Strasbourg – Eurométropole, DNA, Crédit Mutuel Centre Est Europe, CroisiEurope, RG Peinture Guy Riss, Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle, CEED
autres informations
La revue sera en relâche entre le 19 décembre et le 04 janvier, et entre le 06 et le 12 février.
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